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Ce qui est vrai le restera-t-il toujours ?

Publié le 17/01/2022

Extrait du document

  • Définition des termes du sujet:
 — Vrai : caractère de ce qui est conforme à la réalité, ce qui est réellement.  — Être : ici, présenter les caractères de, consister en,...  — Rester : continuer d'être dans un état, subsister à travers le temps ; ne pas être détruit malgré l'écoulement du temps.  — Toujours : à tout moment, à toute époque ; éternellement, perpétuellement.  
  •  Sens du sujet
 Ce qui est réellement présentera-t-il éternellement ce caractère ? Dire que le vrai est en devenir, n'est-ce pas mettre en doute l'existence même d'une vérité qui nous échapperait sans cesse ?

« l'infini, de telle sorte que, même ainsi, il n'y aurait pas démonstration ».

C'est dire qu' « il est absolument impossible de tout démontrer », et c ‘est dire aussi qu'on ne peut opposer, à ceux qui nient le principe de contradiction, une démonstration qui le fonderait, au sens fort du terme. Mais si une telle démonstration est exclue, on peut cependant « établir par réfutation l'impossibilité que la même chose soit et ne soit pas, pourvu que l'adversaire dise seulement quelque chose ».

Le point de départ, c'est donc le langage, en tant qu'il est porteur d'une signification déterminée pour celui qui parle et pour son interlocuteur.

Or,précisément, affirmer l'identique vérité de propositions contradictoires, c'est renoncer au langage.

Si dire « ceci est blanc », alors « blanc » ne signifie plus rien de déterminé.

Le négateur du principe de contradiction semble parler, mais e fait il « ne dit pas ce qu'il dit » et de ce fait ruine « tout échange de pensée entre les hommes, et, en vérité, avec soi-même ».

En niant ce principe, il nie corrélativement sa propre négation ; il rend identiques non pas seulement les opposés, mais toutes choses, et les sons qu'il émet, n'ayant plus de sens définis, ne sont que desbruits.

« Un tel homme, en tant que tel, est dès lors semblable à un végétal. " Si la négation du principe de contradiction ruine la possibilité de toute communication par le langage, elle détruitaussi corrélativement la stabilité des choses, des êtres singuliers.

Si le blanc est aussi non-blanc, l'homme non-homme, alors il n'existe plus aucune différence entre les êtres ; toutes choses sot confondues et « par suite rien n'existe réellement ».

Aucune chose n'est ce qu'elle est, puisque rien ne possède une nature définie, et « de toute façon, le mot être est à éliminer » ( Platon ). La réfutation des philosophes qui, comme Protagoras , nient le principe de contradiction a donc permis la mise en évidence du substrat requis par l'idée de vérité.

Celle-ci suppose qu'il existe des êtres possédant une naturedéfinie ; et c'est cette stabilité ontologique qui fonde en définitive le principe de contradiction dans la sphère de lapensée.

C'est donc l'être qui est mesure et condition du vrai, et non l'opinion singulière.

« Ce n'est pas parce que nous pensons d'une manière vraie que tu es blanc que tu es blanc, mais c'est parce que tu es blanc qu'en disantque tu l'es nous disons la vérité » (Aristote ). Puisque, s'il est vrai que tout est vrai, le contraire de cette affirmation ne saurait être faux, le relativisme trouve savérité dans le scepticisme.

Dire que tout est vrai, c'est dire tout aussi bien que tout est incertain et que rien nepeut être dit vrai. Il apparaît que le scepticisme comme le relativisme est une position intenable.

Dès qu'il se dit il se contredit. — L'évidence comme caractère de ce qui entraîne immédiatement l'assentiment de l'espritDans cette perspective, lorsque le jugement façonne et détermine le vrai, lequel ne transcende plus ni l'individu ni laPersonne, c'est l'évidence qui peut jouer, en certains cas, un rôle prédominant.

Ici, nous rappellerons l'exemple,célèbre, de la méthode cartésienne, où il s'agissait de ne recevoir aucune chose pour vraie qui ne fût évidente,c'est-à-dire si claire et si distincte que l'esprit n'ait plus la possibilité de la mettre en doute. La réponse la plus simple est celle-ci : le jugement vrai se reconnaît àses caractères intrinsèques : il se révèle vrai par lui-même, il se révèlevrai par lui-même, il se manifeste par son évidence.

C'est le point devue de Spinoza (« Ethique », II, 43).

« La vérité est à elle son propre signe » (« verum index sui »).

« Celui qui a une idée vraie sait en même temps qu'il a cette idée et ne peut douter...

Quelle règle devérité trouvera-t-on plus claire et plus certaine qu'une idée vraie ? Demême que la lumière se montre soi-même et montre avec soi lesténèbres, ainsi la vérité est à elle-même son critérium et elle est aussicelui de l'erreur. » Pour Descartes , comme pour Spinoza , une idée claire & distincte qui apparaît évidente est une idée vraie et il n'y apoint à chercher au-delà.

« Les idées qui sont claires & distinctes ne peuvent jamais être fausses » dit Spinoza .

Descartes écrit de son côté : « Et remarquant que cette vérité : je pense donc je suis était si ferme et si assurée que toutes les plus extravagantes suppositionsétaient incapables de l'ébranler, je jugeais que je pouvais la recevoir,sans scrupule, pour le premier principe de la philosophie....

Après celaje considérai en général ce qui est requis à une proposition pour êtrevraie et certaine, car puisque je venais d'en trouver une que je savaisêtre telle, je pensais que je devais aussi savoir en quoi consiste cette certitude.

Et ayant remarqué qu'il n'y a rien du tout en ceci : je pense donc je suis, qui m'assure que je dis lavérité sinon que je vois très clairement que pour penser il faut être : je jugeais que je pouvais prendre pourrègle générale que les choses que nous concevons fort clairement et fort distinctement sont toutes vraies.

» C'est donc dans l'intuition de l'évidence des idées claires et distinctes que Descartes situe le critère du vrai ; une perception claire de l'entendement étant « celle qui est présente et manifeste à un esprit attentif » et « distincte, celle qui est tellement précise et différente de toutes les autres, qu'elle ne comprend en soi que ce qui paraît manifestement à celui qui la considère comme il faut. » (« Principes », I, 45).. »

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