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« Des goûts et des couleurs, on ne discute pas. »

Publié le 09/06/2013

Extrait du document

Les goûts étant sensibles, ils ne s'opposent pas logiquement entre 

eux. Toute discussion, c'est-à-dire tout horizon d'accord entre eux, est 

donc privée de sens. Sur ce point, on ne peut que constater avec Kant : « 

Celui-ci aime le son des instruments à vent, celui-là aime les instruments 

à cordes. Ce serait folie que de discuter à ce propos, afin de réputer 

erroné le jugement d'autrui, qui diffère du nôtre, comme s'il lui était 

logiquement opposé ; le principe : "A chacun son goût" (s'agissant des 

sens) est un principe valable pour tout ce qui est agréable. « (Critique de 

la Faculté de juger).

« de comprendre comment on pouvait s'habiller si mal ou choisir un papier peint aussi laid.

Si la politesse ne nous obligeait de nous taire, la contrariété des goût s nous aurait fait nous entre -tuer depuis longtemps. La raison en est que les goûts sont l'affaire de la sensibilité, et par conséquent sont l'expression la plus directe de la subjectivité.

C'est dans ses goûts, avant toute réflexion, que la personnalité s e livre peut -être le plus sûrement, et qu'elle peut le moins facilement tricher.

On dit d'ailleurs souvent des goûts qu'ils nous trahissent : nous, cela peut être la culture de notre pays (en matière par exemple de goût culinaire), ou notre appartenance so ciale. C'est aussi pour cela que la discussion à propos des goûts est inutile.

Comme on le voit bien chez Platon (427 -347 av.

J. -C.), la discussion se présente comme un dialogue qui se tient sur le terrain de la raison argumentative.

L'horizon de la discus sion est un accord toujours possible entre interlocuteurs.

Les arguments rationnels ont en effet une force contraignante qui peut amener l'autre à partager mes raisons.

Dans les divers dialogues rédigés par Platon et qui mettent en scène le personnage de S ocrate, ce dernier réussit souvent à rallier son interlocuteur à ses vues en le surprenant en flagrant délit de contradiction.

Or, toute opposition logique peut être logiquement résolue.

Dans le domaine de l'argumentation rationnelle, l'accord avec soi -mêm e — la cohérence — est la condition suffisante de l'accord avec les autres.

La discussion joue alors le rôle d'un accordeur. Or, on chercherait en vain les principes d'une telle cohérence dans la sensibilité : on aime ou non un film, indépendamment des arg uments du critique.

Au moment où nous le regardons, seuls nos sens sont interpellés.

Ajoutons à cet endroit qu'en matière de goût, nos jugements sont plus sensibles à l'autorité qu'à la raison.

Tel critique influent peut ainsi nous prédisposer à aimer les œuvres d'un écrivain ou d'un cinéaste. Les goûts étant sensibles, ils ne s'opposent pas logiquement entre eux.

Toute discussion, c'est -à-dire tout horizon d'accord entre eux, est donc privée de sens.

Sur ce point, on ne peut que constater avec Kant : « Cel ui -ci aime le son des instruments à vent, celui -là aime les instruments à cordes.

Ce serait folie que de discuter à ce propos, afin de réputer erroné le jugement d'autrui, qui diff ère du nôtre, comme s'il lui était logiquement opposé ; le principe : "A cha cun son goût" (s'agissant des sens) est un principe valable pour tout ce qui est agréable.

» (Critique de la Fa cu lté de juger). On ne saurait être plus clair.

En ce qu'ils se rapportent aux seuls sens, et en ce qu'ils nous font juger de manière épidermique de l'agrément que nous procurent les choses qui nous plaisent, ou du désagrément causé par celles qui ne nous plaisent pas, les goûts sont irréductiblement différents, et la discussion n'est pas de mise.. »

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