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De quoi sommes-nous vraiment responsables ?

Publié le 23/08/2005

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ARISTOTE distingue ainsi l'acte volontaire de l'acte involontaire et de l'acte non volontaire. L'acte non volontaire se fait en l'absence de la volonté ; l'acte involontaire se fait autrement et contrairement à ce qu'aurait fait ma volonté si elle avait été éclairée. L'homme ivre qui bat sa femme le regrette sa lucidité venue. Sa responsabilité n'est pas celle de l'homme à jeun qui frappe en sachant bien ce qu'il fait. La responsabilité collective n'est pas une notion équitable. Les allemands ne sont pas responsables des crimes nazis. Pourtant la responsabilité n'est pas effacée par l'adhésion au groupe. Partager les convictions d'un groupe c'est a priori accepter que le sens subjectif de mes actions soit le sens objectif qu'elles ont prises. Les analyses des procès de MOSCOU par MERLEAU - PONTY analyse le drame de ces exclus du régime communiste qui acceptèrent l'interprétation objective de leurs actes par leurs juges quoique leurs intentions fussent tout autres. ------------------------------------------------------------------ "Mon corps va jusqu'aux étoiles" disait BERGSON.

Le concept de responsabilité implique chez l'homme une capacité d'assumer entièrement ses actes mais également son entourage, autrui, son environnement. La responsabilité est issue de la liberté humaine, si je peux reconnaître ma part consciente dans certains évènements et mon implication, je suis prêt à en assumer les conséquences car je suis libre d'agir. Être responsable c'est avoir conscience de la valeur de nos actes, notre conscience est donc morale. Nous devons donc posséder la faculté de juger de nos actes quels qu'ils soient et cette faculté se traduit chez Kant par la bonne volonté. L'homme doit naturellement choisir ce qui est bon pour l'humanité avant de penser à son intérêt personnel. Ma responsabilité en tant que devoir moral se base donc sur ce qui dépend de moi. Je dois choisir en « mon âme et conscience «. De là on peut écarter les évènements extérieurs à moi, les évènements naturels, par exemple. Je me pose en responsable lorsque je m'implique comme un élément de l'objet sur lequel se pose cette responsabilité. Lorsque j'agis je suis en devoir de pouvoir répondre de mes actes.

         Cependant, cette liberté d'actions de mon être n'est le entravée par la possibilité d'actes issues de l'inconscient? Si tel était le cas je poserai la responsabilité sur les origines de mes actes, ses motivations. Or ces preuve seraient probablement impossibles à déterminer de par leur nature. La responsabilité possède donc une valeur morale sur les conséquences de mes actes. Je dois être juge spirituel de mes actes. La contingence des évènements peut alors entrer en tant qu'élément disculpant, certains le nomme fatalité d'autres le hasard cependant ce n'est pas un critère déresponsabilisant. Lorsque j'agis, ma conscience morale a déjà évalué mon acte sur le plan éthique, je ne peux agir à la fois consciemment et à l'aveugle. Ma liberté d'action et ma conscience morale sont deux éléments qui forcent ma responsabilité. Nul n‘est donc censé ignorer ce qu'il fait, toute conscience juge pour Kant, tout comme pour Aristote . Tout comme je suis libre de projeter mon être afin de me construire, je suis responsable de celui que je suis et de ceux qui m‘entourent chez Sartre. La responsabilité trouve donc sa place dans tous mes actes conscients et libres et  c'est cette même conscience qui la délimite.

 

« KANTSupposons que quelqu'un affirme, en parlant de son penchant au plaisir, qu'il lui est tout à fait impossible d'y résisterquand se présentent l'objet aimé et l'occasion : si, devant la maison où il rencontre cette occasion, une potenceétait dressée pour l'y attacher aussitôt qu'il aurait satisfait sa passion, ne triompherait-il pas alors de son penchant? On ne doit pas chercher longtemps ce qu'il répondrait.

Mais demandez-lui si, dans le cas où son prince luiordonnerait, en le menaçant d'une mort immédiate, de porter un faux témoignage contre un honnête homme qu'ilvoudrait perdre sous un prétexte plausible, il tiendrait comme possible de vaincre son amour pour la vie, si grand qu'ilpuisse être.

Il n'osera peut-être pas assurer qu'il le ferait ou qu'il ne le ferait pas, mais il accordera sans hésiter quecela lui est possible.

Il juge donc qu'il peut faire une chose, parce qu'il a conscience qu'il doit la faire et il reconnaîtainsi en lui la liberté qui, sans la loi morale, lui serait restée inconnue. SartreL'homme existe d'abord, se rencontre, surgit dans le monde, et [...] il seconçoit après.

L'homme, tel que le conçoit l'existentialiste, s'il n'est pasdéfinissable, c'est qu'il n'est d'abord rien.

Il ne sera qu'ensuite, et il sera telqu'il se sera fait.

Ainsi, il n'y a pas de nature humaine, puisqu'il n'y a pas deDieu pour la concevoir.

L'homme est non seulement tel qu'il se conçoit, maistel qu'il se veut, et comme il se conçoit après l'existence, comme il se veutaprès cet élan vers l'existence, l'homme n'est rien d'autre que ce qu'il se fait.Tel est le premier principe de l'existentialisme.

C'est aussi ce qu'on appelle lasubjectivité, et que l'on nous reproche sous ce nom même.

Mais que voulons-nous dire par là, sinon que l'homme a une plus grande dignité que la pierre ouque la table ? Car nous voulons dire que l'homme existe d'abord, c'est-à-direque l'homme est d'abord ce qui se jette vers un avenir, et ce qui estconscient de se projeter dans l'avenir.

L'homme est d'abord un projet qui sevit subjectivement, au lieu d'être une mousse, une pourriture ou un chou-fleur; rien n'existe préalablement à ce projet ; rien n'est au ciel intelligible, etl'homme sera d'abord ce qu'il aura projeté d'être.

Non pas ce qu'il voudra être.Car ce que nous entendons ordinairement par vouloir, c'est une décisionconsciente, et qui est pour la plupart d'entre nous postérieure à ce qu'il s'estfait lui-même.

Je peux vouloir adhérer à un parti, écrire un livre, me marier,tout cela n'est qu'une manifestation d'un choix plus originel, plus spontanéque ce qu'on appelle volonté.

Mais si vraiment l'existence précède l'essence, l'homme est responsable de ce qu'il est.

Ainsi, la première démarche de l'existentialisme est de mettre tout hommeen possession de ce qu'il est et de faire reposer sur lui la responsabilité totale de son existence. De quoi suis - je responsable ? (Dissertation de Serge Boarini en guise d'exemple) "Je n'ai pas voulu cela" se serait récrié GUILLAUME II au sortir du sanglant conflit de la Grande Guerre".

Et pourtantl'Empereur prussien comme les généraux des deux camps ont bien choisi d'entrer en guerre, d'engager desopérations longues et coûteuses en vies humaines.

La responsabilité dans la bouche de GUILLAUME II réside dans larectitude de l'intention :l'intention sauve tout si elle est bonne.

En revanche, les familles des victimes comme lesgouvernements d'après - guerre de pays exsangues, imputeront la responsabilité aux conséquences des décisionsprises.

Je serai alors responsable non seulement de ce que je veux mais encore de ce que j'ai fait, - quand bienmême ce que j'ai fait, je ne l'aurai pas voulu ainsi.

Mais alors, comme les conséquences de mes actes vont peut -être à l'infini et comme elles s'entrecroisent avec les actions des autres hommes, je serai absolument etirrémédiablement responsable.

Et comment vivre dans l'accablement de si lourdes responsabilités ? ------------------------------------------------------------------ Je ne suis responsable que de ce que je veux, - et pas au - delà.

Comment m'attribuer la responsabilité de ce qui nedépend pas de ma volonté ? Je ne peux être responsable que de mes actions.

Alors que réagir, c'est être soumis aux cours extérieur des chosesqui se succèdent, agir c'est être l'origine de ce qui va entrer dans le cours extérieur des choses.

C'est doncseulement de ce dont je suis l'origine, moi et moi seul que que je peux être responsable.

Je suis responsable que si àla question : "Qui a fait cela ?", je peux répondre : "C'est moi".

La responsabilité ne porte que sur ce que j'ailibrement, sans contraintes, délibérément et de manière éclairée, voulu. La responsabilité de mes actions dépend de mon intention.

Mon action n'a que le sens que lui donne mon intentionpuisqu'elle en est la cause.

L'intention est le projet de l'action ; elle le précède pour le déterminer : je fais ce que jeveux parce que ce que je veux a précédé et causé ce que j'ai fais.

Je ne suis responsable que si je peux éclairer lesens de mon action.. »

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