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Cours terminale thème Religion

Publié le 16/03/2024

Extrait du document

« RELIGION Remarque préalable : pour aborder cette notion, nous allons suivre un fil historique.

L’idée est la suivante : ce qu’on a pu nommer « religion » est un problème, car les définitions évoluent et sont l’objet de controverses (débats).

Nous allons donc suivre le fil de l’histoire, en tentant de repérer ce qui a pu transformer l’idée de « religion » au cours du temps.

En effet, si la « religion » originelle pouvait se présenter comme un « fait social total » (cf I) , il apparaît qu’elle a traversé des crises qui l’ont amené à se métamorphoser (cf II ; III) et à s’interroger sur ses fondamentaux (cf IV ,V).

A travers ces multiples transformations, il s’agira donc de se demander s’il existe un « coeur » du phénomène religieux, un noyau indestructible, qu’il s’agira donc d’identifier. 1) La religion : Une réponse totale à toutes les questions des hommes ? -Une explication de l’origine des phénomènes ? (la création : cosmogonie, biogonie, psychogonie) -Une explication du sens des phénomènes ? (la volonté divine : y a-t-il une finalité des phénomènes ? Ou encore : une « téléologie » ? ) -Un guide moral ? (le devoir concernant nos actions ; quel rapport entre le sacré et les valeurs du bien et du mal ?) -Une réponse aux questions métaphysiques ? (la mort et l’au delà : âme et « vie éternelle ») Développement : Dieu apparaît souvent dans la religion comme Créateur intelligent ; il conçoit la nature (Univers) qu’il donne aux hommes pour que ces derniers en prennent possession selon certaines valeurs, sous peine de punition et de récompenses.

On voit alors une vision de la religion comme système global donnant des réponses à toutes les questions qui peuvent inquiéter les hommes.

En effet, y apparaît une genèse de l’univers, une finalité des phénomènes, un ensemble de valeurs morales à suivre impérativement (devoirs), ainsi que des réponses concernant la vie après la mort. On a pu employer l’expression « fait social total » (Mauss).

On comprendra facilement la force d’une telle « religion » qui donne toutes les réponses, et qui ôte aux croyants l’angoisse et le doute. Mais cette force n’est-elle inversement une faiblesse dès lors qu’elle ne laisse aucune liberté de pensée ? C’est pourquoi sans doute on a vu, à côté des religions, certaines pensées athées (ex : Epicure, Lucrèce pour l’Antiquité.

Remarque : a-théisme est une concept négatif ; il faudra alors évoquer le « matérialisme » pour dire positivement cette pensée athée.) 2) Critique du « finalisme » religieux par la science moderne : vers une séparation des domaines physique et métaphysique.

Développement de l’athéisme et reformulation du religieux -Texte Spinoza : Appendice de l’éthique (critique des causes finales, affirmation des causes naturelles des phénomènes) ; cf texte. -Renaissance et développement de l’athéisme à l’époque moderne (reprise de d’Epicure) -Tentative néanmoins de concilier la science « mécaniste » avec l’idée d’une création divine. - Développement de l’idée paradoxale que le « bon croyant » est le scientifique : étudier la création pour mieux l’aimer. -Critique partagée de la « superstition » (siècle des Lumières) / ex : combat des superstitions par « l’Inquisition » (avant de devenir une police religieuse intolérante ; cf 16ième-17ième : G.Bruno, Galilée) Développement : Les premiers doutes concernant l’étendue et la fonction de la religion ont pu apparaître en Grèce antique, quand les « physiciens » ont commencé à expliquer la nature par des causes physiques (ainsi Epicure et les « atomes »).

Mais c’est surtout au 16-17ième, quand la science moderne a su montrer que les phénomènes ne s’expliquaient pas par des causes finales (des buts, ou des fonctions), mais par des causes « naturelles », mécaniques, que la religion (ici chrétienne) a connu une grande crise.

Raisonner en termes de « finalité» est apparu en effet comme une inversion des causes et des effets (la cause des rivières n’est pas l’agriculture ; cette dernière en est la conséquence heureuse…).

Dieu n’apparaît plus comme intervenant a tout moment dans la cours de la nature pour punir ou récompenser(critique des miracles), et les phénomènes ne sont plus que la conséquence des lois (aveugles) de la nature. Toutefois cette critique n’est pas mortelle pour la religion ; certes la recherche du sens des phénomènes a été remplacé par celle des raisons purement physiques, mais cela n’a pas fait disparaître les religions.

Ceci soulève deux remarques : a) il semble donc que l’explication du sens des phénomènes n’est pas essentielle à la religion (elle peut s’en passer) ; b) la religion a su se recomposer pour absorber cette crise. En effet, la religion a su réagir de plusieurs manières au développement de la science moderne : a) en avançant l’idée (avec Averroès) qu’il ne faut pas toujours prendre le texte « sacré » littéralement (à la lettre), mais qu’il fallait savoir l’interpréter, en chercher le sens figuré ; b) qu’il était parfaitement possible de dire que si les lois de la nature étaient bien l’explication de ce qui arrive, cela n’affectait en rien l’idée d’un Dieu créateur ; il suffit en effet de dire que Dieu a crée (à l’origine, donc) les lois de la nature tout en sachant à l’avance ce qu’elles allaient produire « mécaniquement » à l’avenir ; c) certains religieux se sont alliés avec les forces scientifiques pour mener le combat contre la « superstition », y compris au sein du monde croyant, afin de purifier ces croyances et de les rendre le plus rationnelle possible.

Tel est en effet le projet des « Lumières », qu’il ne faut en aucun cas réduire à l’athéisme. Certes, le débat demeure dans la mesure où, pour certains athées, c’est toute la « religion » qui est une « superstition ».

La question de la place de la raison, de ce qu’elle peut connaître et de ses éventuelles limites, va alors devenir la question centrale (cf Kant : Critique de la raison pure ; voir ce qui suit). 3) Faut-il opposer la foi et la raison ? Remarque préalable : Le mot « foi » recouvre ici plusieurs choses : -la croyance aux miracles -la croyance en un Dieu créateur et juge cette distinction est nécessaire dans la mesure où l’on peut se demander ce que signifie la « vraie » foi ; il est possible en effet de penser que la croyance aux miracles n’est que superstition, alors que la croyance en dieu et au jugement dernier est l’essence même de la religion. sous-problème 1 : avoir foi dans les miracles, est-ce irrationnel ? A) Les lois de la nature découvertes par la science moderne rendent les miracles impossibles ; il est fou d’y croire (y croire, cela est un signe d’extrême crédulité) B) Attention on toutefois : il faut bien distinguer les miracles « magiques », qui sont impossibles, et les miracles au sens de la « rareté » qui sont possibles mais très improbables C) remarquons enfin que la science physique, qui permet de définir l’impossible et l’improbable, ne peut que croire en l’éternité des lois de la nature.

Seules les vérités mathématiques sont assurément éternelles. sous-problème 2 : avoir foi en un Dieu qui juge les âmes, et par suite en la vie éternelle, est-ce irrationnel ? A) Distinguons entre l’inexpliqué et l’inexplicable ; certains phénomènes n’apparaissent étranges ou irrationnels que parce qu’ils ne sont pas encore expliqués .

Il y a en effet des énigmes en attente. (Auguste Comte / « Loi des trois états ») B) La raison humaine ne peut chercher des explications que sur les objets qui peuvent faire l’objet d’une expérience possible ; ce qui n’est pas le cas des entités métaphysiques qui resteront des mystères (Kant : critique de la raison pure) C) S’il ne peut pas y avoir de métaphysique comme science, la raison ne peut pas condamner comme fausse ou absurde la foi en un Dieu juge des âmes, mais elle peut tenter d’évaluer les bienfaits ou les méfaits moraux de cette foi.

Non-irrationnelle, la foi pourrait être raisonnable. Développement : le progrès des sciences a pu apparaître comme une critique des miracles, eux-mêmes ramenés à la « superstition ».

En effet, si les lois de la nature gouverne le monde physique, il est impossible qu’un phénomène y échappe.

Les miracles sont alors dénoncés comme des illusions, comme le symptôme du désespoir des hommes.

Néanmoins, le mot « miracle » conserve un autre sens ; il s’agit de dire alors que certains phénomènes peuvent être rarissimes, très improbables, mais pas absolument impossibles.

Toute la question étant d’être conscient que la science n’explique pas encore tout.

Nous disons « pas encore » car il est exclu de dire a priori que certains phénomènes seraient inexplicables ; contentons-nous de dire qu’ils sont pour l’instant inexpliqués. Cette différence entre l’inexplicable (ou l’incompréhensible) et l’inexpliqué renvoie à l’idée de « progrès » des connaissances.

La science apparaît alors (18ième) comme un mouvement illimité et comme le stade ultime.... »

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