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Choisit-on d'être celui que l'on est ?

Publié le 01/02/2004

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Notre être est-il inscrit dans nos gènes ? Ou se construit-on par la force de notre volonté, par toutes nos expériences, et par notre liberté, en toute conscience ? Celui que je suis n'existe pas indépendamment de l'image que l'autre me renvoie de moi-même ; bien plus, pour que j'arrive à une connaissance de moi-même, il faut nécessairement que j'emprunte le point de vue d'autrui (problème de la conscience de soi). En quel sens puis-je choisir ce que je vois dans le regard d'autrui ? Ou en quel sens autrui ne me reflète que ce que j'ai envie d'être ? Ou ce que je suis ne dépend-il que de la volonté d'autrui ? Qu'est-ce que ce "celui que l'on est" ? "Celui" qu'on est, ce n'est pas la même chose déjà que "ce" qu'on est. "Ce" que je suis semble dépendre davantage de l'inné, d'une identité de naissance. Alors que "celui que je suis" représente davantage "celui que j'ai voulu être" à partir de ce que j'étais.

La psychanalyse, la sociologie, la génétique nous montrent que le choix de vie est une donnée très problématique. Ne sommes-nous pas déterminés par notre enfance, notre éducation ou nos gènes ? En revanche, l'existentialisme part du principe que l'homme n'est que ce qu'il se fait et que le recours à un quelconque déterminisme n'est que le résultat de la mauvaise foi. L'homme se masquant la totale responsabilité de ce qu'il est. L'homme est ainsi " condamné à être libre " et ne peut se trouver d'excuses pour s'affranchir de sa responsabilité.

« se choisit, nous entendons que chacun d'entre nous se choisit, mais par-là nous voulons dire aussi qu'en sechoisissant il choisit tous les hommes.

En effet, il n'est pas un de nos actes qui, en créant l'homme que nousvoulons être, ne crée en même temps une image de l'homme tel que nous estimons qu'il doit être.

Choisir d'être ceciou cela, c'est affirmer en même temps la valeur de ce que nous choisissons, car nous ne pouvons jamais choisir lemal ; ce que nous choisissons, c'est toujours le bien, et rien ne peut être bon pour nous sans l'être pour tous.

Sil'existence, d'autre part, précède l'essence et que nous voulions exister en même temps que nous façonnions notreimage, cette image est valable pour tous et pour notre époque tout entière.

Ainsi, notre responsabilité estbeaucoup plus grande que nous pourrions le supposer, car elle engage l'humanité entière. Bergson Radicale est la différence entre la conscience de l'animal, même le plus intelligent, et la conscience humaine.

Car laconscience correspond exactement à la puissance de choix dont l'être vivant dispose ; elle est coextensive à lafrange d'action possible qui entoure l'action réelle : conscience est synonyme d'invention et de liberté.

Or, chezl'animal, l'invention n'est jamais qu'une variation sur le thème de la routine.

Enfermé dans les habitudes de l'espèce,il arrivera sans doute à les élargir par son initiative individuelle ; mais il n'échappe à l'automatisme que pour uninstant, juste le temps de créer un automatisme nouveau : les portes de sa prison se referment aussitôt ouvertes ;en tirant sur sa chaîne il ne réussit qu'à l'allonger.

Avec l'homme, la conscience brise la chaîne.

Chez l'homme, etchez l'homme seulement, elle se libère. Aristote Le choix n'est certainement pas la même chose que le souhait, bien qu'il ensoit visiblement fort voisin.

Il n'y a pas de choix, en effet, des chosesimpossibles, et si on prétendait faire porter son choix sur elles on passeraitpour insensé ; au contraire, il peut y avoir souhait des choses impossibles,par exemple de l'immortalité.

D'autre part, le souhait peut porter sur deschoses qu'on ne saurait d'aucune manière mener à bonne fin par soi-même,par exemple faire que tel acteur ou tel athlète remporte la victoire ; aucontraire, le choix ne s'exerce jamais sur de pareilles choses, mais seulementsur celles qu'on pense pouvoir produire par ses propres moyens.

En outre, lesouhait porte plutôt sur la fin, et le choix sur les moyens pour parvenir à la fin: par exemple, nous souhaitons être en bonne santé, mais nous choisissonsles moyens qui nous feront être en bonne santé ; nous pouvons dire encoreque nous souhaitons d'être heureux, mais il est inexact de dire que nouschoisissons de l'être : car, d'une façon générale, le choix porte, selon touteapparence, sur les choses qui dépendent de nous. »

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