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commentaire des 2 infinis

Publié le 09/01/2013

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L'?uvre inachevée de Pascal, intitulée Les Pensées, constituée de notes publiées en 1670 à titre posthume, était destinée à la grande Apologie de la religion chrétienne à laquelle Pascal se consacra pendant les dernières années de sa vie. L'objectif de cet extrait, le fragment 199, était de ramener les incroyants à la religion en humiliant la raison de l'Homme et en effrayant son imagination. Destiné à persuader les hommes de la vérité du christianisme, le projet apologétique de Pascal devait reposer en premier lieu sur un tableau de la condition humaine, et conduire l'homme à s'interroger sur sa nature, son origine et sa destinée. LECTURE DU TEXTE Problématique : Quelle est la place de l'homme dans l'univers ? Ce texte, extrait d'un chapitre bien plus vaste, se situe juste après la contemplation de l'infiniment grand. Il se divise en 3 mouvements : Le premier constitue une transition avec ce qui va suivre dans la mesure où il succède à la contemplation de l'immensité de la nature. Il a pour but de réduire la perception de l'homme à un niveau intermédiaire, avant de l'entraîner vers une autre contemplation. L'homme opère un mouvement circulaire de retour sur soi. A la fin de cette transition, il y a la présence d'un premier questionnement auquel l'auteur s'emploiera à répondre dans la suite du texte. Le second est composé d'un exemple destiné à étayer d'une représentation concrète la pensée du lectorat. Cet exemple amène le lecteur à découvrir un autre univers, tout aussi impressionnant et digne d'étude que le précédent. Après la contemplation de l'infiniment grand, Pascal désire qu'on contemple l'infiniment petit. Le troisième est une réponse à la question : « quelle est la place de l'homme dans l'univers ? «. Ce n'est qu'après la contemplation de ces deux univers, qui recèlent en eux-mêmes une multitude d'autres univers qu'il faut tenter de concevoir même si on ne les voit pas, que l'homme pourra déterminer sa place dans la nature. Le premier paragraphe de ce texte s'ouvre sur une injonction ou tout du moins un conseil : « Que l'homme, étant revenu à soi, considère ce qu'il est au prix de ce qui est «. Cette première phrase donnera le ton à tout le texte. Pascal s'érige en guide pour aider l'homme « égaré « à se repérer, à connaître sa place dans la nature, la nature étant ici, les astres peuplant la voute céleste. Il désire montrer à l'homme les étapes qui le mèneront vers une compréhension, une appréciation plus juste de l'univers et de la place qu'il y tient. Le philosophe veut aider l'homme à dépasser cette vision étroite de l'univers comme un « petit cachot. « Avant Pascal avait demandé à l'homme de contempler la « nature entière dans sa haute et pleine majesté «. Pascal aborde ce faisant le thème, classique dans la philosophie antique, du regard d'en haut, par quoi le philosophe, des hauteurs où il s'élève par la pensée, porte un regard en retour sur la terre et sur les hommes pour les juger à leur juste valeur. Maintenant que cette expérience est faite, le philosophe désire que l'homme réduise son champ de perception, « étant revenu à soi «, pour revenir à son intériorité et ainsi reprendre conscience de lui-même. C'est le thème de la connaissance de soi (le Gnothi seauton socratique), central dans la philosophie pascalienne. La contempla...

« ordre hiérarchique plus « juste » pour répondre à la question centrale du texte : « Qu’est-ce qu’un homme dans l’infini ? » L’expression « canton détourné de la nature » souligne bien le fait que l’homme n’est rien par rapport à l’infinie grandeur de la nature.

Il n’occupe qu’une infime partie de l’univers, un coin de pays comme le veut l’étymologie du mot canton, l’équivalent d’un petit cachot.

Cette expression remet en cause la place de l’homme au centre de l’univers.

L’univers lui-même n’apparaît pas ici simplement comme une prison, un espace clos dans lequel les détenus sont voués à recourir au divertissement pour supporter la vie.

Après un voyage imaginaire réalisé depuis cette prison qu’est l’univers, l’homme est apte à prendre la mesure de ce qui l’environne.

Le mouvement général de l’extrait est de : provoquer l’élévation ou l’expansion de la pensée jusqu’aux réalités visibles et invisibles les plus hautes ou les plus infimes.

Ainsi, elle verra son incapacité à les saisir pleinement, prendra conscience de son impuissance et apprendra à évaluer plus justement les choses du monde visible. Dans le deuxième mouvement, Pascal, qui évoquait la contemplation de l’infinie grandeur de la nature, semble vouloir le conduire vers son opposé, « un prodige tout aussi étonnant », mais différent.

Il veut présenter au lecteur la face la plus infime de l’univers.

Cette face est si petite, qu’il la qualifie même de « néant ».

On comprend qu’une telle contemplation, loin d’être un acte de liberté censée conduire à la béatitude ou exempter l’homme de toute crainte, comme le voudrait pourtant la tradition chrétienne, effraye l’homme dès lors qu’il s’élève à la pensée de l’univers infini.

Il se retrouve confus et sans repère, puisqu’il peut seulement concevoir l’infini sans le voir.

L’opposition entre ces deux mondes, dont les ordres de grandeur diffèrent aussi violemment, est perceptible dans la présence de la conjonction de coordination « mais » qui ouvre ce nouveau mouvement.

L’un de ces deux abîmes, ou extrêmes, ou infinis est incommensurablement grand et l’autre est immensément petit.

Cependant, malgré leur opposition, ces deux mondes se valent, comme le prouve la comparaison d’égalité : « aussi étonnant », car ils ouvrent l’un et l’autre de nombreux champs de découvertes.

Pour illustrer son propos de manière plus concrète, le philosophe prend l’exemple d’un animalcule, symbole de l’extrême « petitesse » : le ciron qui est chargé d’offrir une représentation concrète à l’homme de ce qui se rapproche de l’infiniment petit.

La description des différentes parties de son corps à laquelle nous sommes confrontés tient compte des dernières découvertes scientifiques de l’époque.

Le ciron est un « raccourci d’atome », c'est-à- dire un moyen de saisir une partie de ce qui nous échappe, à défaut de pouvoir pleinement saisir l’infiniment petit.

Le ciron aussi est insignifiant face à l’infinie grandeur de la nature de par « la petitesse de son corps ».

Pascal met l’accent sur la division de la matière, qui peut se poursuivre sans fin, jusqu’à donner le vertige comme le prouve la longueur de la phrase rythmée par des accumulations de divisions possibles, chaque partie du corps semblant receler en elle-même quelque chose d’encore plus minuscule.

Le philosophe désire montrer que même la plus petite chose, comme goutte de sang, recèle un univers « dont chacun a son firmament, ses planètes, sa terre, en la même proportion que le monde visible.

» Il ne faut pas s’arrêter à la surface visible des choses, on peut toujours aller plus loin, or, plus on cherche et plus on se rend compte de la richesse du monde qui nous entoure.

Cette image de la division infinie permet à Pascal de donner un exemple à l’homme pour qu’il accepte l’existence d’un monde qu’il ne voit pas forcément et qu’il tente néanmoins de concevoir, même si cela « épuise ses forces ».

Plus l’homme divise, plus il tend vers « le dernier objet », « celui de notre discours », c'est-à-dire « l’extrême petitesse de la nature », mais il n’y parvient jamais.

Pascal dévoile enfin explicitement ses intentions, c’est perceptible dans le double emploi de « je veux ».

Il désire nous conduire vers « un abîme nouveau », c'est-à-dire vers le néant, puisqu’il a déjà présenté l’infini.

Les sens focalisés sur le « visible » doivent être dépassés par. »

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