Devoir de Philosophie

DAMIEN Pierre (1007-1072) évêque d' Ostie, cardinal en 1057, représente la réaction de l'ascétisme contre l'humanisme médiéval.

Publié le 21/10/2012

Extrait du document

humanisme
DAMIEN Pierre (1007-1072) évêque d' Ostie, cardinal en 1057, représente la réaction de l'ascétisme contre l'humanisme médiéval. Au mépris du corps — De Laude Flagellum s'ajoute celui des sciences profanes, et même de la grammaire — qui nous enseigne à décliner « Dieu « au pluriel... La philosophie ne doit être que la servante de la foi, ancilla dominae (De Fide Catholica). Davantage — et ici, emporté par sa haine envers une certaine philosophie, Damien rejoint la philosophie la plus profonde — logique et dialectique n'ont pas à intervenir dans le domaine de la foi : Dieu n'est pas astreint à respecter les règles de la logique, lesquelles concernent la seule discussion et non l'essence des choses. Le De Divina Omnipotentia affirme, avant Descartes, la liberté radicale de Dieu, dont la volonté, cause de tout ce qui est, n'est point soumise au principe de non-contradiction. (H.D .) SAINT ANSELME (1033- og) né à Aoste, sa carrière se déroula en partie au monastère du Bec en Normandie (jusqu'en 1093) et à Canterbury dont il fut archevêque, jusqu'à sa mort. Ses ouvrages les plus importants sont le Monologium, le Proslogium où est exposé le célèbre argument ontologique et quatre dialogues dont le plus connu est le De Veritate. La réflexion d' Anselme repose sur une définition très précise des rapports entre la raison et la foi : il faut d'abord s'établir fermement dans la foi, et ne pas soumettre les Ecritures à la dialectique. On ne raisonne pas afin de croire, mais il est nécessaire de croire pour être à même de raisonner ensuite. A vrai dire, Anselme ne dévalue pas la raison, mais il lui attribue un rôle bien particulier, qui n'est nullement d'être un simple adjuvant de la foi; la raison se situe, en effet, entre la foi (connaissance ex auditu) et la contemplation (connaissance réservée aux élus); elle représente une étape intermédiaire par laquelle on peut parvenir à la contemplation. La raison étant ainsi définie, on comprend qu'Anselme ait eu en elle une confiance illimitée (au point de prétendre démontrer la nécessité de la Trinité et de l'Incarnation), et on s'explique mieux l'extraordinaire ingéniosité dialectique dont il a fait montre. Mais il s'est surtout appliqué à trouver des démonstrations de l'existence de Dieu. Les trois preuves du Monologium sont purement dialectiques et partent de la constatation de l'inégale perfection des êtres et des choses. L'argument ontologique est plus simple dans sa formulation. Même l' «insensé « qui nie l'existence de Dieu, dit Anselme, accepte la définition que la foi propose : Dieu est tel que rien de plus grand ne peut être pensé. Or le simple fait de concevoir cette idée implique l'existence de Dieu. Certes, c'est une chose de concevoir une réalité, autre chose de comprendre qu'elle existe; mais l'idée de l'être le plus grand possède une exigence propre : si elle n'existait, en effet, que dans le seul intellect, l'idée de quelque chose de plus grand que l'idée de l'être le plus grand pourrait être pensée, ce qui est contradictoire : il faut donc que l'être tel que rien de plus grand ne peut être pensé existe aussi dans la réalité. On a voulu voir dans cet argument la première pierre de la théologie rationnelle : en fait, il a moins pour but, chez Anselme, de prouver de l'extérieur l'existence de Dieu que de faire découvrir le caractère auto-affirmatif de ...
humanisme

« ABÉLARD Pierre (ro7g-r 142) fut d'abord à Paris l'élève de Guillaume de Champeaux, qu'il ne tarda guère à sup­ planter; après la célèbre histoire d'amour avec Héloïse, qui se situe vers r r r 3, Abé­ lard enseigna successivement à Nogent, au « Paraclet », puis de nouveau à Paris où il mourut.

Son œuvre, à la fois phi­ losophique et théologique, comprend essen­ tiellement le Sic et Non, la Dialectica, des Gloses, la Theologia Christiana et l'Ethica.

Il doit sans doute à l'âpre controverse qui l'opposa à Guillaume de Champeaux sur le problème des univer­ saux le début de sa renommée.

Le pro­ blème, déjà posé par Porphyre, était de savoir si les universaux, qui renvoient aux genres et aux espèces des êtres natu­ rels, existent dans la réalité ou seulement dans la pensée; pour Guillaume, l'uni­ versel est une réalité « tout entière à la fois dans chacun des individus d'une même espèce ».

Abélard reprend les objections du Parménide : comment le même universel peut-il être tout entier en lui-même et tout entier en chacun des individus dont il est le genre ou l'espèce? De plus, si l'on définit, par exemple, l'homme comme un animal raisonnable, comment expliquer la coexistence en lui de deux universau" qui s'exclueront par ailleurs chez le cheval? La solution d'Abélard est remarquable en Cti sens qu'elle dépasse l'opposition réalisme­ nominalisme et, par une anafyse de l'ab­ straction, jette les bases d'une explication psychologique des idées.

L'universel a bien une certaine réalité, mais unique­ ment à titre de concept prédicatif: il exprime une qualité qui peut se dire de plusieurs choses, mais il n'a pas de sens si on le sépare de ces choses.

Comment un universel se forme-t-il? Nos per­ ceptions produisent en nous des images; elles peuvent subsister à titre individuel et constituer des objets de pensée singu­ liers, ou s'unir en représentations plus imprécises, plus générales.

Les universaux ne sont ainsi que « le sens des noms » (nominum significatio) et il ny a de connaissance réelle que du particulier; la solution d'Abélard a certainement contribué à rendre son autonomie à la logique, et fait de lui un précurseur direct de Guillaume d'Occam.

Le même génie et la même fougue caractérisent son œuvre proprement théologique.

S'il a vivement attaqué les dialecticiens (comme Roscelin), donné la chasse aux hérésies sur la Trinité et protesté de sa soumission à l'autorité, il est vrai aussi qu'il afait du Timée un commentaire singulièrement hardi, s'attachant à y retrouver tous les détails du dogme.

Mais c'est dans son E thica que ses véritables tendances apparaissent le plus nettement : seule l'intention permet de juger la valeur morale d'un acte, le péché naît d'un désaccord entre la représentation du juste et notre conduite; ce qui l'amène à rejeter la transmission de la faute originelle et la doctrine de la réversibilité des mérites du Christ sur chaque chrétien.

Ces thèses difficiles à apprécier, qui dévaluent la grâce au profit de la connaissance et ont un relent de pélagianisme, expliquent la condamnation que l'attention vigilante de saint Bernard valut à Abélard.

(M.C.) JEAN DE SALISBURY (r r ro-r r8o) fut l'élève d'Abélard et de Guillaume de Conches, le secrétaire de Thomas Beckett, et mourut évêque de Chartres.

L'humanisme de l'Ecole de Chartres s'épanouit dans son Policratus et son Metalogicus, nourri des poètes de l'Antiquité, de Sénèque et de Cicéron.

Sous l'influence de ce dernier, Jean de Salisbury professait un relatif scepti­ cisme, prônant le doute en toutes matières où nous ne pouvons atteindre à la certitude par les sens, la raison ou la foi.

Ainsi du problème des universaux, posé de telle manière qu'il est insoluble : nous ne pouvons décider de leur nature, mais seulement de leur rapport à l'esprit.

Le doute n'exclut pas l'effort de connais­ sance, mais l'appelle au contraire : le dogmatisme est fruit de l'ignorance.

D'où la valeur reconnue aux sciences profanes, à la logique même, instrument de l'argumentation.

( H.D.) ALAIN DE LILLE (rrr4-I203) qui fut un temps évêque d'Auxerre, mourut à Cîteaux.

Il se proposa, dans le De Fide Catholica, de lutter contre les hérétiques en donnant à la théologie une rigueur quasi scientifique : l' apolo­ gétique procède de manière déductive, à partir de l'axiome premier qui dijinit la Monade, c'est-à-dire Dieu lui-même qui produit le multiple, principe et fin à la fois, sphère dont le centre est partout, la circonférence nulle part.

Formule que Pascal rendit célèbre, et qu'Alain avait lui-même empruntée à un ouvrage apo­ cryphe.

Le De Planctu Naturae présente Dame Nature, source infiniment féconde en même temps que loi des choses - à laquelle l'homme prétend échapper- ouvrière de Dieu : « L 'opé­ ration de Dieu est simple, la mienne multiple.

» Expression d'un rationalisme inspiré de Proclus, mais qui ne prétend qu'à atteindre le probable et accepte de se soumettre à la théologie.

( H.D.) AMAURY DE BENE (?-r2o7) dont, en 1210, les ossements furent exhumés et livrés aux flammes lorsque sa doctrine fut condamnée au Synode de Paris avant de l'être au Concile de Latran en r 2 r 5, sous le Pontificat d'Innocent III.

Les Amauriciens pro­ fessaient l'assurance complète que, par la révélation d'Amaury, est né le règne du Saint-Esprit qui doit remplacer l'Eglise.

JOACHIM DE FLORE (r 145- 1202) de retour de la Terre Sainte, se fit moine cistercien.

Son rigorisme l'incita à établir au monastère de Saint-Jean­ de-Flore, en Calabre, une congrégation nouvelle.

On retrouve le même souci de rijôrme spirituelle dans ses nombreux écrits, souvent violents, volontiers apoca­ lYPtiques : Concorde des Deux Evan­ giles, Commentaire de 1 'Apocalypse.

Joachim de Flore prophétisa une trans­ formation radicale de l'Eglise, véritable révolution ouvrant une ère nouvelle, celle de l'Evangile éternel, qui accom­ plira le Christianisme.

Le règne futur de l'Esprit, déjà inscrit, comme en négatif, dans le présent - l'Eglise - achèvera l'histoire du Salut.

( H.D.) LA PHILOSOPHIE EN ISLAM PHILOSOPHIE JUIVE ET BYZANTINE AL KINDI (?-872) mathématicien très soucieux de connais­ sances positives, est le premier des péri­ patéticiens arabes connus.

Ses vues sur l'opération intellectuelle impliquaient une théologie qui fut développée plus tard par Al Farabi.

AL FARABI (?-gso) originaire de la région de Farab (Turkes­ tan}, s'instruisit à Bagdad sous des maîtres chrétiens dans la philosophie et la science grecques, et vécut plus tard en Syrie.

Mathématicien, médecin, musi- cien, son œuvre philosophique considé­ rable reflète l'influence d'Aristote (à qui il emprunta sa théologie astrale), celle de Plotin par la pseudo-théologie d'Aristote, et celle de Platon : « Dieu étant de tout est sans aucun voile; il n'a aucun accident sous lequel il se cache, il n'est ni près, ni loin, il n y a aucun intermédiaire entre lui et nous.

» Il fut le maître d'Avicenne.

AVICENNE (g8o-ro37) Avicenne (Ibn Sînâ} est un des plus grands noms de la philosophie en Islam.

On souligne à dessein cette expression comme étant la mieux appro­ priée à la réalité des faits.

La qualifica­ tion arabe rifère à la langue dans laquelle furent écrites les œuvres majeures (dont quelques-unes traduites en Occident au xu• siècle), c'est-à-dire à l'arabe comme « langue liturgique » de l'Islam au même titre que le latin pour la chré­ tienté.

Mais quand un concept religieux passe par une laïcisation, il serait abusif de l'employer encore dans un sens qui le déborde.

Aussi bien s'en faut-il de beaucoup que les maîtres qui ont illustré' 375. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles