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Dépend-il de nous d'éviter l'erreur ?

Publié le 23/08/2005

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Et il est bien question ici d'illusion, et non d'erreur, car l'illusion transcendantale est inévitable, incorrigible, à l'inverse de l'erreur. L'illusion transcendantale est un besoin structurel de la raison pure, et aucun effort d'attention ne peut y remédier.La connaissance est unification. Pas de connaissance sans données sensibles ; mais les formes a priori de la sensibilité (espace et temps) unifient déjà les données de l'expérience. Puis cette expérience sensible est unifiée sous les catégories de l 'entendement. La raison, enfin, a pour destination d'unifier toute la connaissance en un système sous des idées, le moi, le monde et Dieu. Ces idées ne sont donc que des formes organisatrices, ou des « principes régulateurs ». Il y a illusion dès lors que la raison nous induit, par son essence même, à prêter à ces idées une valeur objective, et à vouloir faire de la psychologie et de la théologie des sciences à part entière, alors que nous n'avons aucune expérience sensible de ces objets, et ne pouvons en aucune façon en avoir.La dialectique a pour tâche de nous prémunir contre cette apparence trompeuse qui consiste à prêter une valeur objective à ces pures formes de la raison.L'illusion de la psychologie rationnelle (ou paralogisme) consiste à transformer le « je pense », forme a priori d'unification de mes connaissances, en un être substantiel, à faire du pur sujet de la pensée un objet de la pensée.

• Le sens commun et son langage (emploi du pronom réfléchi) m'avertissent que je me trompe plutôt que je ne suis trompé.  — Cf. la problématique cartésienne attribuant l'erreur à la disproportion entre l'infinité de la volonté et la limitation de l'entendement.  — Cf. la distinction bien connue entre l'idée — qui n'est ni vraie ni fausse — et le jugement.  La défaillance constitutive de l'erreur relèverait (toujours ?) d'un mauvais usage de la volonté, d'une altération de l'attention qu'il serait légitime de m'imputer. Toute erreur, toujours, en un sens, serait « ma faute «, dépendrait de moi.  • Pourtant (en un autre sens ? parfois, voire le plus souvent ?) il apparaît que l'erreur semble exclure le consentement de mon vouloir et se produire — pour ainsi dire en moi, sans moi ou malgré moi. Elle peut être considérée comme le résultat d'un processus objectif fondé sur un ordre réel du monde et qui, à la limite, ferait s'évanouir comme une illusion l'autonomie du moi.  • Lire la « Quatrième Méditation Métaphysique « de Descartes.

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« réalité, la démonstration par l'expérience permet d'éviter l'erreur.

On peut ainsi démontrer la vérité ou faussetéd'affirmations telles que «Dieu existe» ou «L'eau bout à cent degrés» simplement en les comparant à l'expérience.On accordera à Popper que dans le domaine des sciences physiques ou plus généralement des sciences de lanature, démontrer une théorie, c'est tenter de la falsifier, autrement dit, élaborer les conditions de la découvertedes faits capables de l'infirmer.

L'histoire de ces sciences nous montre qu'aucune théorie, même parfaitement établiedans la communauté scientifique, n'est jamais définitive.

Les progrès se font par erreurs, par conjectures etréfutations.

On ne peut jamais souscrire à une théorie que provisoirement, c'est-à-dire tant qu'elle survit aux testsdestinés à l'invalider.

On constate aussi qu'une nouvelle théorie n'annule pas toujours complètement l'ancienne.

Ellepeut, tout en la contredisant, la contenir comme bonne approximation, lorsqu'un paramètre tend vers une valeurlimite.

Par exemple, la théorie de l'attraction universelle de Newton est englobée dans la théorie de la relativitégénéralisée de Einstein.

On peut même conjecturer que, sans être vraies, les théories nouvelles sont plus prochesdu vrai que celles qu'elles ont dépassées.

Autrement dit, les rapports polémiques entre les constructions théoriqueset les faits nouveaux sont à la source d'une plus grande rationalisation du réel et de progrès de la raison elle-même. [L'usage de la raison ne suffit pas à nous prémunir contre l'erreur.

L'homme est mû plus par les passions que par la raison.] La raison a des limitesAvec le grand rationalisme classique inauguré par Descartes, la raison apparaissait comme l'instrument infaillibled'une critique des erreurs et des illusions, généralement imputées aux sens ou à l'imagination.Or, avec Kant, l'illusion est portée au coeur même de la raison.

Le rationalisme fait place au criticisme, cad à unecritique permanente des moyens de la connaissance, et à un incessant procès de la raison contre elle-même et sesprétentions abusives.

C'est le sens de l'illusion transcendantale : la raison prétend connaître au-delà des limites del'expérience et déterminer des choses en soi, cad des objets qui ne sont pas donnés dans un phénomène sensible(le Moi, le monde, Dieu).L'illusion n'est plus seulement un déchet à éliminer (Platon, Descartes), mais elle est consubstantielle à l'instrumentlui-même, la raison, qui se trouve empêtrée dans ses propres contradictions (antinomies : opposition d'une thèse etde son antithèse).

La « Dialectique transcendantale » est donc cette partie de la « Critique de la raison pure » oùKant examine comment la raison se contredit elle-même lorsqu'elle veut connaître au-delà de l'expérience.Et il est bien question ici d'illusion, et non d'erreur, car l'illusion transcendantale est inévitable, incorrigible, àl'inverse de l'erreur.

L'illusion transcendantale est un besoin structurel de la raison pure, et aucun effort d'attentionne peut y remédier.La connaissance est unification.

Pas de connaissance sans données sensibles ; mais les formes a priori de lasensibilité (espace et temps) unifient déjà les données de l'expérience.

Puis cette expérience sensible est unifiéesous les catégories de l ‘entendement.

La raison, enfin, a pour destination d'unifier toute la connaissance en unsystème sous des idées, le moi, le monde et Dieu.

Ces idées ne sont donc que des formes organisatrices, ou des «principes régulateurs ».

Il y a illusion dès lors que la raison nous induit, par son essence même, à prêter à ces idéesune valeur objective, et à vouloir faire de la psychologie et de la théologie des sciences à part entière, alors quenous n'avons aucune expérience sensible de ces objets, et ne pouvons en aucune façon en avoir.La dialectique a pour tâche de nous prémunir contre cette apparence trompeuse qui consiste à prêter une valeurobjective à ces pures formes de la raison.L'illusion de la psychologie rationnelle (ou paralogisme) consiste à transformer le « je pense », forme a priorid'unification de mes connaissances, en un être substantiel, à faire du pur sujet de la pensée un objet de la pensée.L'illusion peut alors se développer en une pseudo-science de la nature, de l'origine et de l'immortalité du moi.L'illusion cosmologique objectivise l'idée du monde comme unité suprême de l'expérience externe.

L'illusion se révèleà travers les quatre antinomies qui permettent, concernant quatre « propriétés » du monde, de soutenir à la fois lathèse et l'antithèse.• Première antinomie : le monde a un commencement dans le temps et il est limité dans l'espace/ le monde n'a pasde commencement dans le temps et n'est pas limité dans l'espace.• Seconde antinomie : tout ce qui existe est composé d'éléments simples / il n'existe rien de simple dans le monde(divisibilité à l'infini).• Troisième antinomie : tout n'est pas soumis au déterminisme, il existe une causalité libre / il n'existe pas decausalité libre.• Quatrième antinomie : il existe un être nécessaire, comme partie ou cause du monde / il n'existe pas d'êtrenécessaire, ni dans le monde, ni en dehors. En l'absence du critère de l'expérience, la raison démontre aussi bien le pour que le contre.

Surgit alors le fantômedu scepticisme.

Mais Kant pense échapper au scepticisme justement en mettant à nu le sophisme, qui fait glisserd'une idée de la raison à son existence comme chose en soi objective.

La raison est à elle-même son propre remède: c'est la démarche critique.Il en va de même, enfin, concernant la théologie rationnelle qui entretient l'illusion de preuves de l'existence de Dieu,. »

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