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Comment définir un art populaire ?

Publié le 17/01/2022

Extrait du document

Par exemple, la peinture d'Ingres représentant le sacre de Napoléon ne prend sa valeur que dans la connaissance des personnages qui y sont représentés. d)                 Cette idée s'oppose à la conception kantienne de l'art pour laquelle l'appréciation de l'art ne s'apprend pas. Le goût artistique est universel et communicable. Commun expliquer alors l'impopularité de l'art?   3.      La popularité ne doit pas être le but de l'art, mais l'art doit viser le peuple.   a)                 Si le goût esthétique est commun, alors l'art populaire doit être considéré comme le véritable art, débarrassé qu'il est du soupçon élitiste qui pèse sur l'art officiel. En effet, puisque savoir apprécier l'art officiel est un marque de bon goût, on peut  douter de l'intention qui se cache derrière le jugement soi-disant esthétique à l'égard d'oeuvres qui paraissent incompréhensibles au commun des mortels b)                 D'un autre côté le titre d'art populaire, accordé aux arts produits par et pour le peuple, ne nie t-il pas l'importances de certaines oeuvres qui restent opaques au public. Prétendre que tout art est équivalent, c'est masquer la culture dont seule jouit une partie de la population. c)                  L'art populaire ne doit pas être une simple expression d'un style.

Analyse du sujet :

On peut commencer par noter que le terme « populaire « a plusieurs sens:

On dit d’une chose qu’elle est populaire, si elle est appréciée par un grand nombre d’individus. Une chanson par exemple est populaire si elle rencontre auprès du public un grand succès.

Mais le terme populaire comporte aussi un sens péjoratif, et particulièrement dans le domaine de l’art. Qualifié un art de populaire c’est souvent sous-entendre que cet art ne relève pas de l’Art, mais n’est qu’un sous art.

D’un point de vue général le critère de popularité n’est pas suffisant pour distinguer une oeuvre d’art d’autres productions. L’art ne vise pas la popularité, sa fin n’est pas dans le divertissement du spectateur, l’art se reconnaît une fin jugée plus noble, plus digne.

La proximité éventuelle de ce qui prétend relever de l’art, et de ce qui relève du divertissement engendre infailliblement une critique violente à l’égard de ce dont il faut se distinguer. Les grands films se distinguent des films populaires avec d’autant plus de violence que leur forme est similaire.

La popularité devient un critère du non art, plus perceptible que le génie de l’artiste parfois difficile à évaluer.

Problématisation :

Une forme esthétique peut être largement appréciée, sans pouvoir être qualifiée de "populaire". Un art populaire est un art qui s'adresse explicitement au peuple, voire au prolétariat. Or, une oeuvre d'art exprime une nécessité interne de l'artiste, et ne vise pas d'abord un public.

      Parler d’art populaire pose donc différents problèmes. On pourrait se contenter d’admettre que certaines oeuvres rencontrent du succès et d’autres non. Mais si la popularité d’une oeuvre remet en question la valeur artistique de l’œuvre d’art, il faut admettre que l’art a de fait un problème avec le jugement public, alors que l’art qui s’enorgueillit de l’universalité est souvent le moins compréhensible. La popularité doit-elle être un critère de l’art ? Qu’est-ce qui distingue réellement l’art populaire d’un art réservé à une élite du bon goût ?

 

« VOCABULAIRE: ART : 1) Au sens ancien, tout savoir-faire humain, toute pratique produisant un résultat non naturel (artificiel).

2) Au sens esthétique moderne, production ou création d'oeuvres destinées à plaire (beaux-arts), c'est-à-dire à susciter par leuraspect, une appréciation esthétique positive.Oeuvre d'art : ensemble organisé de signes et de matériaux manifestant un idéal de beauté. Problématique: Une forme esthétique peut être largement appréciée, sans pouvoir être qualifiée de "populaire" ou démagogique.

Un artpopulaire est un art qui s'adresse explicitement au peuple, voire au prolétariat.

Or, une oeuvre d'art exprime une nécessitéinterne de l'artiste, et ne vise pas d'abord un public. Introduction « Le sens de la beauté n'appartient qu'à quelques-uns » (Horace).

Le cinéma lui-même, l'art le plus populaire, n'est-il pasaussi socialement divisé ? d'un côté le cinéma commercial, produit pour la masse et, de l'autre, le « cinéma d'auteur »,réservé au happy few des gens cultivés ? On voit que le rapprochement de l'art et du peuple fait problème ; mais faut-ilentendre par « art » les seuls « beaux-arts » et par « peuple » la seule multitude inorganisée, la masse amorphe desindividus déracinés par la révolution industrielle ? I - Les raisons du clivage a) Les statistiques sont formelles, il faut être l'héritier (Bourdieu) de milieux aisés pour apprécier comme pour produire uneoeuvre d'art ; le sachem iroquois n'appréciera jamais, à Paris, que les rôtisseries (Kant). b) La culture de masse entièrement soumise à la demande publique et aux pressions commerciales (cf.

la tyrannie del'audimat), considère l'art comme une évasion, n'engage que des préoccupations superficielles, ne produit que desstéréotypes éphémères, dépourvus de toute créativité dont le conformisme concerne aussi bien le contenu que la forme.L'art qui ne vit que de ruptures novatrices est et doit être essentiellement anti-populaire. c) Ce clivage entre l'art élevé et savant et les divertissements vulgaires remonte à la fondation de l'esthétique qui a creuséle fossé entre l'art et la réalité.Mais l'art identifié aux seuls beaux-arts, coupé des énergies vivifiantes propres aux formes créatrices d'expressionpopulaire, ne risque-t-il pas ainsi de dépérir ? II - L 'art vivant contre l'art des musées. a) Ce concept de l'« art » est un produit historiquement déterminé, inventé non pas pour unir les hommes mais pour lesdiviser : pour séparer, pour « distinguer » le peuple de ses « élites ».

L'ésotérisme de « l'art contemporain » a porté à soncomble cette fracture. b) Mais ce concept de l'art est, à l'évidence, idéologique et étriqué ; l'art en effet a toujours fait partie intégrante de la viede tous les peuples car il plonge ses racines dans ses fonctions vitales les plus élémentaires et les plus universelles.

Lethéâtre qu'il soit grec, élisabéthain ou médiéval, a, par exemple, d'abord été un divertissement populaire. c) Les grands créateurs ont puisé aux sources populaires pour se démarquer de l'art académique ; c'est en renouant avecl'extraordinaire inventivité de la langue du peuple comme avec son sens subversif de la fête que des écrivains commeRabelais ont pu s'affirmer.

A côté de l'art officiel, il y a donc toujours un art non conformiste et subversif comme le jazz et lerock, modes d'expression populaire d'abord décriés par l'establishment.Si le grand art est « socialement coupable » (Adorno) faut-il pour autant brûler Raphaël et demander aux artistes derejoindre le peuple pour « changer la vie » ? III - Le peuple origine et destinataire de l'oeuvre d'art en demeure pourtant séparé a) Soutenir que telle est la mission de l'art est pourtant une affirmation gratuite et une escroquerie.

Si l'art peut exprimerla révolte à l'égard de la réalité, inévitablement, il purifie les affects et transforme en jouissance esthétique la réalité qu'ilvoulait dénoncer.

L'art en aucun cas ne saurait être un moyen efficace d'agir sur les masses à moins de le dénaturercomme le firent Hitler (kitsch totalitaire) et Staline (réalisme socialiste). b) Contre le populisme esthétique, contre la dangereuse idôlatrie du peuple - quel crime n'a-t-on pas commis en son nom !- il faut affirmer que l'art a toujours été d'un accès difficile.

Faut-il rappeler l'indifférence ou l'hostilité avec lesquelles ontété accueillies toutes les oeuvres novatrices ? c) La croyance des tenants de l'art brut en la spontanéité créatrice de tout un chacun est démagogique et illusoire ; il n'y apas d'art sans école et sans tradition, sans transmission de génération en génération, de règles, de coutumes, d'habitus. Conclusion Contre le mythe romantique de la solitude du génie, on peut parler c'est possible et c'est souhaitable - d'art populaire maisuniquement en ce sens : l'art procède du peuple et doit s'adresser à lui, puisqu'il a vocation à l'universel : ne faut-il doncpas imaginer que s'efface un jour la frontière qui oppose le grand art et l'art populaire ? et, effectivement, les grandesoeuvres d'art ne sont-elles pas grandes uniquement parce qu'elles sont accessibles et compréhensibles à tous ?. »

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