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Charles Marie De La Condamine

Publié le 22/02/2012

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Charles Marie De La Condamine, né à Paris le 28 janvier 1701 y est mort le 4 février 1774 des suites d'une opération chirurgicale qu'il tenait à subir malgré les dangers qu'elle présentait, poussé surtout par son esprit de curiosité. Sa vie, encombrée d'obstacles et d'aventures, fut néanmoins riche de réalisations qui furent autant d'inestimables apports à la science. Il était membre de l'Académie française où, de son vivant, Condorcet et Buffon lui adressèrent des éloges. Les rapports de ses voyages dans plusieurs parties du monde permirent à Voltaire de rédiger le chapitre "Curiosités" du Dictionnaire philosophique. Nombre d'auteurs, français et étrangers, parlèrent de lui de la manière la plus flatteuse, et parmi eux, des écrivains brésiliens ; La Condamine est en effet considéré généralement au Brésil comme un des voyageurs les plus intéressants qui aient traversé le pays lors des premiers temps de sa colonisation. A dix-sept ans, La Condamine choisit la carrière militaire et servit dans la cavalerie française. En 1719, il se distingua au siège de Roses par un acte intrépide, mais téméraire, qui faillit lui coûter la vie. La guerre terminée, il lui fut impossible de s'adapter à la monotonie de la vie de caserne. Entraîné par ses tendances intellectuelles, il voulut choisir une autre carrière et se décida pour les sciences positives.

« entrepris d'autres encore de sa propre initiative, et il en informa l'Académie des sciences de Paris par un grandnombre de Mémoires au long de huit années.

Parmi ses travaux, on doit signaler que, pendant six mois, il vécut dansun désert près de Cuenca, au Pérou, pour y étudier jour et nuit un ciel défavorable et une certaine étoile.

Sesobservations, comparées à celles de Bouguer qui s'était occupé de la même étoile, mais à l'autre extrémité duméridien, leur permirent de mesurer l'amplitude d'un arc de trois degrés du méridien dont géométriquement ilsconnaissaient déjà la longueur.

Il observa deux solstices, en décembre 1736 et en juin 1737, et l'obliquité résultantede l'écliptique ; il fit "des expériences sur le thermomètre, le baromètre, la déclinaison et l'inclinaison de l'aiguilleaimantée ; sur la vitesse du son ; sur l'attraction newtonienne ; sur la longueur du pendule dans la province deQuito à différentes altitudes ; sur la dilatation et la condensation des métaux", et il fit deux voyages, l'un en 1736des côtes de la mer du Sud jusqu'à Quito, en remontant le cours du fleuve Esmeraldas, l'autre, en 1737, de Quito àLima.

Il construisit encore deux pyramides afin de perpétuer les deux termes de la base fondamentale de toutes lesmesures, de manière à rendre possible dans l'avenir la vérification de cette base.

L'inscription apposée sur cespyramides fut dénoncée au roi d'Espagne comme injurieuse pour sa majesté.

Les délateurs étaient deux officiersespagnols qui avaient accompagné l'expédition en Amérique du Sud, Jorge Juan Santacilia et Antonio de Ulloa.

Cettedénonciation fut suivie d'un procès contre La Condamine, qui fut absous malgré l'intervention du parlement de Quito.En 1751, La Condamine publia à ce sujet un livre : Histoire des pyramides de Quito. Pour conclure ses travaux scientifiques, il vérifia le pendule à Quito (et aussi sur le mont Pichincha, 1560 m.

au-dessus de cette ville) et plus tard à Parà (Brésil), ces deux villes étant situées sur la ligne des équinoxes, l'une aubord de la mer, l'autre à 2700-2900 m.

plus haut.

Comparant ces vérifications, il conclut à l'inégalité du poids selonles parallèles, ce qui fut d'une grande utilité pour la science. Les Espagnols partis des pays ibéro-américains furent les premiers à découvrir l'Amazone et à naviguer sur ses eaux,mais l'expédition de La Condamine, partie de Tarqui (au sud de Cuenca) le 11 mai 1743, fut vraiment la premièreaccomplie le long de l'Amazone par un véritable savant.

A la fin de son voyage, qui d'ailleurs s'acheva au-delà del'embouchure du grand fleuve, il avait tous les éléments nécessaires pour en dresser une carte. Pendant ce voyage, qui dura près de huit mois, puisqu'il aboutit à Cayenne le 26 février 1744, La Condamine, à partses curieuses observations sur la géographie de la région, sa flore, sa faune, ses habitants, leurs us et coutumes,attacha une attention toute particulière aux plantes médicinales, en collectionnant celles qui pourraient être utilesaux Européens.

Il s'appliqua spécialement à acclimater à Cayenne, puis en France, une des variétés du quina(Chinchona officinalis condaminea), et il fut le véritable introducteur du caoutchouc en Europe, le "caucho" dont ilvit les Indiens Omàgua se servir.

C'est encore à lui que l'on doit le nom de "caoutchouc", parce que telle était, selonlui, la prononciation correcte du mot "caucho" en langue quechua.

Il s'intéressa également à un poison utilisé par lesindigènes et dont l'effet sur les animaux blessés par des flèches qui en étaient imprégnées l'impressionna vivement ;avec un peu de ce poison qu'il avait pu recueillir, il fit des expériences à Cayenne et à Leida.

Cependant, il n'obtintpas la formule du toxique dont la préparation était à l'époque un secret des indigènes, qui en faisaient grandmystère.

Les indications de La Condamine laissent penser qu'il s'agissait du curare. La plus curieuse de ses observations sur les natifs est celle qui concerne la langue des Jameos, qui parlentpratiquement sans émettre de voyelles.

Les mots, tels qu'ils les prononçaient, ne pouvaient être écrits généralementavec moins de neuf ou dix syllabes.

Ainsi, "poettarrarorincouroac" voulait dire "trois".

Aux environs de la ville deParà, il vit un carme qui, instruit par les gazettes européennes, inoculait la variole aux Indiens de sa mission afin deles préserver de cette maladie qui avait enlevé la moitié de la tribu.

Le fait que les inoculés échappaient à la maladiealors que les autres en mouraient petit à petit le frappa si bien que dès son retour en Europe, il soutint avec ardeurl'application de cette thérapeutique. Pour les Brésiliens, et spécialement pour les Portugais, les notes qu'il ramenait d'Amazonie furent particulièrementagréables, comme par exemple ses considérations sur l'excellence de la colonisation portugaise par rapport àl'espagnole.

C'est un témoignage de valeur, juste et sincère, dont beaucoup d'historiens brésiliens ont profité.

Et deplus, son témoignage a contribué à résoudre le problème de la liaison entre l'Orénoque et l'Amazone, liaisonprimitivement admise, puis niée, et finalement confirmée.

Il disait : "La communication de l'Orénoque avec l'Amazone,récemment vérifiée, peut être considérée comme une découverte en géographie, d'autant plus que cette jonction,bien que marquée sans aucune équivoque sur les cartes anciennes, comme d'un plein accord a été supprimée sur lesnouvelles par les géographes modernes et traitée de chimérique par ceux qui paraissaient être les mieux informés dela réalité." Il n'exprime aucune affirmation catégorique à propos des légendaires Amazones, femmes guerrières isolées et sanscontact avec les hommes.

Quoiqu'il eût beaucoup entendu parler de ces femmes, jamais il ne les vit.

Et, hésitantentre le doute et les témoignages, il déclare : "Quoique aujourd'hui on ne trouvât plus de vestiges de cetteRépublique de femmes, on ne peut dire qu'ellesn'aient pas un jour existé." Et il complète : "Si jamais au monde il y a eu des Amazones, c'est en Amérique qu'ellesont vécu." Il considère également comme une fable indigne de réfutation celle relative aux pierres des Amazones quiauraient des vertus médicinales. Pour mettre un terme au résumé de ses observations, nous pouvons dire qu'il a été certainement le premier àexpliquer scientifiquement le phénomène de la "pororoca", flux marin à l'embouchure de l'Amazone pendant "les troisjours les plus voisins de la pleine lune et de la nouvelle lune, à l'occasion des marées hautes".

La mer, au lieu dutemps normal de six heures, "atteint en une ou deux minutes son maximum ; on voit tout de suite que cela ne peut. »

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