Devoir de Philosophie

Doit-on respecter les méchants ?

Publié le 03/08/2005

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II.                  Nous devons le respect uniquement aux hommes qui l'ont mérité et non les méchants

  a.       Les dangers d'une généralisation du respect Cependant, nous tiendrons ici qu'il est dangereux de généraliser le respect. Si nous l'accordons indifféremment aux bons et aux méchants, les premiers ne seront pas récompensés par une attitude déférente à laquelle ils ont droit, et les seconds ne seront pas enclins à réformer une conduite dont ils ne sont pas socialement blâmés. Dans une certaine mesure, il y a de la faiblesse à respecter les méchants : dans une perspective Nietzschéenne, nous dirons même que seuls les faibles respectent les méchants. Les forts, eux, s'en vengent ou les détruisent. b.      Le respect présuppose un rapport d'égalité que l'on ne peut entretenir avec des méchants D'autre part, nous dirons qu'il est dangereux de respecter les méchants pour une autre raison : parce que le respect présuppose, ou du moins implique, un rapport d'égalité entre celui qui respecte et celui qui est respecté. Lorsque je respecte quelqu'un, je manifeste de la déférence envers lui, je reconnais qu'il a droit à mes égards et qu'il est digne de ma compagnie. Or, il est entièrement faux que tous les hommes méritent cette déférence : certains ont perdu ce droit par leur conduite.

Une définition du devoir peut nous aider à approcher le sujet : celle de Kant. Celui-ci distingue en effet deux types de devoirs : l’impératif hypothétique et l’impératif catégorique. Le premier est un commandement qui obéit à une finalité : il prescrit un comportement parce qu’il est conforme à une fin recherchée (il prend la forme « si tu veux X, alors tu dois Y «). Le second, lui, n’obéit à aucune condition : il est une pure obligation, un « tu dois « impératif qui ne souffre aucune prise en compte des circonstances et qui s’applique automatiquement.

Par méchants nous entendons les hommes qui sont enclins à faire le mal soit par une nécessité inhérente à leur nature (naturellement mauvais, ils jouissent à faire le mal, comme c’est le cas des libertins sadiens) ou bien par un entrainement occasionnel dû à des circonstances qui les poussent à mal agir.

Le respect est la déférence qu’impose la valeur d’une personne, d’une loi ou d’une idée. Pour certains philosophes, notamment pour Kant, ce sentiment produit en moi par la loi morale me contraint à révérer la personne d’autrui, car cette personne est elle-même porteuse de la loi morale. Il fat bien voir que le respect, aux yeux de cette doctrine, doit s’accorder indifféremment à tous les hommes, proches ou inconnus, bons ou méchants.

Or, c’est précisément ce problème qui se pose à nous, le respect est il un impératif catégorique qui s’applique indépendamment des mérites de chacun, ou le respect est il un sentiment que l’on ne doit qu’à ceux qui le méritent ? Nous nous demanderons donc si le respect est un sentiment que nous sommes tenus d’avoir envers tous les hommes par un impératif catégorique.

 

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