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DROIT DE MENTIR

Publié le 15/03/2005

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Or on peut très bien retourner l'argument, suivant l'exemple que nous avons donné, le cas est connu, nous ne devons même pas mentir pour protéger un ami qui serait pourchassé et menacé. Certes en disant la vérité nous restons du côté de la loi du plus fort, nous « collaborons », or d'un point de vue moral c'est bien là avoir les mains sales.             Le souci kantien de vouloir fonder une morale épurée conduit donc à une théorie certes solide mais un peu vaine, Kant le reconnaît lui-même, il est tout à fait conscient des critiques auxquelles il s'expose et sait que selon ses critères il n'y a peut-être jamais eu au monde une seule action vertueuse. Il convient donc de dissocier la question de savoir s'il y a (parfois !) un droit de mentir, de la propension kantienne à délimiter une morale parfaite.             Postuler qu'on doit absolument dire la vérité c'est se risquer à une confusion très grave : ne plus distinguer les lois du langage des lois de la morale. Dissocier langage et vérité ce n'est pas nécessairement une infraction morale. Si l'on ment toujours dans un certain but et que le mensonge consiste à dire le faux il ne faut pas en conclure que c'est là une faute : ce serait présupposer une correspondance entre le faux et le mal. Mais si le faux, la contrefaçon était mal en soi, si nous devions vivre toujours dans la plus grande transparence, sans simulacres ni hypocrisie, la vie serait ennuyeuse et impossible parce que le mensonge est bien plus un symptôme du principe de réalité que du mal. III- Mentir peut-être un devoir et donc un droit.             Un droit n'est valable que si un devoir lui correspond, le pacte social est en effet bâti sur la réciprocité de l'engagement sans quoi celui-ci s'annule.

HTML clipboard Le mensonge est un thème au carrefour de plusieurs interrogations philosophiques. Il met en effet en jeu notre rapport à autrui, les possibilités du langage ou encore la place de la vérité. Comme on le sait le mensonge est, d’après la Bible, un pêché ; toutefois nous verrons que la morale ne saurait, sans s’exposer à d’inextricables difficultés, condamner absolument le mensonge. La question « a-t-on parfois le droit de mentir ? « devrait donc se dédoubler en celle-ci : mentir n’est-ce pas parfois un devoir ? En effet s’il faut justifier un droit ne faut-il pas invoquer un devoir ?

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« les lois du langage des lois de la morale.

Dissocier langage et vérité ce n'est pas nécessairement une infractionmorale.

Si l'on ment toujours dans un certain but et que le mensonge consiste à dire le faux il ne faut pas enconclure que c'est là une faute : ce serait présupposer une correspondance entre le faux et le mal.

Mais si le faux,la contrefaçon était mal en soi, si nous devions vivre toujours dans la plus grande transparence, sans simulacres nihypocrisie, la vie serait ennuyeuse et impossible parce que le mensonge est bien plus un symptôme du principe deréalité que du mal. III- Mentir peut-être un devoir et donc un droit. Un droit n'est valable que si un devoir lui correspond, le pacte social est en effet bâti sur la réciprocité del'engagement sans quoi celui-ci s'annule.

Le mensonge peut-être un devoir, par exemple dans le cas célèbre proposépar Kant que nous avons vu dans la deuxième partie, il faut choisir pour cas la position du sens commun contreKant. La question rebondit cependant : comment déterminer si mentir est ou non un devoir ? Puis-je par exemplementir en ma faveur par devoir ? Nous ne pouvons énoncer ici de loi générale : il faut s'en remettre à laresponsabilité et au libre arbitre de chacun, non pour éviter le problème mais parce que si l'on fonde toute la moralesur des codes, sans laisser aucun choix ni jugement au sujet, on s'empêche par là même de penser la morale.

Il n'ya de morale possible que basée sur la liberté, et c'est une des grandes leçons de Kant. On pourra donc « parfois » mentir, il est entendu qu'une tendance soutenue au mensonge est un indicepathologique qui marque une faille, et non une faute, du sujet.

Le mythomane est un malade, non pas que son librearbitre lui soit ôté ni sa responsabilité, mais sa liberté est néanmoins dégradée puisqu'elle est dominée par un unetendance, un impératif agissant comme une force extérieure, à l'exagération et à la mise en scène. Conclusion : Il faut se débarrasser à la fois du souci de fonder une morale épurée de tout défaut (le défaut étant peut-être le signe d'une conscience humaine libre) et du présupposé qui consiste à lier le faux et le mal.

Il y a un droit dementir si l'on perçoit que le mensonge est un devoir, en effet le devoir ne s'impose pas à l'individu comme une forcequi l'oblige : en tant qu'individu il choisit d'y obéir ou non.

Rigoureusement il faut dire qu'abstraitement il y a un droitau mensonge qui ne se soutient concrètement qu'en apparaissant, en tant qu'événement particulier, comme devoir.Le devoir imparti à un droit ne lui est pas nécessairement symétrique, il semble que cette réciprocité soit exigéedans le cas du mensonge. SUPPLEMENT: Les conflits du devoir. A) Moralité du devoir et responsabilité. La morale du devoir ordonne simplement : fais ce que tu dois, et, de son point de vue, on doit faire son devoir sans se préoccuper de ce que les autres sont susceptibles de faire.

Advienne que pourra ! or, le fait que lemal puisse résulter du bien et le bien du mal est une réalité.

On peut se demander, dès lors, si l'homme deconviction, qui agit toujours par devoir indépendamment des circonstances, n'est pas irresponsable et s'il ne fautpas subordonner toute règle morale à la considération des conséquences de son application.

L'homme deresponsabilité ne réfléchit-il pas, avant de prendre une décision, au bien ou au mal qu'il pourrait produire ? Supposons que des assassins me demandent si mon ami qu'ils poursuivent n'est pas réfugié dans ma maison et queje ne puisse éviter de répondre par oui ou par non.

Dois-je me soumettre inconditionnellement à l'interdiction dementir ? Ce cas invoqué par Benjamin Constant semble ruiner toute prétention à poser des principes supposés valoirtoujours et partout.

Au rigorisme kantien s'opposerait l'impossibilité d'ériger le devoir de véracité en principeinconditionné, sous peine de favoriser les assassins.

Une petite entorse au devoir de véracité ne se justifie-t-ellepas relativement à la fin poursuivie ? Mieux, n'avons-nous pas, en pareil cas, des raisons morales de mentir ? Nefaut-il donc pas admettre qu'il n'y a pas une seule et unique source de valeur morale, mais plusieurs ? Ne faut-il pasdistinguer deux positions morales : l'une que l'on peut qualifier de « déontologique » (respect des règles), l'autre de « conséquentialiste » (considérer le plus grand bien comme motif de nos décisions) ? B) La fin ne justifie pas les moyens. A Constant qui affirme un droit naturel de mentir par humanité, Kant répond que la véracité dans des déclarations qu'on ne peut éviter « est un devoir formel de l'homme à l'égard de chacun, quelle que soit l'importance du dommage qui peut en résulter pour lui ou pour un autre » (« Sur un prétendu droit de mentir »).

L'homme qui ment fait en sorte qu'aucune déclaration n'ait de crédit.

Ainsi il porte atteinte à la finalité interne de communicabilité et fait perdre à tous les droits, qui sont fondés sur des contrats, leurforce.

Même si le mensonge ne nuit pas à un homme particulier, il nuit à l'humanité en général.

A quoi il fautajouter qu'on ne peut jamais prévoir les conséquences de ses actes. Supposons, par exemple, que mon ami, voyant les assassins diriger leurs pas vers la maison, décide de s'enfuir à mon insu.

En affirmant qu'il est sorti alors que je le crois à l'intérieur de la maison, j'exprime le. »

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