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Disseration, Le théâtre peut t'il représenter les thèmes de la séduction et du libertinage ?

Publié le 03/01/2013

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Nous allons voir en quoi le théâtre peut constituer un genre littéraire privilégié pour représenter les thèmes de la séduction et du libertinage. En première partie, nous allons étudier les caractéristiques du théâtre de la séduction et du libertinage. Nous pouvons remarquer que les libertins tels que Dom Juan, personnage se trouvant dans la pièce écrite par Molière en 1664, utilisent un rituel de la séduction. Ils séduisent simplement par la parole. Ensuite, nous allons voir quel est le rôle de la séduction dans le théâtre avec l'?uvre d'Alfred de Musset, On ne badine pas avec l'amour, écrite en 1834. En effet, ici la séduction de Perdican, qui est son arme, a une dimension à la fois dramatique, psychologique et tragique.Le théâtre est le seul genre littéraire à être représenté, c'est ce qui fait sa particularité. Cela explique le fait qu'il soit un genre littéraire privilégié pour représenter les thèmes de la séduction et du libertinage. Cela constituera ma deuxième partie. La mise en scène permet une connivence entre le personnage et le public. L'acteur qui joue le rôle du personnage rend celui-ci plus humanisé grâce à sa voix, à son corps et par ses gestes. En effet, les situations comiques sont accentuées par les costumes, les accessoires et le décor, ce qui fait ressentir au spectateur l'amusement. Lorsque le spectateur ressent de la compassion pour les victimes des libertins, c'est que le personnage est noirci et l'ambiance de la mise en scène aussi grâce à la musique et aux éclairages, comme dans celle de Marcel Bluwal.En dernière partie, nous allons voir que le théâtre n'est pas le seul genre littéraire à représenter les thèmes de la séduction et du libertinage. En effet, il y a également un roman épistolaire abordant ces thèmes qui a connu un grand succès, c'est Les Liaisons dangereuses de Laclos. Le sous-genre épistolaire est idéal pour ces thèmes, nous allons voir ces avantages et nous allons, pour finir, montrer que ce roman détient une dimension théâtrale. Tout d'abord, nous allons étudier le rituel de séduction de Dom Juan. Il séduit les femmes par la parole. La parole est essentielle dans le théâtre car tout discours doit être verbalisé. Les libertins utilisent aussi bien le monologue que le dialogue. Il y a d'ailleurs plusieurs sortes de dialogues dont la double énonciation et la tirade, utilisées toutes deux par Dom Juan lors de son éloge de l'infidélité, ou encore la réplique. De plus, chez lui tout est dans l'exagération, c'est ce qui fait d'ailleurs de lui un personnage théâtral. Ses armes sont diverses : la flatterie, l'appel à la pitié, la promesse de mariage, le vêtement, l'enlèvement. Mais surtout il donne à chaque personne ce qu'elle désire. Dans l'Acte 2, scène 1 il séduit la paysanne dénommée Charlotte en lui parlant de promotion sociale. Pour commencer à l'amadouer, il la flatte. Elle est naïve, elle croit tout ce qu'il lui dit. Il la couvre de compliments avec une grande virtuosité du langage. Lorsqu'il apprend qu'elle est fiancée à un paysan, il lui fait croire qu'elle vaut beaucoup mieux que cela. Il sous-entend qu'un aristocrate comme lui serait un bien meilleur mari. Il compte sur son rang pour séduire. C'est surtout vrai ici car Charlotte est sensible à son habit doré. Elle a tout de même des soupçons, c'est pourquoi il fait semblant de s'indigner. Il explique qu'il n'est pas un enjôleur, et pour lui prouver lui promet de l'épouser. Un aristocrate comme lui, dans les pensées de Charlotte, est forcément un homme bien qui tient sa parole. De plus, épouser un aristocrate lui fait très envie. Pour finir, il lui fait croire qu'il est capable de jurer, elle ne lui en demande pas autant et c'est ce qui finalement la convainc. Dom Juan est ici dans l'exagération car « jurer « est un terme très fort. C'est là toute la stratégie de Dom Juan, son rang et son langage lui permettent de manipuler les femmes. Dom Juan ne séduit pas que les paysannes par la parole. En effet, il a également enlevé Done Elvire du couvent avec cette fausse promesse de mariage. Le mariage, à cette époque est sacré, c'est pourquoi les femmes ont confiance en Dom Juan. C'est ainsi qu'Elvire a été prise au piège, comme une vulgaire paysanne, elle n'aurait pas quitté aussi facilement la clôture du couvent s'il n'avait pas été un aristocrate. Il a aussi su jouer avec les contradictions qui habitent cette femme : il parle religion à Elvire quand elle le poursuit d'amour, et d'amour quand elle lui parle religion. D'ailleurs, les capacités de séduction de Don Juan ne sont pas employées uniquement dans le domaine amoureux : il les utilise également pour tenter le Pauvre. Il oppose la foi du pauvre à ses besoins vitaux, c'est-à-dire le louis d'or. Enfin, suite à un reproche de Sganarelle, Dom Juan fait l'éloge de l'infidélité en utilisant de nombreuses stratégies argumentatives. Il critique d'abord la fidélité en la comparant à la mort puis utilise le vocabulaire de la justice pour montrer que lorsqu'on est fidèle, on est juste qu'avec une seule femme et injuste envers toutes les autres, c'est une excuse numérique. Il affirme qu'il est une victime de la beauté, il est l'objet de la séduction et non le sujet. Cela relève donc de sa nature. A la fin de cette longue tirade, Sganarelle est séduit, il a envie de croire Dom Juan même s'il sait profondément que les convictions de son maître ne sont pas les bonnes. On peut déduire de cette premi&egr...

« alors à qui rivalisera de cruauté pour satisfaire son amour-propre blessé.

C’est d’autant plus dramatique que cette séduction mal placée est accompagnée de méfiance de la part de Rosette.

En effet, cette paysanne dont le caractère est fait d’innocence, mais aussi de lucidité est consciente de la différence sociale entre elle et Perdican, ce qui la fait douter quant au badinage amoureux de celui-ci.

Parfois, la séduction est également psychologique.

En effet, elle est ici l’inconséquence de la jeunesse, son égoïsme, sa cruauté et son orgueil.

Nous pouvons le voir grâce aux deux personnages principaux de cette pièce.

Perdican, comme Camille, bien qu’un peu plus âgé qu’elle, a l’inconséquence de la jeunesse.

Ni l’un ni l’autre ne réfléchissent bien longtemps aux conséquences de leurs actes ; ils se laissent facilement emporter par la colère, ils sont impulsifs.

C’est d’ailleurs pour cette raison que Perdican décide de courtiser Rosette.

Ils sont, de plus, inconséquents avec eux mêmes et tout à la fois entêtés.

Profondément tentés de céder au sentiment naturel qui les habite, ils s’y refusent ou s’y livrent à contretemps, mais persévèrent dans leur erreur sans vouloir la reconnaître.

Les deux personnages sont également naïfs, ce qui est dû à leur jeunesse.

La naïveté est assez évidente chez Perdican, il s’émerveille des beautés de la nature, de la fraîcheur et de la simple spontanéité de Rosette.

Camille, à sa manière, est également naïve.

Elle voit la vie par le regard déçu de sa compagne de couvent.

C’est pourquoi elle est spontanément poussée à faire la description des malheurs sentimentaux qui attendent toute jeune fille assez imprudente pour aimer.

Son refus de l’amour vient de cette naïveté-là.

Face aux caractères de ces deux personnages, nous pouvons comprendre que la séduction est donc psychologique. Enfin, la troisième dimension de la séduction est son côté tragique.

La situation du dénouement est une situation tragique où pourtant Perdican a finalement réussi à séduire Camille.

En effet, cette jeune fille naïve perd sa foi envers Dieu car cela constitue l’entrave principale à son amour.

Elle est alors plongée dans un paradoxe désespérant car la foi dirigeait sa vie.

Finalement, elle avoue son amour à Perdican.

Cet aveu caché entre les deux personnages est tragique car tout au long de la pièce ils étaient amoureux et ce n’est qu’à la fin qu’ils s’avouent leur amour.

Cet aveu va avoir pour conséquence un autre événement tragique, la mort de Rosette.

Il signe la fin de l’amour éphémère entre Perdican et Camille, et nous montre la mort d’un personnage innocent, n’ayant, à la base, aucun lien entre l’histoire d’amour de Perdican et Camille.

Ainsi, Rosette meurt d’une profonde souffrance amoureuse, et illustre efficacement la mort dramatique d’un des personnages principaux de l’?uvre.

Perdican éprouve un sentiment de culpabilité lors de sa mort.

La souffrance de ce dernier se justifie étant donné qu’il a manipulé Rosette.

Camille culpabilise aussi lorsqu’elle découvre la nature de son amour pour Perdican car elle a une part de responsabilité dans le « crime ».

Si elle ne s’était pas vantée de manipuler Perdican et lui avait avoué son amour directement, Rosette ne se serait jamais suicidée car elle ne serait jamais tombée amoureuse de Perdican.

Nous pouvons donc déduire de cette première partie que le théâtre représente bien les thèmes de la séduction et du libertinage car les libertins sont des personnages théâtraux étant donné qu’ils séduisent par la parole.

De plus, nous pouvons ajouter que la séduction est un thème présent dans ce genre littéraire car il peut être dramatique, psychologique ou tragique, ce qui permet de faire avancer l’intrigue théâtrale. A présent, nous allons prouver que le théâtre est le genre littéraire privilégié pour représenter les thèmes de la séduction et du libertinage car il est le seul à être représenté.

Dès l’antiquité, le théâtre était associé au spectacle.

Il n’existait que pour sa représentation.

C’est le cas de la Grèce antique, les pièces de théâtre n’étaient que rarement écrites et l’improvisation prenait une place importante.

Etymologiquement parlant, le terme « théâtre », du latin theatrum qui vient du verbe grec ancien theatron qui signifie « regarder », se définit par le fait de « montrer » un monde de conventions dans lequel des comédiens interprètent des personnages et prêtent leurs voix, leurs corps et leurs gestes pour donner vie à un texte et particulièrement traduire la séduction ici.

En effet, les comédiens jouent des personnages, caractères fictifs qui sont définis par leurs paroles et celles des autres, le texte mais aussi par les acteurs qui les incarnent, l’apparence physique de ces derniers, leur gestuelle et leurs costumes, c’est-à-dire la mise en scène.

L’incarnation du personnage par un acteur, un être de chair et de sang, rapproche le personnage du spectateur.

En effet, une connivence apparaît entre le personnage et le public car il est humanisé.

Plus rien n’agit dans l’imagination, ce qui se passe sur scène est joué et créé par l'homme et donc donne une immersion totale dans l'intrigue, cela permet de prôner une autre grande vertu du théâtre : la catharsis qui offre aux spectateurs plus de facilité pour s'identifier aux personnages.

La voix peut faire entendre une excitation, une tension, une hésitation.

Un soupir, une voix qui se casse soudain en un sanglot, un cri de gorge en disent aussi long que certaines répliques.

Par exemple, dans la Scène I de l’Acte II, Marianne est-elle indifférente ou troublée ? La voix de la comédienne peut nous le faire entendre.

L'acteur est une voix qui sort non pas de la gorge mais de l'abdomen pour qu'elle puisse s'amplifier.

La diction doit être en cohérence avec la globalité de la mise en scène.

La voix peut être également travestie, pour cela le comédien utilise soit le registre de poitrine pour composer des variations graves soit le registre de fausset pour prononcer des aiguës.

L’acteur joue le rôle du personnage non seulement par sa voix, mais de plus en plus par son corps et par ses gestes ; le jeu de l’acteur devient de plus en plus une imitation, mimesis. Le langage du corps est un mode de communication silencieux ou non verbal que nous employons dans chaque aspect de notre interaction avec une autre personne.

C’est comme un miroir qui nous dit ce que l’autre personne pense et ressent en réponse à nos propos et à nos actions, c’est pourquoi ces signaux sont importants lors de la séduction.

Le langage du corps implique les gestes, les manières et les autres signes corporels.

La théâtralité implique une performance du corps en action qui n'est pas nécessairement maîtrisée par le comédien ou le metteur en scène.

L'acteur est un homme ou une femme de métier, un corps qui affiche sa présence sur le plateau d'une scène face à ceux qui le regardent.

Le spectateur voit en premier le corps du comédien.

Ce corps propose des mouvements physiques ou phoniques dont l'acteur doit vérifier l'efficacité au travers de ce que les autres observent.

L'acteur doit produire des formes signifiantes en tenant compte de cette réception.

Corps aveugle de lui-même, il a une idée des effets de son action grâce à la présence des autres comédiens sur le plateau ou en coulisses et aussi du public dans la salle de théâtre.

L'orientation. »

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