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Doit-on respecter le vivant ?

Publié le 06/12/2010

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 À travers ses thèses, Darwin nous a montré qu'il existe un lien très important entre l'humain et les autres espèces vivantes. Sa théorie de l'évolution permet, en effet, de remarquer que l'humain n'est qu'une branche parmi d'autres dans l'arbre généalogique qu'il a établi. Proches cousins les uns des autres, nous éprouvons pour le vivant une forme d'attention qu'on accorde pas forcément à d'autres choses se trouvant autour. Nous pouvons parler librement avec un chien, par exemple, sans craindre de passer pour fous auprès de nos voisins ; mais est-ce qu'on parlerait à une chaise au travail?

« Aristote définit également l'humain comme un "animal qui parle".

Aussi devrions-nous accorder notre respect à tousles vivants.

Descartes nous a également prouvé que les animaux sont plus que de simples machines réduites à unesérie de réflexes stéréotypés: notre empathie avec eux empêcherait même la plupart d'entre nous de les tuer àmains nues.

Les Bishnois du Rajasthan, peuple qui a gouverné pendant 1000 ans vers l'Inde, appliquent ainsi unerègle de non-violence totale envers tous les vivants. Une analyse vitaliste, comme le fait le philosophe Bergson, justifierait cette inclusion de l'humain au sein du vivant.Tous les vivants auraient en commun un principe vital caractéristique qui les rendraient égaux en dignité, ou en toutcas similaires.

Sur ce point, il serait possible de fonder une "bioéthique" stricto sensu. Pour Kant, le respect désigne le fait de refuser de traiter autrui comme un moyen et non comme une fin.

Il s'agitdonc de la différence fondamentale entre un objet et un humain.

Je peux user d'un objet comme je le souhaite,puisqu'il n'est pour moi qu'un moyen d'agir; alors qu'au contraire, je ne peux pas user d'autrui comme d'un objet.Cela serait de l'esclavage, ce qui va à l'encontre de la notion de respect. Selon cette définition, nous ne respectons alors pas les autres espèces vivantes présentes sur notre planète.

Quenous les cultivions pour notre nourriture (légumes, fruits, bétail), que nous les dressions pour notre plaisir (animauxdomestiques) ou pour nous aider dans notre travail (animaux de bât), que nous les exterminions lorsqu'elles nousgênent (insectes "nuisibles", rongeurs porteurs de maladies...), nous considérons toujours le vivant comme desmoyens, et jamais comme des fins.

De plus, l'anthropomorphisme à l'égard de certains animaux, comme les chiensqu'on habille avec des vêtements destinés à la base pour l'homme, est très souvent ridicule. Est-ce possible d'arrêter de considérer le vivant comme un objet que l'on peut utiliser comme bon nous semble,comme un moyen pour nous d'améliorer notre confort? Même si on aime notre animal de compagnie plus que tout aumonde, pourrait-on aimer de même, et donc considérer de la même manière, tous les représentants de toutes lesespèces vivantes ? N'est-il pas, tout au contraire, parfaitement légitime d'utiliser les plantes et les animaux commedes ressources naturelles dont il nous appartient, selon le mot de Descartes, de nous rendre "comme maîtres etpossesseurs" ? En parlant d'un respect moral, alors il est impossible de nous engager.

Respecter les autres demande de nous unminimum de tolérance envers ses opinions, ses idées, ses goûts, ses comportements, même s'ils nous paraissentridicules ou répugnants ; mais que "tolérerons"-nous chez un vivant ? Un lion est un lion.

Sa voracité ne mérite ni latolérance ni l'intolérance : qu'y peut-il ? Si en revanche on entend par "respect du vivant" une protection active,alors ne conviendra-t-il pas mieux de parler directement de "protection" du vivant ? Pourtant, une telle protection paraît en elle-même discutable.

Elle signifie que l'autre a un handicap important etdérangèrent qu'il nous appartiendrait de ménager, voire de corriger ; mais ne peut-on pas renverser exactementl'analyse ? Faible, le vivant ? Curieuse évaluation.

Certes, du fait de l'activité humaine, certaines espèces disparaissentdéfinitivement comme certains oiseaux; mais Darwin qualifie cette sélection de "naturelle".

L'extinction d'espècesentières constitue un aspect normal de l'évolution.

Du reste, vouloir protéger les espèces vivantes de l'humain peut,à de nombreux égards, apparaître comme un complet paradoxe: d'abord parce que l'humain reste entièrement soumisaux processus vitaux qui l'animent (il a faim, il a sommeil, il a froid); ensuite, parce que, s'il a réussi à se prémunircontre la plupart des animaux supérieurs, il reste encore soumis à la "force" de certaines espèces vivantes commeles bactéries ; enfin, et dans une analyse un peu différente, parce qu'il existe une forme d'hypocrisie à protéger ce. »

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