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Dois-je avoir peur de moi-même ?

Publié le 27/02/2008

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On a peur de sa propre folie, de ses propres passions La passion comme notion : la passion vient du terme latin « patior », qui signifie « subir », « être contraint ». Cette notion désigne un obstacle à ma liberté et à ma santé morale et intellectuelle. Elle est une « aliénation », au sens strict de « folie », car le passionné ne se possède plus lui-même : il appartient à sa passion, qu'elle soit politique ou amoureuse, par exemple. Un phénomène condamné par la tradition : la passion paralyse en effet la clairvoyance et elle entrave l'instrument classique de la liberté, la raison. Elle introduit un combat entre ma volonté rationnelle et mes désirs, elle produit un déchirement de moi-même qui m'ôte la maîtrise de ma personne. C'est pour cela qu'elle est condamnée dans la tradition chrétienne comme dans la tradition platonicienne. Les passions violentes sont souvent perçues comme une aliénation, une folie passagère. Tout le monde a peur d'en être victime. Je est un autre que l'on peut craindre Cette expression est de Rimbaud, dans la Lettre du Voyant (1871). "Je est un autre", s'écrie le poète, qui s'est pris comme sujet d'étude, en s'appliquant à dérégler méthodiquement tous ses sens pour faire surgir en lui de l'inconnu. En plaçant l'être humain dans des conditions de tension (physique ou intellectuelle) excessive, des phénomènes inconnus peuvent surgir. En vivant dans des conditions dites "normales", l'homme n'expérimente qu'une partie infime de ses possibilités, possibilités qui trouvent à s'exprimer dans des conditions dites "anormales" (ivresse en tous genres). À première vue, il semble impossible que l'on puisse à la fois être soi-même et autre. Le sujet est une unité, que seules la maladie ou des substances étrangères sont capables de casser. Mais dans quelle mesure sommes-nous étrangers à nous-mêmes ? N'y a-t-il pas une part de dépersonnalisation en chacun de nous ? Comme le suggère Stevenson dans Dr Jekill et Mr Hyde, n'y a-t-il pas toujours une part de monstre en nous, que l'on refuse de reconnaître, que l'on ignore, consciemment ou inconsciemment ? La découverte de l'inconscient ne détruit-elle pas toutes les certitudes que l'on pouvait avoir sur nous-mêmes ? Mais cette part inconnue fait-elle nécessairement de "je" un autre ?

« veut pas ou des mouvements pénalisants.

Dans cette situation, je ne me maîtrise pas et je peux avoir peur de mescomportements en public par exemple. De la même manière, quelqu'un qui sait qu'il n'arrive pas à contrôler ses émotions et ses comportements peuts'effrayer.

Ainsi, un joueur compulsif peut avoir conscience des effets néfastes de ses actes et ne pas réussir às'arrêter de jouer.

La passion est aussi une des choses qui peut m'enlever la réelle initiative de mon action.

Le motvient en effet de patior qui signifie « subir », « être contraint ».

Ce qui montrerait alors que le passioné ne s'appartient plus mais qu'il se voit dépossédé de lui-même.

Les passions sont d'ailleurs souvent rejetées dans latradition philosophique, parce qu'elles sont liés à une aliénation souvent passagères que personne ne veutvéritablement connaître.

La passion mène l'homme à sa destruction puisque le sujet de la passion peut se mener lui-même à sa perte.

En effet, si ma passion est de voler( voir le film birdy) alors je vais essayer de la réaliser par tousles moyens au péril sans doute de ma vie.

C'est pour cela que Kant affirme que "La passion [est] comme un poisonavalé ou une infirmité contractée : elle a besoin d'un médecin." Kant ( Anthropologie d'un point de vue pragmatique ) Je peux donc effectivement craindre de me nuire. - Mais même, en dehors de ces cas exceptionnels, l'homme comporte une part inconnu et incontrôlable.

Nietzschesera l'un des premiers à mettre à jour l'importance des instincts chez l'homme et la ridicule surestimation de laconscience.

Pour le philosophe allemand, ce sont ces différents instincts, qui dirigent les actions de l'homme.

Cedernier perd la maîtrise de lui-même.

Nietzsche affirme d'ailleurs que le besoin de vérité est poussé par la peur de cequi change et ne peut être appréhendé et contrôler.

Nous trouvons ainsi dans La volonté de puissance cette phrase : "L'homme cherche la "vérité" : un monde qui ne puisse ni se contredire, ni tromper, ni changer, un monde vrai- unmonde où l'on ne souffre pas".

Le changement fait peur, puisqu'il apporte un inconnu, une incertitude.

Or, le sujetn'est pas soustrait à ce devenir.

Nous ne savons pas comment nous serons dans dix ans et si le changement opérésera bon ou mauvais.

Peut-être alors que nous pouvons avoir peur de nous-mêmes, de notre évolution.

C'est parceque je ne suis pas toujours égal à moi-même, pareil que je peux me faire peur. L'invention de la psychanalyse a entériné cette position de faiblesse du sujet.

En effet, Freud a postule l'existenced'une instance séparée de la conscience et régit par ses propres lois de fonctionnement.

Cette instance est bien sûrl'inconscient.

Freud tend même à démontrer que ce n'est pas la conscience qui est la part la plus importante del'homme, mais l'inconscient.

Il affirme ainsi que « Il faut voir dans l'inconscient le fond de toute vie psychique.L'inconscient est pareil à un grand cercle qui enfermerait le conscient comme un cercle plus petit.

» Dans la mêmelignée, Lacan déclarera dans L'instance de la lettre que « l'expérience psychanalytique n'est pas autre chose que d'établir que l'inconscient ne laisse aucune action hors de son champ ». Ce qui apparaît alors c'est que, comme le dit Freud, « Le moi n'est pas maître dans sa propre maison » Voyons concrètement ce que peut être cette peur de soi.

L'inconscient, selon Freud, est constitué desrefoulements, c'est-à-dire de tous ses désirs que la conscience ne peut admettre et qu'elle préfère censurer.

Onpeut donc penser que la conscience de l'homme a peur de ses propres désirs et ne veut pas les assumer.L'inconscient, lui-même, peut faire peur, comme l'illustre la littérature du Xxème.

Nous ne savons pas ce qui s'ypasse réellement et la plupart des personnes, nous dit Freud, refuse de savoir leurs désirs profonds.

Il y aurait unesorte de peur de découvrir ce que l'on est vraiment. « Connais toi toi-même » Il ne s'agit pas pour Socrate de se livrer à une investigation psychologique, mais d'acquérir la science des valeursque l'homme porte en lui.

Cette science importe essentiellement — bien avant de connaître la nature ou les dieux.Comment conduire sa vie pour être heureux ; voilà la question qui hante tous les hommes.

L'opinion, confortée encela par les sophistes, identifie le bonheur à la jouissance, au pouvoir, à la fortune, à la beauté.

Sans doute toutcela n'est-il pas négligeable, mais ce sont là des biens équivoques qui peuvent nous être utiles, ou nous nuire selonles circonstances, l'usage qui en est fait.

Pour qu'ils deviennent utiles, il faut que nous sachions nous en servir et sil'homme agit toujours en vue de son bien propre, il peut se tromper sur sa définition.

Si nul n'est méchantvolontairement, c'est d'abord parce que nul ne veut consciemment se nuire à lui-même et donc ce n'est que paraccident que la conduite qu'il adopte peut éventuellement s'avérer mauvaise.

Par accident, non volontairement, ilfaut entendre par là par ignorance : si je ne connais pas la hiérarchie des biens, je serai nécessairementmalheureux.

Par exemple, celui qui consacre son existence à acquérir la richesse, en viendra naturellement à nuire àautrui, donc il s'exposera à la rigueur de la loi ; de plus c'est là un bien qui dépend en large partie du hasard et quipeut échapper à tout instant.

Il est donc inconcevable que sachant tout cela on puisse vouloir agir de la sorte.C'est la science qui détermine l'action, elle ne peut être vaincue par les passions, seulement par l'ignorance.Le primat donné à la science explique les railleries dont Socrate accable aussi bien les institutions, en particulier letirage au sort des magistrats, que l'inspiration qui permettrait à certains de bien agir par une sorte d'illumination.Faisant confiance au savoir et pensant que tous les hommes — fut-ce l'esclave — portent en eux le germe de cesavoir, c'est une vision délibérément optimiste que Socrate offre de l'humanité. - Comment faire en sorte que nous n'ayons plus peur de nous-mêmes ? Si c'est le fait que nous ne nousconnaissons pas et que nous ne maîtrisons pas entièrement qui est la cause de la peur, il semble que l'unique voiepasse par la connaissance de soi-même.

Cette connaissance semble avoir été posée comme nécessaire très tôtdans la philosophie, notamment à travers l'inscription de l'oracle de Delphes.

Ainsi, Nietzsche conseille aux hommesd'apprendre à cultiver leurs instincts, tel un jardinier, à se servir de leur colère par exemple pour produire des beauxfruits et de beaux actes.

Il ne s'agit pas réussir à maîtriser totalement nos désirs inconscients, cela est impossible.. »

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