Comment bien gouverner en politique?
Publié le 17/01/2005
Extrait du document
«
Bien gouverner, c'est gouverner contre la nécessité d'un gouvernement 2.
a) Mais, si bien gouverner, c'est se servir de l'égoïsme des hommes, au nom de quoi sommes-nous garanti de la vertu des gouvernants ? Si l'on prend acte quel'action altruiste n'est pas en politique une règle sur laquelle on peut compter, et dela nécessité de prendre les hommes tels qu'ils sont et ne pas, comme l'affirmeMachiavel, se leurrer sur la nature humaine, on peut se demander si legouvernement n'empire pas l'égoïsme en s'appuyant dessus.
b) En effet, non seulement je ne peux être garanti sur la fin d'un gouvernement qui travaille en secret, sous le prétexte d'oeuvrer au bien publicmais, en public, un tel gouvernement en s'occupant de tout ce qui relève de lasphère publique désintéresse les individus de celle-ci.
Comment les hommespourraient-ils être vertueux s'ils ne prennent pas part aux décisions politiques ?
c) Rousseau est sans doute l'auteur qui a le plus relevé ces difficultés.
Dans le Contrat Social, il distingue la souveraineté du gouvernement en relevant la nécessitéd'un gouvernement qui anticipe, prévoit, quigouverne sans brutaliser le corps politique,mais aussi la nécessité de faire en sorte queles lois soient véritablement l'expression depeuple.
Rousseau ne se fait pas d'illusions surla nature humaine, mais il s'en fait encoremoins sur les gouvernants qui auronttendance à gouverner en vue de s'assurer etd'étendre leur propre pouvoir.
Biengouverner, pour Rousseau, c'est éduquer lepeuple, le rendre vertueux.
Cependant, pourlui, pour que le peuple soit vertueux, il fautqu'il ne s'occupe pas des tâchesgouvernementales car ces dernièrespourraient le corrompre.
Pour bien gouverner,il faut avoir, en premier lieu, beaucoup devertu.
C'est donc une des plus importantes affaires du gouvernement, de prévenir l'extrême inégalité desfortunes, non en enlevant les trésors à leurs possesseurs, mais en ôtant à tous les moyens d'enaccumuler, ni en bâtissant des hôpitaux pour les pauvres, mais en garantissant les citoyens de le devenir.Les hommes inégalement distribués sur le territoire, et entassés dans un lieu tandis que les autres sedépeuplent ; les arts d'agrément et de pure industrie favorisés aux dépens des métiers utiles et pénibles :l'agriculture sacrifiée au commerce ; le publicain rendu nécessaire par la mauvaise administration desdeniers de l'état ; enfin la vénalité poussée à tel excès, que la considération se compte avec les pistoles,et que les vertus mêmes se vendent à prix d'argent telles sont les causes les plus sensibles de l'opulenceet de la misère, de l'intérêt particulier substitué à l'intérêt public, de la haine mutuelle des citoyens, deleur indifférence pour la cause commune, de la corruption du peuple, et de l'affaiblissement de tous lesressorts du gouvernement.
1.
INTRODUCTION
L'amour du bien public, vertu républicaine par excellence, est sans doute essentiel à une certaine idée de ladémocratie.
Ce qu'on pourrait appeler la conception républicaine de la souveraineté populaire représente un pari surla liberté : la libre adhésion des citoyens à la cause commune, leur résolution réfléchie à la défendre, sont les seulsressorts dont puisse se prévaloir une constitution politique excluant l'arbitraire et la violence.
A quelle condition detels ressorts peuvent-ils exister durablement ? L'étude d'un texte de Jean-Jacques Rousseau va nous permettred'approfondir cette question, en attirant l'attention sur l'exigence de justice sociale.
2.
DÉVELOPPEMENT
Posés les principes du gouvernement républicain, et de la souveraineté populaire qui en est indissociable, la questionse pose de la tournure prise par les rapports sociaux.
Comment les citoyens, même s'ils sont également dépositaires,en droit, de la souveraineté, peuvent-ils concourir au bien commun si la disproportion des fortunes leur fait saisir cebien commun comme une référence illusoire ? Question directement abordée par Rousseau dans ce texte extrait du «Discours sur l'économie politique ».
La thèse soutenue va au-delà d'une simple énonciation des principes du droitpolitique : il est du devoir du gouvernement de « prévenir l'extrême inégalité des fortunes », c'est-à-dire d'agir au.
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- Merleau-Ponty : ''L'homme politique puisqu'il se mêle de gouverner les autres'' ... ''voilà la tragédie''
- De quoi s'autorise le politique pour gouverner ?
- de quoi s'autorise le politique pour gouverner ?
- La politique, c'est la distinction de l'ami et l'ennemi de Schmitt
- La démocratie est-elle le meilleur régime politique?