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Dm philosophie morale: Lettre à Arnold Ruge de 1843, Karl Marx

Publié le 02/03/2024

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« Commentaire de texte philosophie morale 1.

Dégagez l’idée principale du texte et les étapes de son argumentation. Dans la Lettre à Arnold Ruge de 1843, Karl Marx place sa critique de « tout l’ordre établi » au service de la lutte politique.

Il montre que la philosophie était jusqu’ici une discipline dogmatique, c’est à dire fondée sur une doctrine théologique, dont l’enseignement fut réservé à quelques individus.

Puis, par un processus de sécularisation, la conscience philosophique, c'est-à -dire la capacité d’un individu à produire une réflexion critique de la connaissance, s’est développée au sein des luttes.

Les individus, désormais indépendants vis-à-vis de la philosophie dogmatique, peuvent critiquer la société à partir de leur propre connaissance. Ainsi, l’affaire de Marx n’est pas de prédire dogmatiquement un monde parfait en devenir, mais de critiquer la société et les puissances existantes sans se soucier des conséquences.

En conséquence, la critique marxiste est politique d’une part puisqu'elle dénonce le rapport de domination existant entre puissant et faible.

D’autre part, elle se relie et s’identifie aux luttes politiques dans la mesure où elle leur donne un fondement grâce aux principes nouveaux qu’elle a établis. 2.

Expliquez : a) « Nous ne voulons pas anticiper le monde dogmatiquement, mais découvrir le monde nouveau, en commençant par la critique du monde ancien » Cette première phrase pose un triptyque entre le monde à venir qui est à « anticiper », le monde présent qui est à « découvrir » et le monde ancien dont il faut faire « la critique ». Néanmoins, ce triptyque recouvre en filigrane l’opposition entre deux tendances intellectuelles et politiques.

La première est celle qui veut « anticiper le monde dogmatiquement », c'est-à -dire connaître l’avenir à partir d’une doctrine théologique ou philosophique établie.

La connaissance du monde futur repose ainsi sur des textes où des règles qui se veulent absolues.

D’autre part, Karl Marx présente une seconde tendance, à laquelle il s’identifie, dont le dessein est de découvrir le monde nouveau.

Il s’agit pour le philosophe d’étudier et de comprendre le présent, et non l’avenir comme le prévoyait la première tendance.

En outre, non seulement l’objet de l’étude à changé, mais son fondement à également évolué.

En effet, la « critique du monde ancien » a substitué l'anticipation dogmatique de l’avenir, dans la compréhension du monde.

En d’autre terme, la nouvelle tendance repose sur une approche critique et historique dans la mesure où le monde nouveau est découvert « en commençant » par la déconstruction du passé et l’étude de l’évolution des sociétés.

Cette première phrase établit, in fine, une nouvelle méthode critique pour découvrir le monde contemporain, méthode que Karl Marx applique dans ses travaux. b) « Si la construction de l’avenir et l’achèvement pour tous les temps n’est pas notre affaire, ce qu’il nous faut accomplir dans le présent n’en est que plus certain, je veux dire la critique impitoyable de tout l’ordre établi » La critique marxiste ne porte ni sur la « construction de l’avenir » ni sur son « achèvement pour tous les temps ».

En d’autres termes, l'anticipation d’un monde parfait, dans la mesure où celui-ci est achevé pour toujours, n’est pas « l’affaire » de la tendance actuelle. Par conséquent, la critique impitoyable de tout l’ordre établi apparaît comme une certitude pour Marx.

Dès lors que la construction d’un avenir achevé n’est pas une préoccupation, Marx peut, en effet, remettre en question la structure politique, sociale et économique du monde ancien.

Cette critique est d’autant plus impitoyable qu'elle ne se soucie pas de ses conséquences conflictuelles avec les puissances existantes, écrit-il plus loin.

En outre, la volonté de mettre à l’écart la construction de l’avenir peut également apporter un caractère transitoire à la critique de Marx.

En effet, il serait absurde de penser que ce dernier fasse une critique qui se suffise à elle-même, c'est-à -dire sans objectif postérieur.

Néanmoins, pour construire un avenir achevé, il faut dans un premier temps établir des fondations solides et réfléchies.

Cela se fait non à partir de dogme comme le préconisait les anciennes tendances, mais en commençant par une critique « impitoyable » du monde.

Marx présente ainsi les motifs de sa critique : une déconstruction sévère de l’ordre établi.

Il est toutefois intéressant de supposer que cette critique puisse, à terme, permettre de reconstruire un nouveau monde à partir d’une ordre plus stable et réfléchi. c) « Par conséquent, rien ne nous empêche de relier notre critique à la critique de la politique, à la prise de parti en la politique, donc à des luttes réelles, et de nous identifier à ces luttes.

Nous ne nous présentons pas alors au monde en doctrinaires armés d’un nouveau principe : voici la vérité, agenouille-toi ! Nous développons pour le monde des principes nouveaux que nous tirons des principes mêmes du monde.

» La critique marxiste a pour objet la déconstruction impitoyable d’un ordre établi.

Rien n’empêche en conséquence de relier cette critique à une « critique de la politique ».

En effet, dès lors que l’avenir n’est pas un souci, Marx peut librement critiquer le gouvernement des hommes et l’Etat de façon générale.

En outre, si la critique marxiste se veut amorale dans la mesure où il ne se présente pas en doctrinaire imposant la vérité, elle n’en est que plus politique.

L’objectif pour Marx est donc de planter sa critique dans un contexte politique, au sein duquel il décide de prendre parti.

Il relie et identifie, en effet, sa critique aux « luttes réelles », c'est-à -dire aux combats politiques qui ont lieu dans l’allemagne du XIXème siècle. Le philosophe souligne alors l’ancrage de sa critique au.... »

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