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Certitude, évidence et vérité

Publié le 14/08/2014

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CONCLUSION

La notion de certitude est trop générale ou floue pour garantir dans tous les cas la présence de la vérité. Lorsque la raison définit seule ses principes et ses contraintes, elle définit du même coup les conditions d'une certitude rigoureuse, seule susceptible de signaler l'accès à la vérité. Dès que l'univers subjectif ou, plus généralement, empirique, est pris en charge (par la pensée, et non plus par le calcul, au sens du sujet n° 16), la certitude ne permet aucunement à elle seule de décider de la vérité des énoncés.

DOCUMENT

Les apparences des sens ne nous promettent pas absolument la vérité des choses, non plus que les songes. C'est nous qui nous trompons par l'usage que nous en

faisons, c'est-à-dire par nos consécutions. (...) Une telle erreur est pardonnable, et quelquefois inévitable lorsqu'il faut agir promptement, et choisir le plus apparent ; mais lorsque nous avons le loisir et le temps de nous recueillir, nous faisons une faute, si nous prenons pour certain ce qui ne l'est pas. Il est donc vrai que les apparences sont souvent contraires à la vérité ; mais notre raisonnement ne l'est jamais, lorsqu'il est exact et conforme aux règles de l'art de raisonner. Si par la raison on entendait en général la faculté de raisonner bien ou mal, j'avoue qu'elle nous pourrait tromper, et nous trompe en effet, et que les apparences de notre entendement sont souvent aussi trompeuses que celles des sens : mais il s'agit ici de l'enchaînement des vérités et des objections en bonne forme, et dans ce sens il est impossible que la raison nous trompe.

 

LEIBNIZ

« -Il existe en effet des erreurs de perception, ou de fausses perceptions (mirages, illusions des amputés) qui sont bien accompagnées de certitude.

Dans de tels cas, la seule vérité que garantisse cette dernière concerne ce que je peux dire à propos de l'état de ma subjectivité, mais non mon rapport au monde extérieur.

- De la même façon,je peux être certain d'avoir raison, parce que j'y suis poussé par de multiples déterminations Ge fais confiance aux informations que j'ai recueillies, ou au théoricien dont je répète les analyses ou la position en raison même de son «autorité», ou à ce qui me paraît constituer un ensemble incontestable d' «évidences» ...

).

Mais il est toujours possible que j'ai tort (parce que je suis mal ou insuffisamment informé, parce que l'autorité à laquelle je me réfère est elle-même dans l'erreur, etc.).

- Dans de telles situations, la certitude est un sentiment trop «grossier» ou simple pour correspondre aux conditions dans lesquelles une vérité peut être élaborée.

Et il en est ainsi dès qu'il s'agit du« réel», de l'univers empirique: la vérité qui le concerne demande à être élaborée scientifiquement, c'est-à-dire avec des méthodes et des concepts trop complexes et éloignés de l'intuition pour que la certitude s'y trouve enjeu.

III.

LA CERTITUDE LOGIQUE -Dans les disciplines formelles (sans contenu empirique), les conditions du raisonnement et de la vérité qui s'y rattache sont définies rigoureusement.

- La vérité y dépend du respect: • d'un vocabulaire symbolique univoque (vide, sans référent intuitif); • des règles d'opération ou de combinaison des éléments de ce vocabulaire.

- Dès lors, la certitude qui peut accompagner un raisonnement formel (un calcul) signifie le sentiment d'avoir obéi aux contraintes initiales du système, et garantit en conséquence la vérité des jugements ainsi élaborés.

Elle renvoie cette fois, non au monde extérieur, mais à la raison elle-même dans sa capacité à définir ses propres règles de fonctionnement, et rend compte de l'existence d'une nécessité purement rationnelle.

- Au sens strict, une telle certitude peut toujours être inquiétée par le risque d'avoir commis une erreur.

Il apparaît donc que la certitude ne garantit la vérité formelle qu'après que le raisonnement aura été soumis à vérification.

CONCLUSION La notion de certitude est trop générale ou floue pour garantir dans tous les cas la présence de la vérité.

Lorsque la raison définit seule ses principes et ses contraintes, elle définit du même coup les conditions d'une certitude rigoureuse, seule susceptible de signaler l'accès à la vérité.

Dès que l'univers subjectif ou, plus généralement, empirique, est pris en charge (par la pensée, et non plus par le calcul, au sens du sujet n° 16), la certitude ne permet aucunement à elle seule de décider de la vérité des énoncés.

DOCUMENT Les apparences des sens ne nous promettent pas absolument la vérité des choses, non plus que les songes.

C'est nous qui nous trompons par l'usage que nous en 64. »

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