Doit-on vouloir être sage ?
Publié le 27/02/2008
Extrait du document
«
ne sait pas.
Est-ce bien là ta pensée ?
- Oui, dit-il.
[...]
Socrate.
- Vois donc, camarade, quelle étrange théorie nous nous chargeons de soutenir.
Essaye de l'appliquer à d'autres objets et tu verras, je pense, qu'elle est insoutenable.
- Comment cela, et à quels objets ?
- Voici.
Demande-toi si tu peux concevoir une vue qui ne soit pas la vue des choses qu'aperçoiventles autres vues, mais qui serait la vue d'elle-même et des autres vues et aussi de ce qui n'est pasvue, qui ne verrait aucune couleur, bien qu'elle soit une vue, mais qui se percevrait elle-même et lesautres vues.
Crois-tu qu'une pareille vue puisse exister ?
- Non, par Zeus.
[...]
- Mais à propos de science, nous affirmons, à ce qu'il paraît, qu'il en est une qui n'est la scienced'aucune connaissance, mais la science d'elle-même et des autres sciences.
- Nous l'affirmons, en effet »
Dans un premier temps, on peut envisager pour lui-même le concept de sagesse de manière àévaluer sa valeur et son éventuelle nécessité, ce qui permettra de soutenir ou d'invalider soncaractère obligatoire.
Si l'homme atteint son excellence propre par l'acquisition de la sagesse, alors illui est obligatoire d'accomplir un travail en vue de cette acquisition s'il veut être pleinement homme :cette condition - « s'il veut être pleinement homme » - est peut-être suffisante pour affirmer lavolonté de sagesse comme un devoir.
* La sagesse est-elle nécessaire ?
Aristote
« Nous concevons d'abord le sage comme possédant la connaissance de toutes les choses, dans lamesure où cela est possible, c'est-à-dire sans avoir la science de chacune d'elles en particulier.Ensuite, celui qui est capable de connaître les choses difficiles et malaisément accessibles à laconnaissance humaine, on admet que celui-là est un sage (car la connaissance sensible étantcommune à tous les hommes, est facile, et n'a rien à voir avec la Sagesse).
En outre, celui quiconnaît les causes avec plus d'exactitude, et celui qui est plus capable de les enseigner sont, danstoute espèce de science, plus sages.
De plus, parmi les sciences, celle que l'on choisit pour elle-même et à seule fin de savoir, est considérée comme étant plus vraiment Sagesse que celle qui estchoisie en vue de ses résultats.
Enfin une science dominatrice est, à nos yeux, plus une sagesseque la science qui lui est subordonnée : ce n'est pas, en effet, au sage à recevoir des lois, c'est àlui d'en donner ; ce n'est pas lui qui doit obéir à autrui, c'est à lui, au contraire, que doit obéir celuiqui est moins sage.
»
Cette seconde piste voudrait insister sur le caractère absolu et idéal de la notion de sagesse.
Letexte d'Aristote fait un portrait du sage comme étant un être omniscient, capable de juger de touteschoses avec pertinence : il apparaît clairement alors que le sage est une rareté - les stoïciensdisaient du sage qu'il est « plus rare que le phénix » -, et que rendre obligatoire la volonté desagesse, c'est rendre obligatoire un travail d'acquisition d'une chose inaccessible.
Cela porteatteinte à l'idée d'une nécessité de la sagesse.
* La sagesse comme horizon ultime de l'homme, dont l'atteinte n'est pas nécessaire
Nietzsche.
»
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