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Conscience - Identité

Publié le 13/11/2012

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conscience
La pensée cartésienne se révèle donc problématique, puisqu’elle opère une double réduction : d’une part, elle réduit la pensée à la conscience ; elle fait alors l’hypothèse de la transparence du sujet ; d’autre part, elle réduit la conscience à une substance immatérielle ; elle postule alors l’existence de l’âme. Or, Locke remet en cause ce dernier postulat : il cherche à penser l’identité personnelle sans recourir à l’idée d’âme ; ce faisant, il est amené à disjoindre ce que Descartes assimile, à savoir les idées de conscience et de substance. Selon Locke, ce qui fait l’unité du sujet, ce n’est pas une substance immatérielle (dont l’existence est d’ailleurs contestable), mais la conscience de soi. Or, la solution lockéenne, qui consiste à « dé-substantialiser « la conscience, pose aussi problème : si la conscience est le principe de l’identité personnelle, étant par nature intermittente, il semble qu’elle ne peut pas suffire à garantir l’unité du sujet.  1.    Critique de la notion d’âme.  Le problème de l’identité personnelle est abordé par Locke au chapitre 27 du Livre II de son Essai sur l’entendement humain. Ce qui caractérise sa démarche, c’est qu’il cherche à comprendre le sujet humain comme un être doté d’une identité personnelle, à partir des seules données de l’expérience, et sans présupposer l’existence d’une âme. L’identité personnelle étant interprétée par Locke en termes de « mêmeté «, la question qu’il pose est la suivante : qu’est-ce qui fait qu’un homme, en dépit des changements divers et variés, qui peuvent l’affecter au cours de sa vie, demeure la « même « personne ? Les Anciens (dont Descartes) avaient une réponse immédiate à cette question : si l’homme reste le « même « au cours de son existence, c’est qu’il a une « âme « ; selon Descartes, celle-ci est une substance immatérielle qui demeure identique à travers les changements ; le sujet étant une chose qui pense, c’est l’âme qui est le support de ses différentes pensées (perceptions, sensations, sentiments, idées, volitions). Or, en tant que philosophe empiriste, Locke rejette cette solution pour deux raisons : d’une part, l’âme est une entité métaphysique à laquelle nous n’avons pas accès par l’expérience ; rien ne peut nous garantir son existence ; d’autre part, selon Locke, une explication plus simple est possible (sans présupposer l’existence d’une entité métaphysique) : par conséquent, le recours à la notion d’âme est non seulement dangereux mais aussi inutile . L’enjeu de la pensée lockéenne consiste donc à interroger l’identité personnelle en faisant l’économie de l’idée d’âme (ou de substance).  2.    Les trois types d’identité.  Avant d’aborder l’identité personnelle, Locke s’interroge sur la notion d’identité en général. Il commence par envisager différents exemples. L’identité d’un atome n’est pas la même que l’identité d’une plante, d’un animal ou d’une personne, car, elle ne fait pas intervenir le même principe d’individuation. Locke distingue ainsi trois types d’identité.  L’existence est le premier principe d’individuation: elle « assigne à un être d’une certaine sorte un temps et un lieu propres, incommunicables à deux êtres du même genre « (§3). Ainsi, pour distinguer deux atomes du même genre, il faut recourir à leur détermination spatio-temporelle : tel atome se distingue  de tel autre du même genre, du fait qu’il occupe un certain lieu dans l’espace, à un certain moment dans le temps. L’identité n’est pas fondée ici sur une qualité intrinsèque qui serait spécifique à la nature de l’atome, mais sur des qualités extrinsèques, qu’il a acquises, du fait même qu’il existe. « Un être, c’est un être « (Leibniz). Ce qui vaut pour l’atome vaut aussi pour le corps matériel constitué par un agglomérat d’atomes. Encore faut-il préciser que, si l’on ajoute ou retranche un atome à ce corps, il ne sera plus le même.  Or, si le corps matériel doit rester identique à lui-même (en conservant le même nombre d’atomes), ce n’est pas le cas de la plante ou de l’animal : en tant qu’êtres vivants, ils évoluent au cours de leur existence, dans un flux permanent de matière. De fait, chez les êtres vivants, « la variation de grandes quantités de matière ne modifie pas l’identité : un chêne, jeune plant devenant grand arbre puis arbre élagué, est toujours le même chêne ; et un poulain devenu cheval, parfois gras parfois maigre, est toujours le même cheval « (ibid). Qu’est-ce qui fait donc l’identité d&rsquo...
conscience

« (perceptions, sensations, sentiments, idées, volitions).

Or, en tant que philosophe empiriste, Locke rejette cette solution pour deux raisons : d'une part, l'âme est une entité métaphysique à laquelle nous n'avons pas accès par l'expérience ; rien ne peut nous garantir son existence ; d'autre part, selon Locke, une explication plus simple est possible (sans présupposer l'existence d'une entité métaphysique) : par conséquent, le recours à la notion d'âme est non seulement dangereux mais aussi inutile .

L'enjeu de la pensée lockéenne consiste donc à interroger l'identité personnelle en faisant l'économie de l'idée d'âme (ou de substance).  2.    Les trois types d'identité.  Avant d'aborder l'identité personnelle, Locke s'interroge sur la notion d'identité en général.

Il commence par envisager différents exemples.

L'identité d'un atome n'est pas la même que l'identité d'une plante, d'un animal ou d'une personne, car, elle ne fait pas intervenir le même principe d'individuation.

Locke distingue ainsi trois types d'identité.  L'existence est le premier principe d'individuation: elle « assigne à un être d'une certaine sorte un temps et un lieu propres, incommunicables à deux êtres du même genre » (§3).

Ainsi, pour distinguer deux atomes du même genre, il faut recourir à leur détermination spatio-temporelle : tel atome se distingue  de tel autre du même genre, du fait qu'il occupe un certain lieu dans l'espace, à un certain moment dans le temps.

L'identité n'est pas fondée ici sur une qualité intrinsèque qui serait spécifique à la nature de l'atome, mais sur des qualités extrinsèques, qu'il a acquises, du fait même qu'il existe.

« Un être, c'est un être » (Leibniz).

Ce qui vaut pour l'atome vaut aussi pour le corps matériel constitué par un agglomérat d'atomes.

Encore faut-il préciser que, si l'on ajoute ou retranche un atome à ce corps, il ne sera plus le même.  Or, si le corps matériel doit rester identique à lui-même (en conservant le même nombre d'atomes), ce n'est pas le cas de la plante ou de l'animal : en tant qu'êtres vivants, ils évoluent au cours de leur existence, dans un flux permanent de matière.

De fait, chez les êtres vivants, « la variation de grandes quantités de matière ne modifie pas l'identité : un chêne, jeune plant devenant grand arbre puis arbre élagué, est toujours le même chêne ; et un poulain devenu cheval, parfois gras parfois maigre, est toujours le même cheval » (ibid).

Qu'est-ce qui fait donc. »

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