Cathédrale de Chartres

En 1194, dans la petite ville de Chartres, à une centaine de kilomètres de Paris, un incendie détruit l'ancienne cathédrale romane, n'épargnant que la crypte, les tours et la façade ouest. La nouvelle église est reconstruite en style gothique entre 1194 et 1230, et consacrée en 1260. La façade majestueuse, encadrée de deux hautes tours (1135-50), est ornée d'une rosace polychrome et percée par un triple portail appelé Portail royal, orné de magnifiques sculptures datant de 1145-70 environ. Un autre important cycle de sculptures, contemporain de l'édifice gothique, orne les portails du transept. L'église comprend trois nefs, un double déambulatoire entouré de chapelles rayonnantes, et un vaste transept à collatéraux. L'intérieur, vaste et lumineux, encadré de murs allégés par de grandes fenêtres décorées de magnifiques vitraux historiés. Les parois de la nef centrale, rythmées par de minces nervures montant jusqu'à la retombée des voûtes, sont percées de baies avec des vitraux de même forme et de mêmes dimensions et séparées par un triforium. Notre-Dame de Chartres est la première cathédrale gothique où l'on adopte un nouveau système de butée, qui permet d'alléger les murs de la nef centrale en éliminant les tribunes : les arcs boutants. S'appuyant sur des contreforts extérieurs, ils s'élèvent bien plus haut que dans les édifices précédents, c'est-à-dire au-dessus des toits des bas-côtés, de façon à compenser la poussée exercée par la voûte de la nef centrale. Cette église, lieu de fréquents pélerinages, servira de modèle aux cathédrales de Reims et d'Amiens, construites par la suite.

Le triforium est la galerie étroite au-dessus des grandes arcades de la nef d’une cathédrale gothique. Il forme une division esthétique entre les grandes arcades et les baies hautes. Le triforium peut être également les arcades des galeries hautes que l’on trouve dans les grandes basiliques romanes. Il est d’abord sur fond muré puis deviendra ajouré à la période du gothique rayonnant, quand les baies hautes descendront jusqu’aux grandes arcades. Au xive siècle, le triforium disparaît parfois pour laisser place à une élévation à deux niveaux : grandes arcades, baies hautes. Le gothique classique s’appuie sur trois éléments architecturaux indissociables pour l’équilibre du bâtiment : la croisée d’ogives qui stabilise la voûte d’une travée, l’arc brisé qui est employé systématiquement car il verticalise les poussées et les arcs-boutants extérieurs qui contrebutent les poussées latérales.