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EDDINGTON Sir Arthur Stanley ( 882- 944) fut astronome à l'Observatoire de Cambridge.

Publié le 21/10/2012

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EDDINGTON Sir Arthur Stanley ( 882- 944) fut astronome à l'Observatoire de Cambridge. Après avoir vu dans l'oeuvre d'Einstein un effort visant moins à la connaissance de la nature qu'à satisfaire aux exigences de la pensée, il médita sur les théories les plus récentes de la physique. Dans ses ouvrages il se révéla, sinon philosophe, du moins vulgarisateur de grand talent (La Nature du Monde Physique, 1929). Le physicien s'interroge ici sur la signification de la mécanique ondulatoire, sur le rôle du calcul des probabilités dans la mécanique statistique. La découverte des rapports de discontinuité n'indique-t-elle pas que le déterminisme n'a que la valeur d'une hypothèse que rien ne nous oblige à admettre? Il ne semble pas qu'Eddington ait réellement voulu approfondir les problèmes posés par la crise du mécanisme et du déterminisme, pressé qu'il était de substituer à ceux-ci un aimable spiritualisme. (H.D.) WIENER Norbert (né en 1894) réinventa en 1947, pour les besoins de la cause, le terme de « Cybernétique « (Cybernetics Control and Communication in the Animal and the Machine). La théorie des communications porte sur la transmission des messages quelle que soit la nature de ceux-ci et le support employé, et prétend en fournir une traduction mathématique à partir de la mesure de la quantité d'information. Elle est ainsi reliée à l'énergétique, l'information étant définie comme une « entropie négative «. Mais le propos de Wiener est peut-être trop ambitieux : non content d'élaborer une théorie permettant la mise au point de machines dotées de « servomécanismes « extrêmement subtils, il se propose de fournir aux sciences humaines des outils mathématiques et des modèles physiques suffisamment délicats pour pouvoir être utilisés dans les domaines les plus divers et jusqu'en biologie et en psy- chologie. (H.D.) NEUMANN Johann von (né en 1903) mathématicien d'origine autrichienne, enseigne aujourd'hui à l' Université de Princeton. Dans Les Fondements de la mécanique quantique, il se proposa de donner une interprétation philosophique de la théorie des Quanta. Mais il doit sa célébrité au livre qu'il publia en 1944 en collaboration avec l'économiste Morgenstern : Theory of Games and Economic Behaviour. Von Neumann s'y préoccupe en effet d'exprimer, en un langage mathématique nouveau, des situations dont le développement échappe à la fois au calcul ordinaire et au calcul des probabilités. Situations dont certains jeux fournissent le modèle, qui ne sont pas entièrement dominés par le hasard, mais où les joueurs jouent un rôle positif et raisonné. La « théorie des jeux stratégiques « qui permet d'étudier — entre autres — les problèmes de comportement économique a surtout valeur de critique des modes traditionnels de raisonnement en usage dans le domaine des sciences sociales. (H.D.) GOLDSTEIN ET LA BIOLOGIE GOLDSTEIN Kurt (né en 1878) L'ouvre de Goldstein est importante non seulement en elle-même, et par les résultats positifs qu'elle apporte, mais parce qu'elle exprime lumineusement une « situation « dans l'histoire de la pensée psychologique : la synthèse entre la p...

« et d' autorégénération, par lesquels l' orga­ nisme assure son propre équilibre et porte remède à ses déficiences et aux accident.> dont il peut être victime.( H.D.) MOURGUE Raoul (1886-1950) Le docteur Mourgue médita durant toute sa vie sur l'histoire et la philosophie de la biologie.

Son œuvre- où l'influence de Bergson est avouée - reflète l'effort des psychologues du début du siècle pour échapper au mécanisme et à la méthode analytique.

En collaboration avec von Monakow il publia, en 1928, une Introduction biologique à l'étude de la neurologie et de la psychopa­ thologie, dont le sous-titre -Intégration et désintégration de la Jonction - exprime l'idée directrice.

Mourgue fit sienne la formule de von Monakow : les phénomènes psychiques sont l'aboutis- sement de processus ignorés de la con­ science : il importe de les considérer « dans le temps » et d'en reconstituer la genèse, de concevoir l'organisme comme un tout et son activité comme structu­ rante.

Il fut l'un des premiers à saluer l'œuvre de Goldstein, mais -défenseur d'un vitalisme renouvelé- il reprocha à celui-ci d'ignorer le rôle de l'instinct, où il voyait le lien entre le psychique et la vie.

( H.D.) SAUSSURE ET LA LINGUISTIQUE SAUSSURE Ferdinand de (1857-1913) Le Cours de linguistique générale qu'il professa à Genève de 1906 à 191 1, et qui fut publié après sa mort, a profondément renouvelé la linguistique et son influence pénètre aujourd'hui la sociologie et même la philosophie.

Saus­ sure assigne pour objet à la linguistique l'étude de la langue, « produit social de la faculté du langage, ensemble de conventions nécessaires, adoptées par le corps social pour permettre l'exercice de cette faculté chez les individus ».

La langue, qu'il définit « le langage moins la parole », constitue un système qui doit être étudié selon un double point de vue : celui de la linguistique synchronique qui porte sur l'aspect statique de la langue, sur son état à un moment donné, et celui de la linguistique diachronique qui s'intéresse aux phases de son évolu­ tion.

Saussure conçut la linguistique comme une partie d'une science plus générale, la sémiologie, qui a pour objet l'étude de « la vie des signes au sein de la vie sociale »; rites, coutumes, etc., devraient être considérés comme des signes, et la langue comme un système de signes parmi d'autres.

D'où l'intérêt que présente aujourd'hui pour nous la conception « diacritique » du signe qui est développée dans le Cours : le signe n'a de sens que par rapport à la totalité des signes.

« Dans la langue tout est négatif » : la valeur de chaque signe est définie par le fait qu'il n'a pas le sens des autres signes, et la langue n'est pas une simple nomenclature, mais un système articulé qui, dans son fonction­ nement, transcende la distinction tradi­ tionnelle du signe et du signifié.

La langue n'est pas un simple moyen matériel dont la pensée use pour s'exprimer, mais un domaine intermédiaire entre la pensée et le son, dont la fonction est de faire apparaître la pensée articulée.

A chaque instant la langue constitue un système en équilibre relatif, qui rend possible la parole.

Le point de vue diachronique, au contraire, nous renvoie à la parole, où se trouve « le germe de tous les chan­ gements ».

Saussure oppose la synchronie à la diachronie comme la raison au hasard.

Pourtant les forces dont la poussée assure l'équilibre de la langue ne sont-elles pas de même nature que celles dont l'action rend nécessaires les processus de restructuration? C'est en dépassant l'opposition entre la parole et la langue, en s'efforçant de concevoir la langue -et tout système symbolique - comme un système en mouvement qui s'éla­ bore, se critique et se modifie sans cesse, que l'on pourra à la fois prolonger la réflexion de Saussure et lui donner tout son sens : le langage n'est pas une réalité extérieure aux sujets parlants, mais le lieu même de leur rencontre et de l'histoire.

( H.D.) MAUSS ET L'ANTHROPOLOGIE MAUSS Marcel (1878-1950) par son œuvre et son influence considé­ rable, est certes une des plus grandes figures de la sociologie française du xx• siècle : mais il faut entendre par sociologie, lorsqu'il est question de Mauss, une recherche qui est indissociable de l'ethnologie; longtemps proche de Durkheim, il fut aussi directeur, avec Léuy-Bruhl et Paul Rivet, de l'Institut d'Ethnologie de l'Université de Paris.

On oublie, tant la pensée de Mauss est restée « actuelle », que son œuvre s'amorce dès 1901 dans un essai écrit en collaboration avec Durkheim : De quelques formes primitives de classification.

Puis, avec Hubert, il publie l'Essai sur le sacrifice, esquisse d'une théorie générale de la magie (rééditée in Sociologie et Anthropologie, P.U.F.

1950).

Vien­ nent ensuite les trois essais : Les varia­ tions saisonnières dans les sociétés eskimo ( 1904-1905); Essai sur le don, forme archaïque de l'échange (1923-1924); Une catégorie de l'es­ prit humain : la notion de per­ sonne, celle de moi ( 1 938), essais magistraux, autant par leur contenu que par leur propos d'atteindre le « phéno- mène social total » : Mauss ne se contente pas de corrélations entre les phénomènes, mais cherche, au-delà de ces corrélations, l'unité « essentielle » d'un ensemble typique, organique : phénomène social total, dont les éléments doivent être pensés et examinés en termes de « fonc­ tions », de « facteurs », non de causes.

Cette unité essentielle, dont on a pu se méfier comme d'une « catégorie arbi­ trairement déterminée, méthodologiquement imparfaite », est en fait le but délibéré d'une méthode analytique irréprochable, « qui cherche à réduire la complexité concrète du donné pour atteindre des structures plus simples » et qui, une fois l'analyse achevée, sait que reste à expliquer ce qu'est le phénomène : méthode des « résidus », s'ajoutant à la méthode des variations concomitantes, purement durkheimienne.

C'est en fonc­ tion du « phénomène social total » que se précise la notion d' « Anthropologie >> : Cl.

Lévi-Strauss la définit comme « un système d'interprétation rendant simulta­ nément compte des aspects physique, physiologique, psychique et sociologique de toutes les conduites »; elle repose sur le postulat que le social est la réalité, introduit par là-même un rapport de subordination du psychologique au social (ce sera le « pattern of cultur » de Ruth Benedict et de Margaret Mead).

L'anthropologie se penche sur les tech­ niques du corps, utilise les données psy­ chologiques et psychanalytiques, puisque toute chose devient élément de rapports symboliques qui constituent le monde, réel et social, éminemment significatif.

Et le physiologique lui-mime est langage, c'est-à-dire phénomène collectif, porteur d'une signification qu'il faut savoir appréhender.

A même titre d'ailleurs que l'économique, que l'esthétique, etc.

De Mauss, se réclament, s'inspirent, se nourrissent ceux qui furent ses élèves comme ceux qui sont ses lecteurs : l'étonnement surgit devant une pensée qui pressent le monde dans son intégralité.

TARDE Gabriel (1843-1904) magistrat, parti d'études sur la Crimi­ nalité (1886) et la Philosophie pénale ( 1890), fut amené à la sociologie par le désir de réagir contre l'organicisme et le darwinisme social alors dominants.

Selon lui, la sociologie n'a rien à attendre de la biologie, mais elle doit être une psycholo,f{ie inter-mentale, inter-cérébrale, une « Inter­ psychologie ».

C'est cette conception qu'il 439. »

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