Devoir de Philosophie

Dois-je aimer autrui plus que moi-même ?

Publié le 21/02/2004

Extrait du document

Se nier soi-même n'est pas un facteur de progrès. De l'amour de soi dépend l'amour d'autrui Le commandement biblique: «aime ton prochain comme toi-même« a sans doute une portée morale. Mais, psychologiquement parlant, il n'a pas grande consistance. En effet, si j'aime autrui comme moi-même, et qu'il se trouve que je ne m'aime pas beaucoup, ou pis encore, que je me hais, le respect de ce commandement peut avoir de fâcheux résultats. On ne peut aller contre les faits Freud, dans Malaise dans la civilisation, montre que les hommes ne sont pas spontanément portés à aimer indistinctement leurs semblables. Un amour qui ne fait pas de choix, dit-il, perd de sa valeur. Aimer tout le monde, c'est n'aimer personne... L'amour n'est jamais totalement désintéressé. ■ La vie en société impose des contraintes à l'individu, limitant ses possibilités de plaisir ; en retour, elle le protège contre la recherche du plaisir des autres. La collectivité modèle le moi, en lui inculquant par l'éducation le principe de réalité.
L'homme est un animal fait pour vivre en société parmi les autres. En tant qu'être humain, je ne peux me passer d'autrui. Je dois aimer autrui plus que moi-même, car sans lui, je ne suis plus rien. Mais, si je ne m'aime pas, je ne peux pas aimer autrui. Aimer autrui plus que moi-même est une obligation morale qui contredit la nature égoïste de l'homme.
  • I) Je dois aimer autrui plus que moi-même: L'égoïsme est le pire de tous les vices.
a) L'égoïsme est immoral.
b) Je suis entièrement redevable à autrui.
c) Vivre pour autrui doit être érigé en principe de vie.
  • II) Je ne dois pas aimer autrui plus que moi-même: Si je ne m'aime pas, je ne peux aimer véritablement autrui.
a) De l'amour de soi dépend l'amour d'autrui.
b) L'homme est un animal égoïste.
c) L'égoïsme est un vertu
.../...

« civilisation, le surmoi se perpétue par l'éducation ; il est l'ensemble de ces règles, familiales, morales, sociales,religieuses, dont le mépris se traduit par le sentiment de culpabilité. "L'homme n'est point cet êtredébonnaire, au coeur assoiffé d'amour,dont on dit qu'il se défend quand onl'attaque, mais un être, au contraire,qui doit porter au compte de sesdonnées instinctives une bonnesomme d'agressivité.

Pour lui, parconséquent, le prochain n'est passeulement un auxiliaire et un objetsexuel possibles, mais aussi un objetde tentation.

L'homme est, en effet,tenté de satisfaire son besoind'agression aux dépens de sonprochain, d'exploiter son travail sansdédommagements, de l'utilisersexuellement sans son consentement,de s'approprier ses biens, de l'humilier,de lui infliger des souffrances, de lemartyriser et de le tuer.

Homo hominilupus : qui aurait le courage, en face detousles enseignements de la vie et de l'histoire, de s'inscrire en faux contre cet adage ?Cette tendance à l'agression, que nous pouvons déceler en nous-mêmeset dont nous supposons à bon droit l'existence chez autrui, constitue leprincipal facteur de perturbation dans nos rapports avec notre prochain.C'est elle qui impose à la civilisation tant d'efforts.

Par suite de cettehostilité primaire qui dresse les hommes les uns contre les autres, lasociété civilisée est constamment menacée de ruine." Sigmund Freud,Malaise dans la civilisation (1929), P.U.F. Ce que défend ce texte: Ces lignes, extraites de Malaise dans la civilisation, tentent de répondre auxquestions suivantes : quelle est la source de la violence que l'homme, dans savie ordinaire comme dans son histoire, n'a cessé de manifester ? Cette violencelui est-elle naturelle ou provient-elle de causes purement culturelles, clairementidentifiables et contraires à sa nature ?Ce questionnement doit être replacé dans son contexte.

Freud affirme avoir étéfrappé par le déchaînement de violence qui s'est produit, au niveau mondial,pendant la guerre de 1914-1918, et c'est le choc que causa en lui l'ampleur decette guerre qui l'amena à s'interroger sur la source de l'agressivité humaine.

Lathèse qu'il défend ici cherche à dénoncer un mythe, celui de l'hommenaturellement bon, de ce prétendu « être débonnaire, au coeur assoiffé d'amour», idée que répandit en particulier Rousseau au XVIII siècle.Pour Freud, la violence est une donnée naturelle et «première», active et nonréactive, une conduite qui puise sa source dans les instincts de l'homme.

C'estpourquoi elle peut être rangée au rang de ses besoins, comme l'attestel'expression « besoin d'agression ».

Quelles preuves peut-on donner de cela ? Ilsuffit de constater ce que nous enseignent les crimes entre individus, commeceux commis entre les peuples.Le « prochain », c'est-à-dire l'autre qui partage avec moi la vie en société, n'estpas seulement celui dont l'entraide et la coopération permettent, grâce à ladivision du travail, l'émergence d'une société complexe et organisée suscitantl'éclosion de tous les fruits de la vie civilisée.

La philosophie a trop insisté sur lavaleur d'« auxiliaire », c'est-à-dire d'aide, que chaque homme représente pourtous les autres.

Elle a trop insisté aussi sur le fait que les hommes et les femmes,comme objets sexuels possibles, sont la condition de la reproduction de l'espèce.En réalité, la principale fonction ou signification d'autrui est d'être un objet detentation, une cible sur laquelle je vais être tenté de « défouler » mes pulsionsagressives.

C'est donc bien autrui qui me permettra d'avoir cette forme dejouissance qui naît lorsqu'un besoin est satisfait, et ce besoin particulier, Freudl'a nommé «besoin d'agression».C'est pourquoi la thèse soutenue par ce texte tient principalement en ces lignes. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles