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Comment sait-on qu'un autre être est conscient ?

Publié le 19/08/2005

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  Proposition de plan   I. La différence entre conscience animale et conscience humaine   On peut attribuer une forme de conscience à l'animal, dans la mesure où celui-ci est capable d'organisation, de prévoyance peut-être, de conscience sociale. La première partie voudrait donc définir une forme de conscience spécifiquement humaine - conscience qui peut se penser elle-même -, ce qui permettra de déterminer certaines exigences que l'on a pour déclarer qu'un être est conscient.   Bergson, L'évolution créatrice   Comment n'être pas frappé du fait que l'homme est capable d'apprendre n'importe quel exercice, de fabriquer n'importe quel objet, enfin d'acquérir n'importe quelle habitude motrice, alors que la faculté de combiner des mouvements nouveaux est strictement limitée chez l'animal le mieux doué, même chez le singe ? La caractéristique cérébrale de l'homme est là. Le cerveau humain est fait, comme tout cerveau, pour monter des mécanismes moteurs et pour nous laisser choisir parmi eux, à un instant quelconque, celui que nous mettrons en mouvement par un jeu de déclic. Mais il diffère des autres cerveaux en ce que le nombre des mécanismes qu'il peut monter, et par conséquent le nombre des déclics entre lesquels il donne le choix, est indéfini. Or, du limité à l'illimité il y a toute la distance du fermé à l'ouvert. Ce n'est pas une différence de degré, mais de nature.Radicale aussi, par conséquent, est la différence entre la conscience de l'animal, même le plus intelligent, et la conscience humaine.

Le sujet demande donc que l’on définisse les critères qui nous permettront de définir, parmi tous les êtres qui peuvent exister – et pas seulement les êtres humains – lesquels possèdent une conscience, au sens philosophique du terme -  et lesquels n’en possèdent pas : sait-on qu’un autre être est conscient par mimétisme – il se comporte dans le monde comme moi, donc il fonctionne comme moi, donc il a une conscience ? Mais dans ce cas, n’y a-t-il pas un risque de transposer notre propre mode de fonctionnement sur des êtres qui ne fonctionnent comme nous que par apparence – par exemple, peut-on attribuer une forme de conscience aux animaux, ou notre tentation de le faire ne vient-elle que d’un anthropomorphisme ? Peut-on simplement trouver des critères de reconnaissance de la conscience chez d’autres êtres ?

« cette conscience s'exprime et se fait reconnaître. II.

La capacité à dire ‘Je pense' et les signes de reconnaissance de la conscience La question des critères de reconnaissance d'un objet peut être résolue par une méthode de détermination dessignes par lesquels cet objet se laisse appréhender.

Cette deuxième partie pourra s'intéresser à cette question dessignes caractéristiques émis par un être qui possède une conscience.

La capacité à dire ‘Je pense' apparaît commele premier de ces signes. Kant, Critique de la raison pure « Le ‘Je pense' doit pouvoir accompagner toutes mes représentations ; car,sinon, quelque chose serait représenté en moi qui ne pourrait pas du tout êtrepensé, ce qui revient à dire que la représentation serait impossible, ou, dumoins, qu'elle ne serait rien pour moi.

Une telle représentation, qui peut êtredonnée avant toute pensée (Denken), s'appelle intuition.

Donc tout divers del'intuition a un rapport nécessaire au ‘Je pense' dans ce même sujet où cedivers se rencontre.

Mais cette représentation est un acte de la spontanéité,c'est-à-dire qu'elle ne peut être considérée comme appartenant à lasensibilité.

Je l'appelle l'aperception pure, pour la distinguer de l'aperceptionempirique, ou encore l'aperception originaire, parce qu'elle est cetteconscience de soi qui, tout en produisant la représentation ‘Je pense', doitpouvoir accompagner toutes les autres représentations, et qui, une etidentique en toute conscience, ne peut être accompagnée au-delà(weiterbegleitet) d'aucune.

» La conscience n'est pas un objet, mais elle rend possible la saisie des objets.Pourqu'une expérience soit possible, il faut une unité du « je pense ».

Parexemple, je suis dans un demi-sommeil et une horloge sonne plusieurs coups,indiquant l'heure exacte : j'entends un, puis, un autre coup, puis un autre…La conscience non-éveillée, j'ai entendu divers coups sans savoir quelle heure il est.

Trois minutes après, l'horloge sonne de nouveau.

Eveillé, je n'entends plus plusieurs coups séparés, mais unefois sept coups et je me dis qu'il est sept heures.

Ma conscience a unifié les divers coups de l'horloge, je peux lessaisir comme une unité : il est 7 heures.

Lors de la première étape, pour entendre vaguement des coups séparés, ilfallait déjà que ma conscience soit un peu vigilante, dans un sommeil profond, je ne les aurais pas entendus : cecisignifie que pour qu'une représentation soit mienne, il faut toujours et déjà la conscience, le « je pense ». Mais la conscience est aussi nécessaire pour saisir comme une unité la diversité des représentations, ici saisir enune seule fois les 7 coups et me dire : « Il est 7h00 ».

Si je peux saisir que l'horloge a sonné 7 coups, c'est parceque le « Je pense » a accompagné le divers de mes représentations et parce que le « Je pense » demeure le mêmequand les représentations se succèdent.

La conscience est donc acte de synthèse, elle est unificatrice.

C'estl'identité de la conscience dans le temps qui rend possible l'unité de nos représentations.

Ainsi, ce que noussaisissons par nos sens, n'est pas lié.

C'est la conscience qui opère cette liaison. Il n'y a donc d'expérience possible que parce qu'il y a l'unité du « Je pense », que parce que la conscience est actede synthèse.

Définir la conscience comme pouvoir de synthèse est fondamental puisqu'il s'agit alors de montrer queles objets que nous saisissons se règlent sur notre pouvoir de connaître, sur les structures de notre esprit.

C'est cequi permettra à Kant de montrer que nous ne connaissons pas les choses en soi, mais seulement des phénomènes,que « Nous ne connaissons des choses que ce que nous y mettons nous-mêmes » Transition : Si l'on peut définir des critères de reconnaissance de la possession de la conscience par un être individuel et différent de moi, on peut aussi se poser la question de la manière dont on reconnaît que la conscienceest possédée par un groupe d'individus, une espèce – peut-on parler d'une conscience collective, tous les membresde la collectivité concernée possédant alors une conscience d'eux-mêmes en tant qu'individus et en tant queparties d'un tout ? Peut-on savoir qu'un autre être est conscient en recherchant les caractéristiques de lacollectivité à laquelle il appartient ? III.

Un autre être est conscient s'il est apte à penser une collectivité de la conscience Seul l'être humain pense son passé, et pense son inclusion dans un ensemble temporel qui dépasse la durée de sapropre vie, ou encore dans un ensemble de population qui dépasse le cadre de son monde individuel.

Cela le rendapte à concevoir une conscience collective, ce qui le rend capable de juger immédiatement si un autre être estconscient, en déterminant si cet être prend part ou non à cette conscience collective.

(On pourra interroger à cesujet le concept de ‘conscience divine' : Dieu n'a pas d'existence temporelle, ne s'appréhende pas comme un êtreautre que moi mais comme un être suprême, et pourtant une forme suprême de conscience lui est attribuée, peut-être parce qu'il est considéré comme créant tout et pensant tout, et qu'il est donc la représentation la plus parfaitede la conscience collective) Hegel. »

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