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SUFFIT-IL DE RESPECTER LA LOI POUR ASSURER LA JUSTICE ?

Publié le 17/02/2022

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justice

« 1 SUFFIT-IL DE RESPECTER LA LOI POUR ASSURER LA JUSTICE ? Le droit dit la loi et aucune loi ne se prétend injuste.

Pour autant, faut-il confondre le droit et la justice ? Suffit-il de respecter la loi pour assurer la justice ? Une loi est une convention, elle implique la décision humaine et c’est pourquoi elle a souvent un caractère arbitraire.

Les conventions d’une société ne sont pas les conventions d’une autre et pour une même société, ce qui est conventionnellement établi à une époque est différent de ce qui est établi à une autre époque.

Les lois sont donc des conventions relatives et changeantes.

C’est le domaine du droit que l’on appelle positif parce qu’il est posé, dans des lois écrites précisément.

La question est de savoir s’il en est de même pour les notions de juste et d’injuste.

Ce que les hommes tiennent pour juste et injuste a-t-il le caractère des lois conventionnelles et arbitraires ou bien s’agit-il de notions ayant l’universalité, la nécessité et l’éternité des lois naturelles ? Le problème est le suivant : il est vrai qu’il n’y a de juste ou d’injuste que ce qui est conforme à la loi, mais quelle est la nature de la loi nous permettant de juger du juste et de l’injuste ? Nous verrons dans un premier temps que l’on peut soutenir que la mesure de la justice est l’arbitraire humain, la convention, le légal.

Nous verrons ensuite avec la théorie du droit naturel que le légal n’est pas par soi seul légitime et qu’il faut encore que la loi juridique qui dit la justice soit en accord avec la loi morale pour s’imposer comme juste aux yeux de la conscience.

Enfin nous chercherons à comprendre comment il est possible de concilier le caractère conventionnel de la loi et l’exigence de justice. *** A première vue, il suffit de respecter la loi pour assurer la justice.

En effet, on peut considérer qu’il n’y a de justice que conventionnelle.

Le juste, c’est le légal.

La justice est ce que la loi conventionnelle définit ainsi. Cette position est celle de Blaise Pascal dans les Pensées.

La loi est nécessaire pour faire cesser les conflits entre les hommes, mais le contenu de la loi est défini par l’arbitraire, la coutume, la convention.

Le droit positif, établi, n’a rien d’universel, il change selon le lieu et l’époque.

Mais la justice n’a pas d’autre source que ce droit variable et contingent.

Elle varie elle-même avec les lois établies, Pascal le dit avec ironie : « Plaisante justice qu’une rivière borne.

Vérité au-deçà des Pyrénées, erreur au-delà ».

Par exemple, ici il a plu aux hommes de dire que les femmes sont inférieures aux hommes, là il leur a plu de dire qu’ils sont égaux en droits.

A la suite de Montaigne, Pascal soutient que le relativisme et le scepticisme sont indépassables.

Il n’y a pas d’ordre transcendant et universel permettant de dépasser la multiplicité et la contradiction des appréciations humaines.

Ou plutôt, cet ordre existe sans doute mais l’homme est radicalement incapable de le connaître.

Il lui est impossible de connaître la loi de la véritable justice, la loi morale.

L’argument de Pascal réside dans une conception de la nature humaine déchue et corrompue.

« Il y a sans doute des lois naturelles, mais cette belle raison corrompue a tout corrompu » écrit Pascal.

« Et ainsi ne pouvant faire que ce qui est juste fût fort, on a fait que ce qui est fort fût juste.

» C’est le pouvoir politique qui décide du juste et de l’injuste.

L’humanité n’est capable que de cet ordre qui est en même temps un désordre au regard de l’ordre absolu qu’est la justice divine.

Toute tentative pour 1. »

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