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Commentez cette parole de Spinoza: "Le philosophe ne pense à aucune chose moins qu'à la mort et sa philosophie est une méditation de la vie, non de la mort" ?

Publié le 17/01/2022

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spinoza
4. - Chosisme : attitude qui consiste à considérer la réalité comme une chose au sens 2. MORT: Du latin mors, «mort». Cessation complète et définitive de la vie. Seul parmi les animaux, l'homme se sait mortel: cruelle certitude qui limite son horizon et l'oblige à composer avec sa propre disparition, comme avec celle des êtres auxquels il est attaché. Pour Platon, la mort est un «beau risque à courir». Dans le Phédon, Socrate définit la mort comme la séparation de l'âme et du corps; délivrée de sa prison charnelle, l'âme immortelle peut librement regagner le ciel des Idées, patrie du philosophe. Épicure tient la mort pour un non-événement, puisque jamais nous ne la rencontrons. Tant que nous sommes en vie, la mort n'est pas; et quand la mort est là, c'est nous qui ne sommes plus. Pour Heidegger au contraire, la vie humaine s'inscrit dans la finitude: «Dès qu'un humain vient à la vie, il est déjà assez vieux pour mourir».
QUELQUES INDICATIONS DE RECHERCHE • On peut trouver quelques éléments de réflexion dans le commentaire des sujets «L'expérience de la mort« et «En quel sens l'expérience de la temporalité et celle de la mort sont-elles liées ? « • On peut se demander si la méditation de la vie n'inclut pas nécessairement la méditation de la mort et vice versa. • On peut s'interroger, avec Pascal, pour savoir si le refus de la méditation de la mort ne serait pas, n'impliquerait pas, la recherche du «divertissement« c'est-à-dire, en dernière analyse, une réflexion «superficielle«. Cette réflexion pourrait-elle alors être dite philosophique ? • On peut constater que la philosophie «classique« travaillant à l'appréhension du monde selon un discours rationnel ne s'est guère attardée à discourir de la mort (terme sans doute riche des connotations diverses — le plus souvent très chargées émotivement — mais équivoque, difficilement conceptualisable). En ce sens une philosophie centrée sur la méditation de la mort n'opère-t-elle pas implicitement ou explicitement un choix du « mode de philosopher « et — en dernière analyse — une certaine conception du rôle de la philosophie ? Et vice et versa.  QUELQUES INDICATIONS DE LECTURE  • La Mort de Jankélévitch (Flammarion) notamment l'avant-propos et le chapitre I. • Pensées de Pascal (Hachette). • Qu'est-ce que la métaphysique ? d'Heidegger (Gallimard). « Les animaux vivent uniquement dans le présent. L'homme vit de plus, et en même temps, dans l'avenir et le passé ... Leur sort à eux, c'est d'être entièrement sous l'impression de l'instant, et sous l'action du motif directement perçu ; lui se détermine par des concepts lits, indépendamment du présent ... Tandis que l'animal n'apprend à connaître la mort qu'au moment où il meurt, l'homme ... approche de la mort à toutes les heures de sa vie ...« • « Phénoménologie du temps et prospective « de Gaston Berger. Citation : «... tout l'effort de l'homme semble être de lutter contre la mort. Elle est la grande, Tunique ennemie, comme elle est l'absurdité définitive, celle qui annule les significations... Il (l'homme) pense y échapper et se consoler du présent qui meurt en courant à l'avenir qu'il voit naître — ou, si son caractère en décide autrement, en s'enchantant de la croyance à la persistance du passé. Ce qui meurt ne serait pas vraiment détruit. Il serait «devenu« du passé, restant réel sans être perçu ...«

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« comme elle est l'absurdité définitive, celle qui annule les significations...

Il (l'homme) pense y échapper et seconsoler du présent qui meurt en courant à l'avenir qu'il voit naître — ou, si son caractère en décide autrement, ens'enchantant de la croyance à la persistance du passé.

Ce qui meurt ne serait pas vraiment détruit.

Il serait«devenu» du passé, restant réel sans être perçu ...» PROBLÉMATIQUE Philosopher c'est, disait Gratry, « chercher l'essentiel inaperçu », rompre par l'effort de réflexion avec l'attitudenaturelle de dispersion et de divertissement qui nous fait prisonniers du futile et de l'accessoire.

Seulement où estl'essentiel et où est l'accessoire ? L'essentiel est-il cette vie que nous laissons échapper sans la goûterprofondément ni l'utiliser pleinement ou bien l'essentiel est-il la mort à laquelle nous pensons d'ordinaire si peu ? Lalucidité philosophique sera-t-elle méditation de la mort, ou au contraire dédain de la mort et pleine conscience de lavie ? Spinoza opte nettement pour la seconde alternative : « La philosophie est une méditation de la vie, non de lamort ».

Qu'en faut-il penser ? « Philosopher , c'est apprendre à mourir » La mort est notre plus universelle condition ; nous y allons tous aussi certainement, et la vie n'est qu'un longmourir.

Puisque philosopher, c'est apprendre à bien vivre, c'est aussi apprendre à bien mourir.

Je dois mourir ; je ledis ; je le sais ; mais est-ce que je vis ce savoir ? Le but de la vie, c'est le plaisir ; la peur de la mort nous le gâche.

C'est qu'elle vient à son heure, non à la nôtre.Le but est de ne pas se donner de peine de la mort ; le meilleur moyen n'est pas de ne pas s'en occuper.

Bien vivre,c'est aller, dans le sens de la vie, vers la mort ; c'est la voie du sage.

Le vulgaire, qui n'y pense pas, y va àreculons, terrorisé et abattu quand elle approche.

Savoir qu'on doit mourir nous libère de tous les maux ; qu'est-ce qui importe à celui à qui mourir n'importe pas ?Montaigne multiplie les arguments de sagesse ; mais n'est-ce pas paroles en l'air ? Parler est un savoir emprunté ; levrai savoir est celui qui se vit.

« Je remets à la mort l'essai du fruit de mes études.

Nous verrons là si mes discoursme partent de la bouche, ou du coeur.

» "Le philosophe ne pense à aucune chose moins qu'à la mort et sa philosophie est une méditation de la vie,non de la mort" SPINOZA La philosophie de Spinoza est une ontologie optimiste : pour lui perfection et réalité, vertu et puissance sont mêmechose.

Le bonheur absolu existe ici-bas dans la communion intellectuelle avec l'essence des choses.

Ni l'erreur, ni lemal, ni la mort n'offrent la moindre prise à une pensée positive ; ils ne se définissent qu'à partir de l'Être dont ilssont défaut, privation ; la pensée de la mort est contradictoire, c'est une pensée folle car prétendre penser le rienrevient très exactement à ne rien penser ; chacun de nous est une essence particulière affirmative qui tendobstinément à « persévérer dans son être »; et il faut bien comprendre que ce « conatus », cet effort vers laplénitude de l'existence n'a rien à voir avec un peureux et douillet instinct de conservation. LE « CONATUS » OU EFFORT DE L'ÊTRE. Rien ne va au néant.

Le nihilisme est absurde : « Nulle chose ne peutêtre détruite, sinon par une cause extérieure » (Éthique, III, P.

4).L'essence d'une chose est une manifestation limitée de l'essence de laCause de soi, qui est puissance infinie : « Tant que nous considéronsseulement la chose elle-même, et non les causes extérieures, nous nepouvons rien trouver en elle qui puisse la détruire » (ibid.).De là découle la proposition 6, justement célèbre: « De par son être,chaque chose s'efforce de persévérer dans son être » L'être est désird'être. « Cet effort, rapporté à l'esprit seul, s'appelle volonté ; mais quand il serapporte à la fois à l'esprit et au corps, il s'appelle tendance (appetitus); la tendance n'est donc rien d'autre que l'essence même de l'homme ;de cette essence découlent nécessairement les actes qui servent à saconservation; et ainsi l'homme est déterminé à les faire.

De plus, entrela tendance et le désir (cupiditas) il n'y a nulle différence, sinon que ledésir se rapporte généralement aux hommes dans la mesure où ils sontconscients de leurs tendances et c'est pourquoi on peut donner la définition suivante : Le désir est la tendance accompagnée de la conscience de cette même tendance.

Ainsi ilest établi que nous faisons effort en vue de quelque chose, la voulons, tendons vers elle, la désirons, non pasparce que nous jugeons qu'elle est bonne : au contraire, nous jugeons qu'une chose est bonne parce que nousfaisons effort pour l'avoir, la voulons, tendons vers elle et la désirons.

» (Éthique, III, P.

9, Sc.).

Ainsi le désir,reconnu par toute la philosophie comme le dynamisme immanent à la nature, exprime directement l'essence del'être fini, ou puissance finie. Précurseur de Nietzsche et de Goldstein, sur ce point, Spinoza nous dit que « l'homme libre recherche spontanément. »

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