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Doit-on se conformer aux traditions ?

Publié le 29/01/2004

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De là vient que, par une prérogative particulière, non seulement chacun des hommes s'avance de jour en jour dans les sciences, mais que tous les hommes ensemble y font un continuel progrès à mesure que l'univers vieillit, parce que la même chose arrive dans la succession des hommes que dans les âges différents d'un particulier. De sorte que toute la suite des hommes, pendant le cours de tant de siècles, doit être considérée comme un même homme qui subsiste toujours et qui apprend continuellement [... ]" Rousseau fera même une comparaison entre l'homme naturel et l'homme civilisé: « Ce passage de l'état de nature à l'état civil produit dans l'homme un changement très remarquable, en substituant dans sa conduite la justice à l'instinct et en donnant à ses actions la moralité qui leur manquait auparavant. C'est alors seulement que, la voix du devoir succédant à l'impulsion physique et le droit à l'appétit, l'homme, qui jusque-là, n'avait regardé que lui-même, se voit forcé d'agir sur d'autres principes et de consulter sa raison avant d'écouter ses penchants. Quoiqu'il se prive dans cet état de plusieurs avantages qu'il tient de la nature, il en regagne de si grands, ses facultés s'exercent et se développent, ses idées s'étendent, ses sentiments s'ennoblissent, son âme tout entière s'élève à tel point que, si les abus de cette nouvelle condition ne le dégradaient souvent au-dessous de celle dont il est sorti, il devrait bénir sans cesse l'instant qui l'en arracha pour jamais et qui, d'un animal stupide et borné, fit un être intelligent et un homme . » Les traditions contredisent l'idée de progrès. L'homme en serait toujours à l'âge de la pierre s'il avait conservé scrupuleusement les traditions. Fort heureusement, il n'en est rien. Cela prouve bien que naturellement, et d'époque en époque, il a abandonné des traditions au profit d'autres. Chaque penseur ajoute sa pierre à l'édifice de la connaissance.

« quelque sorte dans le même état où se trouveraient ces anciens philosophes s'ils pouvaient avoir vieilli jusqu'àprésent, en ajoutant aux connaissances qu'ils avaient celles que leurs études auraient pu leur acquérir à lafaveur de tant de siècles.

De là vient que, par une prérogative particulière, non seulement chacun deshommes s'avance de jour en jour dans les sciences, mais que tous les hommes ensemble y font un continuelprogrès à mesure que l'univers vieillit, parce que la même chose arrive dans la succession des hommes quedans les âges différents d'un particulier.

De sorte que toute la suite des hommes, pendant le cours de tant desiècles, doit être considérée comme un même homme qui subsiste toujours et qui apprend continuellement [...]" Rousseau fera même une comparaison entre l'homme naturel et l'homme civilisé: « Ce passage de l'état denature à l'état civil produit dans l'homme un changement très remarquable, en substituant dans sa conduite lajustice à l'instinct et en donnant à ses actions la moralité qui leur manquait auparavant.

C'est alors seulementque, la voix du devoir succédant à l'impulsion physique et le droit à l'appétit, l'homme, qui jusque-là, n'avaitregardé que lui-même, se voit forcé d'agir sur d'autres principes et de consulter sa raison avant d'écouter sespenchants.

Quoiqu'il se prive dans cet état de plusieurs avantages qu'il tient de la nature, il en regagne de sigrands, ses facultés s'exercent et se développent, ses idées s'étendent, ses sentiments s'ennoblissent, sonâme tout entière s'élève à tel point que, si les abus de cette nouvelle condition ne le dégradaient souvent au-dessous de celle dont il est sorti, il devrait bénir sans cesse l'instant qui l'en arracha pour jamais et qui, d'unanimal stupide et borné, fit un être intelligent et un homme .

» Les traditions contredisent l'idée de progrès.L'homme en serait toujours à l'âge de la pierre s'il avait conservé scrupuleusement les traditions.

Fortheureusement, il n'en est rien.

Cela prouve bien que naturellement, et d'époque en époque, il a abandonnédes traditions au profit d'autres.

Chaque penseur ajoute sa pierre à l'édifice de la connaissance.

Qu'on l'onsonge à Descartes qui a dû révoquer en douter toutes les traditions et les savoirs de son époque pourparvenir à la certitude du cogito.

Tout progrès exige que l'on réforme les traditions passées.Bachelard, en épistémologie, dira que la science ne progresse que par la destruction d' "obstaclesépistémologiques" qui sont autant de traditions, de préjugés scientifiques. Les traditions ne sont qu'une étape vers la perfectionL'histoire n'est-elle pas une marche vers une plus grande perfection.Les traditions sont donc un frein au développement de l'histoire vers laraison.Kant verra avec enthousiasme dans la Révolution française une preuvede la disposition morale du genre humain.

Il veut interpréter l'histoire del'humanité comme la réalisation progressive de la moralité etd'autonomie.Kant définit les "Lumières" comme un processus par lequel l'homme,progressivement, s'arrache de la "minorité".

L'état de "minorité" est unétat de dépendance, d'hétéronomie par rapport aux traditions, auxpréjugés.

Dans un tel état l'homme n'obéit point à la loi qu'il s'est lui-même prescrite mais au contraire vit sous la tutelle d'autrui.

Altéritéaliénante empêchant l'individu de se servir de son propre entendement.

Les sociétés archaïques se caractérisent par le fait qu'elles conservent intactes des traditions sans âge.

Cessociétés n'ont donc pas d'histoire.

L'aborigène actuel vit exactement comme ses ancêtres.

Les sociétésarchaïques connaissent une stabilité que les sociétés qui ont une histoire sont loin de connaître.

Toutefois, onne revient jamais en arrière.

L'homme, une fois entré dans l'âge historique, est voué au changement.S'il a besoin de traditions pour donner un sens à son existence, il doit aussi être capable de les abandonnerlorsqu'elles sont tombées en désuétude.

Aller contre l'histoire, c'est se montrer misonéiste.

C'est, dans les casextrêmes, aboutir à une forme de fanatisme.

Le fanatique est celui qui aujourd'hui défend des traditionsreligieuses vieilles de plusieurs siècles.

Le monde actuel n'est pas, n'est plus, le XIVième siècle.. »

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