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Dadaïsme (analyse et critique de la doctrine)

Publié le 12/02/2016

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Ainsi que l'écrit André Breton lui-même, la mort du mouvement dada, dont il fixe la date au mois de mai 1921, «laissa peu de regrets: à la longue, son omnipotence et sa tyrannie l'avaient rendu insupportable» (Après Dada, in Les Pas perdus).

 

Voilà une confession qui a le mérite de mettre en évidence les rapports problématiques de l’art à la politique. L'art est pure création. Il ne se soumet à aucune règle, sinon à celles qu'il se donne. Dès l'instant où il est

engagé, il lui faut se soumettre à des contraintes externes. Les dadaïstes s'en sont bien vite aperçus. Leurs manifestations, leurs provocations finirent rapidement par devenir des rituels obligés répondant à l'attente d’un public qu'ils avaient su conquérir en utilisant tous les moyens à leur disposition. Ce n'est pas en se mêlant directement de politique que l'art joue un véritable rôle politique. C'est bien plus en se livrant tout entier à la création.

« L'art ne peut pas jouer de rôle politique •:[·]~1 L'art, par essence, est désintéressé.

Sa grandeur réside justement dans le fait qu'il ne sert aucune cause, sinon la sienne.

Dès l'instant où il s'occupe de politique, il se corrompt , se nie lui-même.

Rien n'est plus éloigné de l'ima ­ ginaire que la ••chose politique» L e propre de l'imagi­ naire est de révéler un univers entièrement neuf.

Les impression­ nistes ont peint la •Ce n'est pas è l'art iste d'éduquer le peuple, mais au peuple d'éduquer l'ar- tiste .• André Derain, Entretien avec René Crevel , mai 1935 lumière com me jamais auparavant elle n'avait été peinte.

Or , tout au contraire, le propre de la politique est d'admi­ nistrer le présent , de s'occuper de choses on ne peut plus concrètes.

L'art a tout à perdr e dès l'ins ta nt qu 'il se mêle de politique.

La politique s'adapte aux circonstances L a création , précisé­ ment parce qu'elle est création, fait fi des circonstances.

Aux jour­ nalist es de les relater, aux hommes politiques, aux gestionnaires d'en tirer l e me illeur parti.

Elles peuvent inspirer l'artiste, mais en aucun cas elles ne doivent bri­ der son inspiration.

Le s circonstances passent et trépassent , l'œuvre d'art d e meure.

L'art a une vocation purement spirituelle J ulien Benda , dans La Trahison des clercs, s'en prend aux artistes qui ont trahi leur mis­ sion en se mêlant de poli­ tique.

L'art ne doit viser que le beau et le sublime .

Si «Cette fleur de désintéresse ment devient utilitaire , écrit­ il, je dis, comme le poète des Vierges aux rochers quand l'auteur de Sieg ­ fried rend le dernier sou­ pir: «Et le monde perdit de sa valeur».

L'art perd sa voca tion s'il s'o cc upe de p olitique.

S 'il peut influencer notre façon de co ncevo ir les ch oses, c'est indir ectement.

Directement, il ne doit être que l'exp res sio n de la beauté.. »

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