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Comment peut-on être athée ?

Publié le 27/02/2008

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Grâce à l'argumentation kantienne, l'athéisme trouve ainsi une caution philosophique forte (ce qui ne veut pas dire que Kant lui-même rejette l'idée de Dieu) : la démonstration de l'existence de Dieu est nulle et non avenue. Cependant, que recherche l'athée dans un tel argument ? Kant, critique de la théologie rationnelle Des preuves à propos de Dieu ? Dieu existe-t-il ? N'est-il qu'une illusion destinée à se rassurer ? La discussion philosophique est âpre au sujet de Dieu. Les partisans de l'existence de Dieu ne manquent pas d'arguments. La tradition en a retenu trois. Les deux premiers sont extérieurs et concernent le monde. Le troisième est intérieur et concerne les idées*.
Le problème de l’athéisme concerne Dieu et son existence : la question principale qu’il se pose est « Dieu existe-t-il ou non ? «. De fait, dans l’histoire de la philosophie, la considération du divin a donné naissance à un grand nombre de contributions importantes traitant la possibilité ou l’impossibilité de fonder rationnellement l’existence de Dieu. Nous examinerons sur ce point les contributions de Descartes et de Kant. Cependant, l’athéisme se réduit-il si aisément à un refus de l’existence de Dieu ? L’athée peut-il se contenter de dire que « Dieu n’existe pas « ? Si cette posture théorique est faible en soi, elle masque en outre les motifs psychologiques de l’athéisme : pourquoi le refus de l’existence de Dieu ? Si celle-ci est niée, qu’est-ce qui est affirmé à sa place ? Nous nous interrogerons donc sur les vraies motivations de l’athéisme et cela dans le but de fonder sa propre possibilité. En somme, il n’y aura d’athéisme que construit et éclairé.



« II – Kant : la critique de la preuve ontologique Dès la Critique de la raison pure (1781), Kant, à partir de l'analyse de la notion d'être ou d'existence, critique le cheminement de Descartes, qu'ilrésume sous le nom de « preuve ontologique », c'est-à-dire une preuve démontrant l'existence de l'être souverain (Dieu).

Celle-ci se formule de lamanière suivante : Dieu, en tant qu'être parfait, enferme toutes lesperfections dans son essence ; or, l'être est une perfection ; si Dieu devaitne pas être, il ne serait pas parfait, ce qui est contradictoire, donc Dieuexiste. Or, remarque Kant, la non-contradiction n'est pas signe de l'existence. Je sais qu'un triangle, s'il existe, possède nécessairement trois angles ; cela dit, je peux penser sans contradiction que le triangle en question et sesangles n'existent pas.

Ce n'est pas parce que le triangle a forcément troisangles, que trois angles existent quelque part ; de même, ce n'est pas parceDieu enferme de manière non-contradictoire l'existence, qu'il existeforcément. De plus, l'existence n'est pas une perfection : que je conçoive cent euros possibles (qui n'existent pas effectivement) et cent euros réels, lesdeux sommes sont identiques du point de vue de leur concept.

Penserl'existence ne revient pas ajouter quelque chose (un prédicat) à un concept,sinon les cent euros possibles enfin gagnés par le travail pourraient m'offrirplus que les cent euros réels que j'ai déjà.

Ainsi, on peut bien accorder quel'idée de Dieu enferme l'infinité, la toute-puissance, etc.

mais cela ne veut pas dire qu'il existe. Grâce à l'argumentation kantienne, l'athéisme trouve ainsi une caution philosophique forte (ce qui ne veut pas dire que Kant lui-même rejette l'idée de Dieu) : la démonstration de l'existence de Dieu est nulle et non avenue.Cependant, que recherche l'athée dans un tel argument ? Kant, critique de la théologie rationnelle Des preuves à propos de Dieu ? Dieu existe-t-il ? N'est-il qu'une illusion destinée à se rassurer ? La discussion philosophique est âpre au sujetde Dieu.

Les partisans de l'existence de Dieu ne manquent pas d'arguments.

La tradition en a retenu trois.

Lesdeux premiers sont extérieurs et concernent le monde.

Le troisième est intérieur et concerne les idées*.S'agissant du monde, il y a deux façons de prouver que Dieu existe.

La première consiste à partir del'imperfection du monde.

La seconde consiste à partir au contraire de la perfection décelable dans le monde.S'agissant de l'imperfection du monde, celle-ci est bien un signe de l'existence de Dieu.

Considérons un instant,en effet, l'argument couramment employé par ceux qui ne croient pas en Dieu.

Dieu n'existe pas, disent-ils, carc'est la nature* qui est Dieu.

Il s'agit là d'une position « panthéiste », qui se heurte à une contradiction.

Si lanature, en effet, était Dieu, ne devrait-elle pas être parfaite ? À l'évidence, il y a en elle des imperfections.C'est donc qu'elle n'est pas parfaite et divine et que Dieu se trouve ailleurs.

De même, considérons, cette fois-ci, la perfection de la nature.

À l'évidence, un accident n'a pas pu créer un monde aussi organisé et aussiintelligent que le nôtre.

À l'évidence, le monde ne fait rien en vain et ne va pas nulle part.

N'est-ce pas là lesigne manifeste qu'il existe une cause intelligente organisant tout ce qui existe dans le monde ? Enfin,considérons nos pensées.

Nous avons en nous l'idée de perfection.

La perfection ne possède-t-elle pas pardéfinition toutes les qualités ? Ne possède-t-elle pas, par là même, celle d'exister ? Les réticences de Kant Kant n'a pas été convaincu par ces preuves de l'existence de Dieu.

Certes, dira-t-il dans les antinomies de la «Raison pure », chapitre de la Critique de la raison pure , il n'est pas rationnel de considérer que la nature estDieu.

Mais dire que Dieu existe est-il pour autant possible ? Ne dit-on pas que Dieu existe pour se représenterla nature et son commencement, et non parce que l'on a effectivement rencontré un Dieu existant et vivant ?De même, il n'est pas faux de considérer que la nature n'a pas pu surgir par hasard, tant il y a de perfection enelle.

Devons-nous pour autant conclure que l'idée de Dieu, qui nous permet de penser la nature, n'est autreque Dieu lui-même ? Voyons-nous Dieu parce que nous voyons la perfection qui réside dans la nature ? Enfin, iln'est pas faux de dire que, si Dieu existe, celui-ci doit avoir toutes les qualités, dont l'existence.

Mais, quandj'ai l'idée d'une existence, est-ce là l'existence elle-même ? Et, quand j'ai affaire à l'existence, est-ce à uneidée que j'ai affaire ? Un idéal régulateur Kant s'est parfaitement rendu compte d'une erreur majeure que nous faisons quand nous parlons de Dieu.

Nousconfondons sans cesse le discours que nous pouvons tenir sur Dieu avec Dieu lui-même.

Ainsi, ce n'est pasparce que nous avons l'idée que la nature n'est pas Dieu–parce qu'il existe une perfection à l'origine de lanature ou parce que l'idée de Dieu implique nécessairement que Dieu existe– que Dieu existe effectivement.. »

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