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DESCARTES: Toutes les opinions qu'on a reçues auparavant en sa créance...

Publié le 18/04/2005

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La seule résolution de se défaire de toutes les opinions qu'on a reçues auparavant en sa créance', n'est pas un exemple que chacun doive suivre, et le monde n'est quasi composé que de deux sortes d'esprits auxquels ils [...] ne conviennent aucunement. A savoir, de ceux qui, se croyant plus habiles qu'ils ne sont, ne se peuvent empêcher de précipiter leur jugement, ni avoir assez de patience pour conduire par ordre toutes leurs pensées : d'où vient que s'ils avaient une fois pris la liberté de douter des principes qu'ils ont reçus, et de s'écarter du chemin commun, jamais ils ne pourraient tenir le sentier qu'il faut prendre pour aller plus droit, et demeureraient égarés toute leur vie. Puis de ceux qui, ayant assez de raison, ou de modestie, pour juger qu'ils sont moins capables de distinguer le vrai d'avec le faux que quelques autres par lesquels ils peuvent être instruits, doivent bien plutôt se contenter de suivre les opinions de ces autres, qu'en chercher eux-mêmes de meilleures. DESCARTES

POUR DÉMARRER    Peu de gens sont capables de décider de tout remettre en question, de pratiquer le doute méthodique : car la plupart sont soit des impatients sans méthode, qui jugent trop rapidement, soit des faibles ou des modestes qui suivent les opinions des autres. Tel est le constat pessimiste auquel se livre ici Descartes, qui nous dit que le progrès de la pensée par la méthode est hors de la portée du commun des mortels.    CONSEILS PRATIQUES    L'examen détaillé du vocabulaire de Descartes est indispensable pour bien saisir la portée de ce texte très dense. Se défaire de toutes les opinions, précipiter leur jugement, conduire par ordre toutes leurs pensées, pris la liberté de douter des principes qu'ils ont reçus (les hommes préfèrent en général suivre le chemin tracé par les opinions connues, chemin qui emprisonne leur pensée : s'en écarter, c'est se délivrer, acquérir sa liberté), tenir le sentier qu'il faut prendre pour aller plus droit (Descartes fait ici allusion à sa méthode destinée à permettre l'exercice de la pensée, laquelle est difficile à suivre et constitue donc une voie étroite: autant d'expressions qui se réfèrent à la philosophie cartésienne et qu'il faut approfondir.

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« pour le moins paradoxal.

Changement de situation ou aveu d'impuissance de la méthode ? Ni l'un ni l'autre, siDescartes ne définit pas cette méthode comme devant être suivi par tous en tout temps et en tout lieu sur l'importequel sujet, ce n'est pas que ça méthode ne soit pas valide mais bien parce qu'elle ne se justifie pas toujours dansson emploi.

Ainsi, il n'est pas toujours nécessaire de tout démolir afin de tout rebâtir ou même de douter de touttout le temps pour s'assurer de la vérité.

Mais plus exactement, ce que vise ici Descartes c'est le refus de la nouveauté pour la nouveauté.

Si la méthode n'est pas toujours nécessaire c'est qu'elle ne doit pas justifier lavolonté de nouveauté.

Il ne s'agit pas de faire du neuf, ou de suivre un mode et de développer de nouvelles idéesmais bien d'un processus scientifique.

Et c'est bien ce qu'il montrera dans la sixième partie du Discours de la méthode . c) Néanmoins, il ne s'agit pas non plus d'une remise en cause de la méthode dans la mesure où c'est justement danscette seconde partie que Descartes va développer les règles de la méthode afin de conduire véritablement une« époché », c'est-à-dire une conversion du regard telle qu'elle puisse nous conduire vers la vérité.

Outre cela, onpeut dire alors que ce refus d'une utilisation stricte de la méthode du doute doit se comprendre comme nonsatisfaisante sur le principe.

Ainsi, il ne suffit pas de douter pour reconstruire le monde de la vérité et l'atteindre.Douter ne suffit pas ce qui explique que la suite du texte annoncera les prémisses des règles de la méthode.

Or s'ily a un risque à suivre la méthode telle qu'on peut la comprendre directement, bien qu'il ne faille d'un peu de « bonsens » pour l'atteindre c'est comme il le précise parce qu'il effectue une dichotomie entre les esprits : ceux pour quila méthode pourrait convenir et les autres.

Or Descartes ne traitera ici que des deux dernières catégories : celles auxquelles la méthode ne saurait convenir pleinement. Transition : Ainsi il ne s'agit pas d'une remise en cause de la méthode mais plutôt d'une mise en garde relativement à sonutilisation permettant alors de distinguer des personnes qui ne doivent pas douter de tout au risque sinon de verserbien plus encore dans l'ignorance et l'illusion. II – Les deux esprits : le retour impossible a) La première catégorie de personne auxquelles Descartes fait référence sont des personnes présomptueux etpressées.

Elles n'ont pas la modestie de prendre en compte toute la complexité de la méthode et vont vite enbesogne.

Ainsi elles n'ont pas de peine pour s'écarter du chemin commun.

Elles vont l'inconnu et refuse en bloctoutes les choses qu'elles ont pues apprendre ou connaître.

Cependant, cette précipitation se fait au prix de laconnaissance.

Juger avec trop de précipitation, c'est courir le risque de retomber dans le préjugé, chose que l'onvoulait justement éviter.

Ainsi nous avons tendance à juger tantôt bien et tantôt mal des choses lorsque nous neprenons pas soin de les étudier pleinement.

Pire, c'est souvent vers le familier que se tournera alors le jugementmalgré le doute initial.

C'est pour cela que la méditation est essentielle.

Elle est une prise de temps pour juger de lavaleur et de la validité d'une chose.

Mais surtout, elle permet de ne pas oublier des étapes dans le raisonnementdonc de ne pas conclure faussement. b) Et cela constitue justement l'enseignement du premier second, troisième et quatrième point de la méthode.

Eneffet, outre la nécessité de ne reconnaître pour vrai seulement ce que je sais être vrai le premier point de laméthode indique clairement qu'il s'agit d'éviter soigneusement la précipitation et la prévention, c'est-à-dire de porterun jugement sur une chose avant que l'entendement ait atteint la connaissance évidente de la chose.

Ainsi laprévention est alors cette habitude, fondée sur des croyances erronées, issue notamment de l'enfance qui a uneinfluence sur notre jugement.

Autrement dit, il s'agit du poids des préjugés.

Dès lors l'ensemble des autres règles endécoule : diviser les difficultés, ce que l'on ne peut pas faire si l'on se précipite ; conduire par ordre les pensées ; nerien omettre. c) Cette attitude est impossible à l'homme pressé.

Il ne manque donc pas de bon sens et a bien compris lapossibilité qu'offre le doute mais sans méthode, le doute n'a aucune valeur ; bien pire, il donnerait l'illusion de laconnaissance alors que tel n'est pas le cas.

C'est pourquoi il ne peut pas emprunter le sentier de la connaissancde.Ici, il faut y voir une allusion direct à Montaigne dans les Essais et plus particulièrement au chapitre sur la Sagesse.En effet, la conduite de la connaissance suppose de ne pas essayer de gravir la montagne en ligne de droit maisbien de suivre toutes les sinuosités du chemin tel qu'il s'offre à nous.

Le raccourci est immanquablement sourced'erreur. Transition : Ainsi ces hommes pressés n'ont aucune chance de pouvoir développer une véritable connaissance sur le monde du. »

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