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Distinguer la question du « principe de l'induction » d'avec celle du « fondement de l'induction ».

Publié le 04/03/2011

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question

I. — Quand, après avoir formé une hypothèse à la suite dei l'observation d'un fait, le savant a pu s'assurer par des observations nouvelles de l'exactitude de son idée, d'emblée il affirme d'existence d'une « loi «. Sans doute celle-ci n'a été« vérifiée que dans un moment déterminé du temps et dans un certain endroit particulier de l'espace ; elle n'en est pas moins immédiatement posée comme valable pour toute l'infinité de l'espace et du temps. C'est ce passage hardi d'un petit nombre de cas donnés dans l'expérience à une multitude d'autres qui ne le sont pas et ne peuvent pas l'être qui constitue l'« induction «.

question

« rien et elle n'aurait plus de « fondement » ; ce serait la condamnation de toute la « science positive ».

Quelle idéeconvient-il: donc de s'en faire ? — Se le représentera-t-on à la façon du rationalisme comme un élément analogueaux « idées innées » de Descartes ou comme une de ces lois à priori admises par Kant ? Mais dans cette hypothèse,comment être certain de son objectivité ? Dira-t-on que notre pensée et les choses émanent d'un même principetranscendant qui les a faites pour qu'elles se communiquent ? Mais comment par la pensée démontrer la réalité decet Etre destiné à garantir la valeur de la pensée ? On aboutit au scepticisme.

Dira-t-on que l'on ne peut douter del'accord de la pensée avec la nature précisément parce qu'il y a une science de la nature et quel cette sciencen'est possible que parce que la nature est soumise aux lois de la pensée ? Mais comment expliquer qu'il y a unescience de la nature et que les choses viennent avec autant de complaisance se plier aux exigences de la pensée ?Sur quel fondement repose le fait que l'on invoque ? On aboutit au scepticisme.

— Concevra-t-on la croyanceinductive comme étant le produit de l'expérience et comme devant dès lors s'appliquer nécessairement à l'expérience? L'attitude de l'empirisme est habile.

Mais fondée sur l'expérience, c'est-à-dire sur les constatations du passé,cette croyance est-elle vraiment valable pour l'avenir et l'induction ne consiste-t-elle pas précisément! à passer dece qui a été à ce qui sera ? On aboutit au scepticisme.

— Dira-t-on, avec le pragmatisme, qu'il y a là un artificeutile pour l'action, une recette qui réussit et dont la commodité fait justement toute la « vérité » ? Mais d'une partcomment! comprendre cette réussite ? D'autre part, si cette réussite a eu lieu jusqu'ici, qui garantit qu'elle auraencore lieu demain, dans l'instant qui va venir ? On aboutit au scepticisme.

— Déclarera-t-on enfin avec lesociologisme contemporain qu'une telle croyance est un effet de la vie en commun, un produit de la collectivité ?Mais de quel droit la pensée transporte-t-elle à la cité universelle des choses un principe puisé dans cette autrecité, « lamentablement petite » en comparaison de l'autre ? On aboutit au scepticisme. VI.

— Quelle est donc la valeur objective du principe inductif ? — Il ne faut pas se faire illusion : il n'y a là qu'unehypothèse, une hypothèse extrêmement hardie et courageuse, construite par la pensée même au contact des faitsde l'expérience dans le but de s'y adapter, c'est-à-dire de se retrouver au milieu de leur diversité et de leurdésordre.

D'une part, c'est à elle que la « science positive » doit son existence ; d'autre part, c'est grâce à lascience, à ses progrès qu'elle peut se donner le témoignage de sa légitimité.

Aussi la pensée continuera-t-elle à s'enservir tant qu'elle expérimentera da fécondité de cet instrument ou, si l'on veut, de cette méthode ; nous avons debonnes! raisons de croire qu'elle l'expérimentera encore longtemps.

Jusqu'à aujourd'hui ce « postulat » constituenotre « meilleure prise » sur le réel expérimental ; c'est grâce à lui que la science est arrivée à la position de toutesles lois déjà connues ; c'est par lui qu'elle en pose sans cesse de nouvelles en le transportant progressivement dansdes domaines qui leur semblaient d'abord réfractaires ; c'est par lui que nous rectifions celles que nousreconnaissons avoir été indûment affirmées.

Comment ne pas nous considérer autorisés à croire que par lui nousélargissons sans cesse notre horizon intellectuel, parviendrons à accroître nos conquêtes, à pousser toujours plusloin notre connaissance du monde des) faits ? Bref, le garant de la science à faire, c'est! la science déjà faite, lascience qui se fait ; le fondement de nos inductions dans le futur, ce sont les inductions déjà constituées et jusqu'àmaintenant vérifiées.

Nous n'avons le choix qu'entre deux choses, ou l'acceptation de cette hypothèse de notrepensée ou la conception du monde comme un épouvantable chaos, ce qui sérail: non seulement la suppression de lascience, mais encore la dissolution, l'anéantissement de notre pensée.. »

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