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dissertation

Publié le 14/10/2014

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Francais,19/03/14 Introduction On associe le plsu souvent l'art dramatique au factice. Fondamentalement tout ce qui nous est donné à voir sur une scène de théâtre est une création humaine, et donc, au sens premier, artificielle. Le théâtre représente en outre des personnages et des drames, par convention, de l'illusion, qui renvoie en même temps au domaine de la magie. Le théatre est-il totalement séparé de toute réalité, de toute matérialité ,et de tout ce qui touche précisément à la nature humaine ? Le plan peut s'articuler en deux parties. La première montrerait en quoi le théâtre est un art de l'artifice et de l'illusion.Nous verrons ensuite en seconde partie que, cependant, il est aussi l'expression authentique d'une certaine réalité. I. Un art de l'artifice et de l'illusion 1. La scénographie donne à voir un univers factice Le théâtre est un univers dominé par le factice : la lumière des projecteurs peut chercher à imiter celle du soleil, les décors ne sont que des aplats de peinture ou d'habits, et quelques fois des armes, fournies par des boutiques spécialisées, sont évidemment incapables de tuer. Dans la période classique, si, d'un côté, la séparation entre le public et la scène, lieu de la fiction, est matériellement établie (rideau, scène surélevée), d'un autre, on cherche à mettre en place des décors qui établissent une continuité entre l'espace réel et l'espace scénique, par des effets de trompe-l'oeil. Les metteurs en scène contemporains s'affranchissent de plus en plus de cette illusion réaliste, et y substituent souvent des décors symboliques. Si l'ambition d'imiter le réel est renvoyé au second plan, l'artifice est présent toutefois. Dans la mise en scène deL'École des femmespar Viguier, par exemple, le « logis d'Agnès » est une sorte d'espalier en bois, dont les barreaux suggèrent l'idée d'emprisonnement. Ainsi, qu'il soit « réaliste » ou symbolique, l'espace scénique n'a rien de naturel ; le spectateur le sait et l'accepte, comme il accepte le discours théâtral, lui aussi dominé par l'artifice. 2. La parole théâtr...

« s'adresse, en dernier lieu, au public.

Ainsi, lorsqu'il faut informer le spectateur, notamment dans les scènes d'exposition, les répliques des personnages peuvent singulièrement manquer de naturel.

Plus encore, les monologues portent l'artifice à son sommet : le personnage, soit pour exprimer ses tourments intérieurs, soit pour renseigner le public, parle seul, tout haut.

C'est ainsi que George Dandin, dans la pièce éponyme de Molière, ouvre la pièce en nous confiant ses regrets de paysan marié à une femme noble.

Le procédé a un intérêt essentiellement dramatique – le spectateur saisit d'emblée les enjeux de la pièce.

En outre, dans le théâtre en vers, le caractère factice de la langue est manifesté : qui, dans la vraie vie, parle en rimes ? L'alexandrin au théâtre, au fond, ne fait que rappeler avec force l'idée que toute langue théâtrale est le fruit d'un travail d'écriture approfondi.

Même Figaro, dont le monologue en prose semble pourtant naturel, use des ressources poétiques de la langue.

Ainsi, lorsqu'il se lamente sur les privilèges de la noblesse, il a recours à une énumération de groupes nominaux de deux syllabes qui accentuent la charge polémique du propos : « Noblesse, fortune, un rang, des places »… Cette recréation poétique de la parole est portée par des intrigues et des personnages eux aussi purement illusoires. 3.

L'action et les personnages ne sont que des constructions poétiques L'action théâtrale est elle aussi éloignée de la réalité.

Certains dramaturges n'hésitent pas à s'extraire totalement du réel pour le monde plus incertain du rêve ou de « l'imagination la plus folle », comme le dit Ionesco.

Dans Le Songe d'une nuit d'été par exemple, Shakespeare nous immerge dans une forêt peuplée d'êtres merveilleux.

À la fin de la comédie, Puck (personnage) s'adresse aux spectateurs en rappelant que toute la pièce n'a été qu'un « songe » et que les personnages sont des êtres rêvés : « Ombres que nous sommes […] vous n'avez fait qu'un somme.

» Quand, à l'inverse, le dramaturge fait place au réalisme, il se doit de créer l'illusion du réel.

Cette illusion passe par des effets de condensation ou d'amplification, de resserrement ou de dilatation.

Dans George Dandin , par exemple, le monologue d'exposition amorce la pièce par une situation de crise, qui suit de près le mariage du paysan Dandin avec la jeune noble ; le dramaturge, au lieu de nous représenter les motifs qui ont présidé à cette union, choisit d'en exposer directement les conséquences.

Les personnages, leurs caractères, leurs émotions sont également de purs artifices : Phèdre, et sa « fureur », est un condensé de passions humaines, tandis que l'Harpagon de Molière est un type proprement inhumain de l'avarice.

Le théâtre peut donc chercher à « faire vrai », ou bien, au contraire, tourner le dos à toute forme de réalité, mais dans tous les cas il ne produit qu'un univers factice.

Toutefois, cet art de l'illusion est porteur d'une certaine réalité.. »

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