Dissertation Mea Culpa
Publié le 25/01/2021
Extrait du document
Les émotions sont souvent considérées comme ennemies de la raison et dangereuses pour notre sens moral. Emportées par elles, nous perdrions de vue ce que nous devons faire. Mais est-ce valable pour toutes émotions ? Certaines d'entre elles semblent nous servir de guide au quotidien, voire jouer un rôle essentiel pour nous aider à nous conduire de façon morale. Et, parfois même nous racheter d’une faute ou d’une erreur. Ce serait le cas tout particulièrement du sentiment de culpabilité, qui fait partie des émotions dites morales. La culpabilité est l’état de celui qui est ou paraît coupable, c’est-à-dire responsable d’une faute (au sens moral ou social du terme), ou de celui qui se sent coupable. C’est ce sentiment, cet état d’âme, qui peut amener un sujet à l’acte d’aveu, et ainsi à reconnaitre sa ou ses faute(s). Cet acte porte un nom : le mea culpa. Expression latine et traduisible par « par ma faute », le mea culpa se définit par le fait d’avouer avec contrition, à soi-même ou aux autres, une faute ou une erreur, de reconnaitre ses torts et se repentir. Le mea culpa est alors une action qui peut libérer le sujet d’un état de trouble interne, dû à une conscience morale, laquelle entraine le sentiment de culpabilité. Mais est-ce l’unique déclencheur du mea culpa ? Pas si sûr. Le mea culpa revêt au-delà du caractère moral, un trait social. C’est souvent dans une situation précise, vis-à-vis d’autres personnes (ou même de Dieu) qu’un sujet expie et reconnait son erreur ou ses fautes. En partant de ce postulat la valeur et l’authenticité de l’acte peuvent être remises en cause. Ainsi nous pouvons poser la problématique suivante : Mea culpa, acte social et remède du sentiment de culpabilité ?
«
Dans un premier temps, nous aborderons les éléments qui entrainent un mea culpa (sans
contexte donné) ; nous décrirons le processus du mea culpa de la faute initiale, à l’apparition
du sentiment conscient de culpabilité, et enfin à l’aveu de cette faute.
Nous verrons quels
éléments entrainent et interviennent dans ses différentes étapes : éléments tels que le désir, la
liberté, la morale…
Puis, dans un second temps, nous nous focaliserons sur l’acte lui-même et son contexte.
Quels sont les facteurs exogènes qui influent le sujet lors de son mea culpa ? Après une
première partie plus axée sur l’intériorité du sujet, nous porterons un regard plus large sur le
mea culpa et sur ce qui influence le sujet.
Nous jugerons alors de son efficacité vis-à-vis du
sentiment de culpabilité.
Enfin, dans un dernier moment, nous nous intéresserons à la valeur du mea culpa , de l’aveu
et de la confession dans la société.
Puis nous essaierons de prendre une position
philosophique critique à l’égard du mea culpa.
L’enjeu de ce sujet sera de comprendre comment le mea culpa peut être utilisé par l’Homme,
pouvant être à la fois un aveu sincère, comme un leurre vis-à-vis d’autrui et parfois de soi-
même…
Le mea culpa présente la particularité d’être une action personnelle, et ne concerne pas
un groupe d’individus.
Nous allons commencer en analysant tous les éléments et toutes les
notions qui amènent un sujet à faire l’aveu d’une faute qu’il a commise, d’une erreur qu’il a
faite, dans une situation simple et sans contexte.
Pour tout mea culpa on trouve à l’origine une faute ou une erreur commise par l’agent.
Il
faut d’emblée préciser que l’on se place dans un référentiel de pensée très cartésien, où
l’homme est parfaitement libre et s’auto détermine.
A défaut, la notion de responsabilité n’a
pas lieu d’être.
On opposera dans un premier temps la faute à l’erreur.
Les erreurs sont
rarement commises délibérément, mais résultent le plus souvent de la précipitation, de
l’inadvertance ou de l’ignorance : aussi nos erreurs n’engagent-elles que faiblement notre
responsabilité.
Il en va tout autrement de la faute : un mensonge, une trahison, un crime, par
exemples, relèvent d’un choix et nous sont donc pleinement imputables.
(Cette différence
aura son importance ci-après).
Mais la faute et l’erreur se rejoignent en ce fait : elles sont
immorales.
C’est-à-dire qu’au sens ordinaire elles sont contraires à l’ensemble des règles de
conduite et des valeurs au sein d’une société.
La faute est donc un moment où le sujet a suivi
son désir, et où sa volonté a failli à son devoir.
De cette faute/erreur peut naitre ce que l’on nomme alors selon Freud « la conscience d’être
coupable », autrement dit, le sentiment de culpabilité.
Rappelons de ce qu’est le sentiment de
culpabilité : état de celui qui est ou parait coupable, c’est-à-dire résponsable d’une faute.
Pour Freud dans Malaise dans la civilisation : le sentiment de culpabilité nait lorsque « l’on
a commis quelque chose qu’on reconnait être « mal » ».
On retrouve alors l’importance des
codes moraux et des valeurs universelles de bien et de mal dans notre civilisation.
Ainsi, le
sentiment de culpabilité (entrainant des remords, des regrets) n’apparait que seulement lors
d’un acte considéré comme mauvais, il s’exerce sur nous à travers notre « Surmoi ».
Nous
pouvons revenir ici sur la différence évoquée entre erreur et faute ; la faute, comportant une
plus grande part de responsabilité, entraine un sentiment de culpabilité beaucoup plus fort
que l’erreur.
Ce sentiment de culpabilité a pour conséquences de plonger le sujet dans un état.
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