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En quoi l'amitié est-elle l'échange ?

Publié le 27/02/2008

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Or, l?intérêt se distingue de la passions en ce que, pour parvenir à ses fins, il doit se soumettre à une règle qui consiste à éliminer de l?échange tous les éléments qui ne sont pas porteurs d?une valeur négociable sur un marché. Ainsi, pour Benjamin Franklin (homme politique et essayiste américain) : un ami me laisse négligemment son argent en dépôt, il ne réalise pas que sa négligence m?institue le détenteur de l?intérêt qu?il serait en droit de me demander, mais aussi de tout ce que je peux faire de son argent tant qu?il est en ma possession. ·        Or, obéir à cette nouvelle rationalité économique, c?est inversement recherche un maximum de profit au moindre coût, ce qui exclut nécessairement les sentiments. De ce point de vue, c?est sûrement l?utilitarisme de Bentham qui exprime le mieux sur le plan philosophique cette conception nouvelle des rapports humains. Pour lui, en effet, aucune relation action, aucun bien, aucun homme, n?ont de valeur en eux-mêmes ; celle-ci est pour l?essentiel fonction du désir qu?on peut en avoir, c?est-à-dire de la quantité d?argent qu?on est disposé à verser pour le satisfaire. ·        On voit donc, dans cette perspective, comment incarne l?amitié dans l?échange ainsi conçu. C?est donc la définition de l?amitié qui est ici en jeu.   III-       L?amitié idéale comme incarnation du don   ·        En réalité, il serait plus juste de dire que l?amitié est le don plutôt que l?échange qui suppose un calcul et un intérêt personnel. On ne sait pas si le don est réellement gratuit (Mauss montrera ainsi que le concept de don gratuit n?est en réalité jamais fondé, l?on attend toujours quelque chose en retour), mais ce qui compte c?est que cette gratuité du don soit inscrite dans la conscience. ·        L'amitié est donc la forme la plus parfaite de l'altruisme : l'individu s'y accomplit dans un autre lui-même, et cette offrande mutuelle paraît d'autant plus noble qu'elle ne doit rien à la passion.

« · On se perd en conjecture sur l'origine de l'échange.

Si Aristote la situait dans la complémentarité des besoins, on peut tout aussi bien supposer, comme Nietzsche (Humain trop humain, I, 92), que la crainte de ne pouvoir parvenir à leurs fins par la violence, aitamené les hommes à négocier leurs prétentions.

Mais qu'importe l'origine puisque dans lesdeux cas l'échange implique la raison et la sociabilité. · La raison parce que l'homme a différé la consommation immédiate d'un produit dans l'espoird'une transaction qui lui serait favorable, et la sociabilité car autrui apparaît bon gré mal grécomme la condition nécessaire à la réalisation de cette attente.

En ce sens, l'échange des biensfigure comme un simple cas particulier d'une communication plus générale.

Et l'on voit doncque raison et sociabilité sont autant le propre de l'échange que de l'amitié qui devient alorsl'incarnation du concept d'échange entendu comme tel. · Si l'on parle volontiers d'échange d'idées, de sourires et de saluts, c'est que l'échange s'inscritdans un système de relations sociales que ne saurait épuiser la seule satisfaction des intérêtséconomiques.

En ce sens l'amitié apparaît comme le paradigme de l'échange poussé à sa plusparfaite réalisation. · Echanger c'est ainsi, comme l'amitié, entretenir des liens avec autrui, c'est-à-dire faire lapreuve de son humanité.

Si, pour Lévi-Strauss , l'inceste est socialement absurde, c'est qu'il exclut des individus du cercle des échanges, alors que l'obligation de prendre le conjoint endehors de la famille fonde une réciprocité contribuant au développement des liens sociaux. · De même l'ethnologue M.

Mauss a-t-il pu montrer que les rites et les coutumes qui structurent les rapports humains dans les sociétés primitives n'obéissent pas exclusivement àdes mobiles d'ordre économique (Sociologie et Anthropologie). · En ce sens alors l'amitié est l'échange par excellence puisqu'elle est l'accomplissement parfaitet abouti de cette tendance humaine à la sociabilité. II- La limite de cette communauté de propriété : l'amitié réduite à l'intérêt commun · Cependant, on ne peut réduire le concept d'échange à cette seule définition : en effet, on nepeut nier le caractère économique de ce concept, notamment basé sur l'intérêt.

On comprendalors les limites que possède l'affirmation « l'amitié est l'échange », parce que cela revient aufond à définir l'amitié comme une relation intéressée entre deux personnes qui calculent leurintention et besoins en fonction de ce qu'ils peuvent retirer de telle ou telle relation amicale. · C'est dans cette perspective, il faut comprendre que l'échange n'a pas seulement pour objectifde satisfaire un besoin, et encore moins une passion, mais essentiellement un intérêt.

Or,l'intérêt se distingue de la passions en ce que, pour parvenir à ses fins, il doit se soumettre àune règle qui consiste à éliminer de l'échange tous les éléments qui ne sont pas porteurs d'unevaleur négociable sur un marché.

Ainsi, pour Benjamin Franklin (homme politique et essayiste américain) : un ami me laisse négligemment son argent en dépôt, il ne réalise pas quesa négligence m'institue le détenteur de l'intérêt qu'il serait en droit de me demander, maisaussi de tout ce que je peux faire de son argent tant qu'il est en ma possession. · Or, obéir à cette nouvelle rationalité économique, c'est inversement recherche un maximum deprofit au moindre coût, ce qui exclut nécessairement les sentiments.

De ce point de vue, c'estsûrement l'utilitarisme de Bentham qui exprime le mieux sur le plan philosophique cette conception nouvelle des rapports humains.

Pour lui, en effet, aucune relation action, aucunbien, aucun homme, n'ont de valeur en eux-mêmes ; celle-ci est pour l'essentiel fonction dudésir qu'on peut en avoir, c'est-à-dire de la quantité d'argent qu'on est disposé à verser pourle satisfaire. · On voit donc, dans cette perspective, comment incarne l'amitié dans l'échange ainsi conçu.C'est donc la définition de l'amitié qui est ici en jeu. III- L'amitié idéale comme incarnation du don · En réalité, il serait plus juste de dire que l'amitié est le don plutôt que l'échange qui suppose uncalcul et un intérêt personnel.

On ne sait pas si le don est réellement gratuit (Mauss montreraainsi que le concept de don gratuit n'est en réalité jamais fondé, l'on attend toujours quelque. »

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