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[Du meilleur État] - SPINOZA

Publié le 27/02/2008

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spinoza
[Du meilleur État] - SPINOZA Le meilleur État (...) est celui où les hommes vivent dans la concorde, et où la législation nationale est protégée contre toute atteinte. En effet, il est certain que les séditions, les guerres, l'indifférence systématique ou les infractions effectives aux lois sont bien plus imputables aux défauts d'un État donné, qu'à la méchanceté des hommes. Car les hommes ne naissent point membres de la société, mais s'éduquent à ce rôle ; d'autre part, les sentiments humains naturels sont toujours les mêmes. Au cas donc où la méchanceté régnerait davantage et où le nombre des fautes commises serait plus considérable dans une certaine nation que dans une autre, une conclusion évidente ressortirait d'une telle suite d'événements : cette nation n'aurait pas pris de dispositions suffisantes en vue de la concorde, et sa législation n'aurait pas été instituée dans un esprit suffisant de sagesse ; par suite, la jouissance de son droit en tant que nation n'aurait pas été absolue. En effet, une forme d'état de société qui n'a pas éliminé les causes de séditions, et au sein de laquelle la guerre est toujours à craindre, tandis que les lois sont fréquemment enfreintes à l'intérieur, ne diffère pas beaucoup de l'état de nature. C'est-à-dire que chacun, y vivant à son gré, est en grand danger de perdre la vie.• Dans l'état de nature, d'après Spinoza, l'homme n'est ni bon ni méchant. Ce que chaque homme désire, c'est, selon la loi constitutive de sa propre nature, persévérer dans son être. Par conséquent, dans l'état de nature il n'y a pas de bien ou de mal absolus, mais ceux-ci se définissent par rapport aux désirs de chaque individu. Est bien pour un individu ce qui lui permet de conserver son être, mauvais ce qui ne lui permet pas.

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