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Commentaire de texte, L'idéologie Allemande Marx et Engels

Publié le 03/03/2024

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« Elio KEMENOVIC T°6 Explication de texte : Karl Marx, Friedrich Engels, L’Idéologie allemande (1845-1846). Page 1|8 Elio KEMENOVIC T°6 Karl Marx et Friedrich Engels développent dans ce texte, extrait de l’Idéologie allemande rédigé entre 1845 et 1846, le thème de conscience.

Ils affirment « Ce n’est pas la conscience qui détermine la vie, mais la vie qui détermine la conscience » et cela constituent leur thèse.

Il convient d’ajouter que Marx et Engels désignent la vie comme le processus matériel, fondamentalement historique et non comme l’évolution biologique.

Ils ont en effet à résoudre un problème fondamental de cette teneur : La conscience de quelque forme soit-elle, n’est-elle qu’un écho idéologique de l’existence matérielle des êtres humains ? Est-elle autonome ou bien conditionnée par des circonstances humaines réelles ? Et ces circonstances ne sont-elles pas un développement matériel historique qui détermine la conscience ? Finalement, l’idéologie ne se situe il pas là où on l’attend le moins, soit dans la réalité des productions matérielles ? L’enjeu est donc historique, les auteurs s’opposent ici en effet à la vision philosophique classique de l’idéalisme qui considère la conscience comme autonome et non conditionné par le monde matériel.

L’enjeu est aussi celui de la connaissance de l’homme et de la description et l’origine précise des systèmes de représentations et de croyances, c’est à dire des idéologies.

Il est donc nécessaire de résoudre ces difficultés.

Pour ce faire Marx et Engels, vont tout d’abord montrer que l’activité et le commerce matériel ont pour langage la conscience et que celle-ci émane de la vie réelle.

Les représentations des hommes sont donc conditionnées et l’idéologie intellectuelle inverse la réelle condition humaine.

Ils vont dans un second moment démontrer qu’à l’inverse de la conception idéaliste intellectuel classique, la conscience et les pensées proviennent et sont déterminés par un processus de vie réelle.

Cela les amènera finalement à mettre à jour la thèse qu’il défende et à présenter une vision évolutive de la conscience induite par le processus de vie réel, essentiellement historique. Marx et Engels, dans ce premier mouvement, s’attèlent à démontrer une vision matérialiste de la conscience.

Leur argumentation repose sur des précisions successives et un élargissement, une généralisation d’un argument de départ ainsi que l’utilisation d’une analogie.

Chaque homme possède une conscience de soi et des autres ainsi qu’une conscience morale.

Celle-ci est intentionnelle et se définit comme le type de présence à soi qui occasionne les idées et les représentations.

Elles se regroupent dans le processus de vie intellectuelle.

Or, Marx montre que ces idées, ces représentations se déploient dans un contexte pratique qui justifie qu’elle surgisse à l’être pensant.

Ce contexte est “l’activité matérielle” et le “commerce matériel des hommes”.

Il se rapporte à la vie réelle et aux conditions matérielles des hommes qui s’opposent pourtant dans l’histoire de la pensée à la vie intellectuelle.

Prenons comme exemple une civilisation vieille de quatre millénaires comme celle des Babyloniens.

Ils développent le commerce dans une logique purement matérielle.

Cependant, un langage est nécessaire pour échanger et par la suite, ce langage du commerce verra les scribes le reprendre pour le complexifier et ainsi arriver au principe multiplicatif qui Page 2|8 Elio KEMENOVIC T°6 fonde les mathématique quatre millénaire plus tard.

Comme le dis Marx, les représentations « émanent » de la vie réelle.

Dans ce cas, les commerçants babyloniens ont besoin de partager des représentations pour se mettre d’accord, elles sont alors “le langage de la vie réelle”.

Ce sont les besoins matériels qui définissent la naissance et l’évolution de système de signe utilisés pour communiquer, faire abstraction.

On peut citer le développement du système numérique, d’écriture, voire de religions et de dogmes comme va le montrer Marx.

Il fait d’ailleurs le rapprochement entre commerce et production intellectuel et commerce et production intellectuel car comme on vient de le voir, les productions matérielles engendrent les productions intellectuelles.

Quant au commerce, il signifie au sens littéraire ; une relation.

On dit « être de bon commerce » pour parler d’une relation de qualité.

Si l’on prend un marchand, on voit bien qu’en plus d’engager un commerce matériel, en découle généralement une discussion voire une pensée avec son client.

C’est là donc bien un échange, une relation au sens premier de commerce. Marx et Engels montrent que « Il en va de même » pour toutes les représentations qui se développent dans une conscience.

La « production intellectuelle » qui est à la base de toutes les émanations de la conscience est donc conséquence de considérations matérielles.

Dans la « langue de la politique, celle des lois, de la morale, de la religion et de la métaphysique », les hommes établissent des discours pour communiquer les états de leur conscience, leur représentation, leur vision de l’origine du monde.

Elles semblent être autonomes aux conditions matérielles et à la vie réelle des hommes.

Par exemple, dans une religion monothéiste, la conscience de Dieu ne part pas de l’activité réelle, mais de l’élévation autonome de l’esprit. Cependant, pour démontrer que c’est bien de l’activité que proviennent toutes les “productions intellectuelles”, il montre qu’il existe un conditionnement.

Celui-ci désigne des circonstances réelles influençant le développement de la conscience individuelle.

Ici, ce conditionnement, qui pousse l’homme à créer ses représentations est le “développement déterminé des forces productives”.

Ainsi, au cours de l’histoire, les hommes ont organisé la production de leur vie matérielle autour de la division du travail.

Elle est la norme dans les sociétés occidentales de l'époque et voit la naissance de classes plus ou moins dominantes.

Les bourgeois posséderaient la production intellectuelle quand le prolétaire n’aurait que sa force de travail à revendre.

Prenons pour exemple, les mineurs des mines de houille dont la condition est notamment mise en avant dans Germinal d’Emile Zola.

Etienne Lantier subit un conditionnement matériel et les autres mineurs produisent leurs représentations et leurs idées à cause de cet environnement qui les conditionne.

Ainsi, les considérations des mineurs s’arrêtent à leur condition matérielle misérable et au moyen de faire face à l’injustice de celle-ci. Et c’est là que naît la conscience de leur situation et non dans les idées toutes faites des intellectuels.

De plus, quand Marx parle des “formes les plus larges que ceux-ci (les rapports) peuvent prendre “ On peut se demander s'il ne désigne justement pas les classes son système économique qui s’impose à cette époque, le capitalisme.

Marx Page 3|8 Elio KEMENOVIC T°6 utilise donc ce conditionnement pour montrer que “la conscience ne peut jamais être autre chose que l’être conscient”.

Il n’y a pas de conscience intemporelle, immuable et au-dessus des hommes chez Marx.

Elle est le résultat de l’homme lui-même et de son “processus de vie réelle”.

Les idées d’une époque dépendent donc des modes de production qui sont alors en cours et Marx a une vision historique qui remplace les idées toutes faites par la vie concrète. Dépassant les représentations et les idées individuelles, Marx parle de l’ordre de la société et de la condition humaine grâce à l’idéologie.

Elle désigne ici le système de représentation et de croyances qui s’expriment au sein de la conscience et qui est conditionné par le comportement réel de l’homme.

L’idéologie, désigne ici selon la Marx la prétention d’une classe déterminée de créer un système de pensée pour justifier la nécessité matérielle de son existence.

Dans le but de démontrer ce fait, il réalise une analogie, soit une comparaison de structure avec une « camera obscura ».

Aussi, les hommes tels que décrit par l’idéologie de cette classe déterminée présente une vision « sens dessus dessous » de la condition humaine.

Une camera obscura permet à partir d’un objet réel d’obtenir une représentation inversée sur une surface place.

L’idéologie serait alors inversée selon Marx.

Comme vu précédemment, la division du travail est un processus qui voit le détachement prolongé de l’activité intellectuelle de la production matérielle qui l’occasionne.

Ainsi, une personne peut dans un monde moderne grandir sans faire face au commerce matériel et seulement développer sa pensée et ainsi croire à une idéologie qui détache l’un de l’autre.

Cependant, cela l’amène à considérer une condition idéalisée de la condition humaine loin des préoccupations des profanes, soit les seuls maîtres de leur activité matérielle.

Ces personnes sont ceux d’une classe dominante qui ne peuvent échapper à ce processus d’inversion car il résulte d’un « processus de vie historique ».

Ainsi, la classe dominante serait inévitablement responsable de cette idéologie « inverséé » qui justifie l’ordre établi.

Afin de montrer cette détermination, Marx fait une seconde analogie avec le processus physique naturel du « renversement des objets sur la rétine ».

Celui-ci est imperceptible mais réel et on ne peut y échapper.

Aussi, l’idéologie ne peut échapper à ce renversement. Dans ce premier mouvement, Marx définit un matérialiste qui permet de décrire au lien insécable entre la naissance de pensées et de la conscience et le contexte matériel qui en est l’origine.

Cette conception permet de décrire la mise en place de l’ordre établi par l’idéologie.

Cette conception s’oppose à l’idéalisme et.... »

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