Devoir de Philosophie

Comment comprendre que l'on puisse se mentir à soi-même ?

Publié le 25/03/2015

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mentir

Commentaire

Ce devoir, excellent dans son ensemble, n'avait cependant pas pris un fort bon départ. Le candidat, qui voit tout de suite le centre même du problème (contradiction de la paix intérieure par une dissimulation de soi à soi), ne prend pas le soin de formuler explicitement le problème qu'il cherche à résoudre; il le suppose connu. Et au lieu de le poser, il le remplace par un plan qui n'a là que faire. Pour­quoi annoncer, au départ : « nous verrons ceci... nous nous demanderons si... «? On le verra bien, au présent, quand on y sera; inutile de commencer par le dire d'abord au futur. Son plan est d'ailleurs exposé d'autant plus mala­droitement qu'il est présenté comme une simple énuméra­tion : « D'abord... puis... enfin... «, comme si ces parties étaient juxtaposées sans liaison entre elles. Bref, le début est très maladroit et donnerait plutôt un exemple de ce qu'il ne faut pas faire.

Mais, heureusement, le candidat redresse tout de suite la situation, et si la position du problème n'est pas fameuse, la manière de le traiter est très bonne.

 

On remarque du premier coup d'oeil que le candidat dis­pose d'une information riche et approfondie. Ce devoir est substantiel; il a un contenu intéressant et utilise des

mentir

« 1 5 expliquer cette contradiction avec soi-même, avec la conception d'autrui chez Sartre et les anti-psychiatres et à travers les déterminismes de la nature analysés par les Stoïciens.

Enfin, dans une dernière partie, nous pourrons nous demander si, dans certaines conditions, 10 et lorsqu'il est conscient, ce mensonge à soi-même n'est pas un processus profitable à la conscience.

L'une des meilleures illustrations d'une contradic­ tion interne est l'étude de l'inconscient par Freud.

Freud a en effet montré que la conscience, face aux 15 souvenirs refoulés dans l'inconscient, établissait une sorte de barrage.

Cette dissimulation d'une partie de la vie psychique aboutit directement à cette contra­ diction.

Ainsi, au sujet du rêve, Freud a montré que certains processus, comme la condensation ou le 30 déplacement, permettaient à la conscience de ne saisir qu'une partie du message envoyé par l'inconscient.

Un autre processus de la conscience analysé par Freud, celui de la mélancolie, illustre à nouveau cette contra­ diction entre la conscience et l'inconscient.

En effet, 3 5 lors de la perte d'un être cher par exemple, une des attitudes possibles pour l'homme est la mélancolie, c'est-à-dire le refus d'accepter la mort de cet être cher.

Alors qu'une partie de la conscience reconnaît la réalité, une autre partie, gouvernée par l'inconscient, 40 refuse l'évidence.

Ce processus d'intériorisation du sur-moi montre encore la possibilité d'un mensonge intériem.

De plus, Freud, en ~nalysant dans sa seconde optique les principes de plaisir et de réalité, montre que 4' l'homme peut se tromper lui-même grâce à son ima­ gination.

En effet, le jeune enfant réclamant l'accom­ plissement de son désir, celui du sein maternel par exemple, se satisfait à travers son imagination.

Des images mnésiques lui permettent d'investir son énergie 50 dans un plaisir factice.

Ainsi l'inconscient trompe l'activité corporelle de l'enfant en ne satisfaisant pas réellement ses besoins; il y a risque pour lui, s'il n'aboutit pas au principe de réalité et à la satisfaction réelle de ses désirs, de vivre dans un univers factice.

5 5 Ainsi, le principe de plaisir facilite un nouveau men- - 20 -. »

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