Discourir est-ce agir ?

« Les discours ne sont pas des actes Par lui-même, le discours n'a pas d'effets pratiques.

Il ne suffit pas de dire pour agir.

Déclarer ses intentions est toujours plus facile que de les réaliser.

Nos actes peuvent contredire nos paroles.

Pas de discours, mais des actes g 1 ne faut pas confondre I les discours et les actes.

Il est plus facile de manipuler les mots que la réalité.

Nous en- tendons tous les jours des hommes politiques faire des promesses qu'ils ne tiennent pas par la suite.

Ce n'est pas for- cément parce qu'ils sont malhonnêtes, mais parce que les beaux projets peuvent s'évanouir lors- qu'ils sont confrontés à des difficultés de réali- sation.

La parole seule n'agit pas sur la réalité L es hommes primitifs pensaient que cer- tains mots avaient des pouvoirs magiques.

Il «On ne lèse personne par de simples paroles, seraient- elles fausses; il suffit de ne pas y croire.» Emmanuel Kant, Opus postumum suffisait de prononcer certaines formules, de lire certains textes, d'in- voquer certains noms pour agir magiquement sur la réalité.

Croire que la parole a de tels pou- voirs est le propre d'une mentalité ar- chaïque.

Aujourd'hui, certaines idéologies ont l'air de se complaire dans la «pensée magique».

Le discours doit être confirmé par des actes J e peux dire une chose et en faire une autre.

Certains discours ne dé- crivent pas la réalité telle qu'elle est, mais telle qu'on se l'imagine ou telle qu'on voudrait qu'elle soit.

Ainsi, faire une promesse n'est pas un acte en soi.

C'est en joignant, comme on dit, le geste à la parole, en confirmant sa promes- se par des actes que l'on tient parole.

Les discours ne sont pas des actes.

Autrement, il suffirait de faire des promesses pour les tenir, de formuler des intentions pour qu'elles s'accomplissent.. »