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Doit-on désirer le Bien ?

Publié le 27/02/2008

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-         Métapsychologie, Pulsions et de destin des pulsions.    Bien =  L?être même comme objet du vouloir ou du désir ; être possédant la perfection absolue. 1-     Chez Platon, objet de la science suprême et de la sagesse la plus élevée. Au sommet du monde intelligible, l?idée du Bien, au-delà de toute essence, fonde la vérité de l?être et son caractère connaissable. -         La République, VI, 505 a-511 e. 2-     Chez Aristote, acte propre de chaque être ; celui qui est le plus conforme à son essence. -         Ethique à Nicomaque, Livre I, ch. VI-VIII. 3-     Chez Spinoza, tout « genre de joie et tout ce qui en outre y mène », c?est-à-dire tout ce qui augmente notre puissance d?agir. -         Ethique, III, proposition 39, scholie.

« Plan I- Accord du fait et du droit : le désir ne vise que le bien · Dans le Ménon, Socrate fait admettre à son interlocuteur qu'il est impossible que nous désirions des choses que nous jugerionsmauvaises.

C'est bien que de droit nous ne devons désirer que lebien puisque de fait il en va déjà ainsi. · En effet, désirer quelque chose, c'est désirer qu'elle advienne. Or, nous ne voulons pas subir le mal, sous quelque aspect que cesoit.

En conséquence, tout ce que nous désirons doit être classé ducôté du « bon », ou du « bien ».

On retrouve dans ce passage lepostulat platonicien (et socratique) selon lequel nul ne peut êtreméchant volontairement, et l'on constat ce caractère« involontaire » du mal, ou cette « innocence » de l'homme dans sonsurgissement, s'applique, non seulement à ce que la volonté impliqueen fait de moralité, mais bien dès le niveau, plus élémentaire etmoins moral, du désir.

Le bien peut donc être tout à fait ordonné audésir, et c'est pour cela que l'on peut, a fortiori, transformer ce désir élémentaire du bien en devoir moral. · Mon désir ne semble pouvoir être déterminé que par des choses que j'estime bonnes, et donc en cela le fait et le droit s'accorde.

L'on doit désirer le bien nonseulement parce que le désir ne semble pouvoir s'orienter qu'en vue d'un bien (monbien en particulier) et parce que c'est le bien que l'action morale doit, de droit, viser. · Pourtant, cela signifie que ce que j'estime être bien l'est pour moi, et que c'est en fonction de ma situation actuelle que je l'estime tel.

Mon appréciation estdéterminée par mon être du moment, par ce qu'il possède déjà (dont je peux désirerle maintien) et par ce qui lui manque (dont je peux désirer la venue).

Cette estimationest donc strictement subjective et semble dès lors contradictoire avec la notion dedevoir. · En effet, le désir semble être de l'ordre de cette pulsion élémentaire qui fait me tourner vers des objets que j'estime être bons.

Pourtant, cette appréciation toutesubjective ne peut pas, de droit, être universalisée : mon voisin, en tant qu'il seradans une situation différente de la mienne, pourra, dans le mécanisme du désir,trouver mauvais ce que j'estime bon.

On s'aperçoit alors que le devoir et le désir nesemble pas, de droit, compatible.

Il semble alors falloir opérer une distinctionfondamentale si l'on veut donner son sens fort à cet impératif catégorique que l'ontend à faire porter sur le bien.

Car un désir du bien, en tant que j'opère une réflexionconsciente, attentive, autonome, est-il encore un désir au sens propre du terme (ausens de mouvement pulsionnelle) ? II- Distinction entre désirer et vouloir · On a pourtant sans doute intérêt à distinguer le désir de la volonté au sens fort : le premier ne vise que la satisfaction individuelle, alors que la seconde se soucied'autrui.

Le désir, de ce point de vue, est lié à une attitude égoïste, même s'il eststimulé par le désir de l'autre : une chose me semble sans doute beaucoup plusdésirable que je sais qu'elle a déjà suscité le désir d'un autre ; il n'en reste pas moinsque la satisfaction que j'attends de sa possession me concerne en priorité,indépendamment de ce qu'a pu être (ou de ce que pourrait être) la satisfaction del'autre.

Désirant, je n'au en vue qu'un enrichissement de mon existence. · Or, il y a une différence fondamentale entre le vouloir et le désir : car le vouloir suppose une intériorisation et une compréhension du désir élémentaire.

Il semble eneffet que le vouloir se caractérise par un degré de conscience tel que le sujet quiveut et non plus simplement qui désire sait pourquoi il cherche ce qu'il a en vue, àsavoir ici le bien.

Et le bien, en tant qu'on le considère sous l'angle d'un impératifcatégorique (de type « tu dois ») doit être non pas simplement désirer, mais voulu. · L'impératif catégorique doit ainsi s'applique à la volonté en tant qu'elle est réflexion, intériorisation et digestion d'un désir élémentaire : le bien, en tant qu'ondoit le vouloir, doit être dans cette perspective moral, recherche pour lui-même et enlui-même, c'est-à-dire doit être la finalité de l'action volontaire.

Il ne semble pas yavoir, dans le caractère élémentaire voire primaire du désir, de place pour unequelconque moralité.

On ne saurait donc de droit ordonner la rechercheimpérativement morale du bien au désir mis à la volonté en tant qu'on la conçoitcomme puissance d'autonomie et de détermination réfléchie. · Or, il est dès lors nécessaire de comprendre à quel point la distinction entre. »

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