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En quoi le détour est-il un parcours initiatique ?

Publié le 28/11/2009

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Le détour est un éloignement, un chemin plus long et donc biaisé par rapport à un chemin direct. Un parcours initiatique peut se comprendre comme l’apprentissage d’une connaissance ou la découverte d’une vérité. Le parcours a alors un double sens : spatial et spirituel. Spatial en tant qu’il est avant tout un mouvement, un déplacement dans l’espace mais aussi spirituelle puisque ce voyage doit être l’occasion de l’acquisition d’une connaissance. Cependant, en quoi un détour est parcours initiatique ? On pourrait envisager de s’interroger sur la différence entre le détour et la droite ligne dans l’initiation mais justement, il semble que le parcours initiatique suppose une certaine prise de distance, un certain temps et n’est pas une métamorphose directe. Peut-être alors que le détour est une méthode prudente de découverte ce qui en ferait alors un parcours initiatique (1ère partie). D’un autre côté, le parcours initiatique suppose la prise de conscience d’un élément ce qui est alors faire progresser et grandir la conscience du sujet c’est-à-dire sa perception du monde. Et c’est en ce sens alors que la figure spécifique du labyrinthe comme détour prend toute sa valeur de parcours initiatique psychologique (2nd partie) ; ce qui à termes nous conduit alors à remarquer que chaque détour a pour objet la connaissance ce qui est en dernier ressort une quête de sagesse, c’est-à-dire un chemin vers la vérité, autrement dit, un parcours initiatique au Vrai (3ème partie).

« les mêmes qu'ils ont examinées ; bien que je n'en espérasse aucune autre utilité, sinon qu'elles accoutumeraientmon esprit à se repaître de vérités, et ne se contenter point de fausses raisons ».c) Cette attitude est impossible à l'homme pressé.

Il ne manque donc pas de bon sens et a bien compris lapossibilité qu'offre le doute mais sans méthode, le doute n'a aucune valeur ; bien pire, il donnerait l'illusion de laconnaissance alors que tel n'est pas le cas.

C'est pourquoi il ne peut pas emprunter le sentier de la connaissance.En effet, la conduite de la connaissance suppose de ne pas essayer de gravir la montagne en ligne de droit maisbien de suivre toutes les sinuosités du chemin tel qu'il s'offre à nous.

Le raccourci est immanquablement sourced'erreur comme le signale Descartes dans le Discours de la méthode : « Il est vrai que nous ne voyons point qu'on jette par terre toutes les maisons d'une ville pour le seul dessein de les refaire d'autre façon et d'en rendre les ruesplus belles ; mais on voit bien que plusieurs font abattre les leurs, pour les rebâtir, et que même quelquefois ils ysont contraints, quand elles sont en danger de tomber d'elles-mêmes, et que les fondements n'en sont pas bienfermes.

A l'exemple de quoi je me persuadai qu'il n'y aurait véritablement point d'apparence qu'un particulier fîtdessein de réformer un état, en y changeant tout dès les fondements, et en le renversant pour le redresser ; nimême aussi de réformer le corps des sciences, ou l'ordre établi dans les écoles pour les enseigner : mais que, pourtoutes les opinions que j'avais reçues jusques alors en ma créance, je ne pouvais mieux faire que d'entreprendre unebonne fois de les en ôter, afin d'y en remettre par après ou d'autres meilleures, ou bien les mêmes lorsque je lesaurais ajustées au niveau de la raison.

Et je crus fermement que par ce moyen je réussirais à conduire ma viebeaucoup mieux que si je ne bâtissais que sur de vieux fondements et que je ne m'appuyasse que sur les principesque je m'étais laissé persuader en ma jeunesse, sans avoir jamais examiné s'ils étaient vrais.

Car, bien que jeremarquasse en ceci diverses difficultés, elles n'étaient point toutefois sans remède, ni comparables à celles qui setrouvent en la réformation des moindres choses qui touchent le public.

Ces grands corps sont trop malaisés àrelever étant abattus, ou même à retenir étant ébranlés, et leurs chutes ne peuvent être que très rudes.

Puis, pourleurs imperfections, s'ils en ont, comme la seule diversité qui est entre eux suffit pour assurer que plusieurs en ont,l'usage les a sans doute fort adoucies, et même il en a évité ou corrigé insensiblement quantité, auxquelles on nepourroit si bien pourvoir par prudence ; et enfin elles sont quasi toujours plus insupportables que ne seroit leurchangement ; en même façon que les grands chemins, qui tournoient entre des montagnes, deviennent peu à peu siunis et si commodes, à force d'être fréquentés, qu'il est beaucoup meilleur de les suivre, que d'entreprendre d'allerplus droit, en grimpant au-dessus des rochers et descendant jusques aux bas des précipices ».

Transition : Ainsi le détour est un parcours initiatique à la vérité et procède de la prudence en définissant une méthode qui va àl'encontre du mouvement hâtif conduisant à l'erreur.

Il s'agit alors de faire grandir la pensée.

Et le détour lui-mêmepeut s'apparenter alors à un labyrinthe psychologique.

II – L'émergence psychologique : le labyrinthe comme détour et initiation a) « Le labyrinthe est un voyage difficile, une perte de repère, un parcours semé d'obstacles » nous le dit Marcel Brion , dans Hoffmanesthal .

En effet, pour qu'il y ait labyrinthe, il faut nécessairement qu'il y ait au moins déplacement dans l'espace.

Or, on peut remarquer que le thème du voyage et du déplacement est très fréquentdans les Contes .

Il occupe une place importante dans le cours de l'histoire, puisqu'il se trouve souvent à son origine ou en tant que nœud de l'histoire, marquant dans la plupart du temps la rencontre avec un autre personnage.

Ainsidans le conte en vers de Griselidis c'est lors d'une chasse, après s'être perdu, que le prince rencontre sa future épouse : « Le Prince, par hasard ou par destinée, / Prit une route détournée […] Plus il court, plus il s'égare […] Ilsent soudain frapper et son cœur et ses yeux / Par l'objet le plus agréable… ».

De même, en simplifiant le conte duPetit Chaperon rouge , on pourrait voir l'histoire d'un voyage, de la maison de la mère à celle de la « mère-grand » jusqu'au ventre de « compère Loup ».

Glaude , dans Contre-texte , y voit d'ailleurs un « trajet régressif qui semble être placé sous le signe de la quête des origines et qui conduit à la mort ».

Par ailleurs, ce voyage se déroule enpartie dans un bois, et justement dans les Contes l'élément forestier semble être un thème récurrent.

En effet, dans tous les « Contes en vers », on peut remarquer la présence d'un bois ou d'une forêt, tandis que seuls trois contessur huit, dans les « Histoires du temps passé », Barbe bleue , Les Fées et Cendrillon , n'y font pas référence ; le conte où l'on rencontre le plus grand nombre d'occurrences étant celui du Petit Poucet – dix fois – et c'est un lieu de perdition.b) En effet le labyrinthe implique véritablement un processus d'égarement, une perte d'orientation, que l'on retrouvedans les Contes à divers degrés.

Au premier abord, ce sont souvent les personnages qui sont perdus comme on vient de le dire pour le conte du Petit Poucet : « je suis résolu de les mener perdre demain au bois ».

Mais surtout à un deuxième niveau, c'est le lecteur qui perd son sens d'orientation dans le conte.

On peut le remarquer d'abordassez simplement avec la perte des repères temporels, par exemple dans la formule, presque une formule magique, du début des contes : « Il était une fois… ».

Ce procédé est commun à tous les contes des « Histoires du tempspassé », sauf celui du Chat botté.

Mais ce dernier présente tout de même une intemporalité, moins prononcé certes, mais bien présente puisque le temps est flou, comme irréel ; ce que l'on remarque dès la troisième phrase du conte :« Ils auraient eu bientôt mangé tout le pauvre patrimoine ».

Ainsi les contes nous placent hors du temps, ce qui nous fait perdre nos repères et permet de revenir à l'âge de des fées, dans un monde merveilleux, comme le noteBettelheim : « cette imprécision voulue exprime de façon symbolique que nous quittons le monde concret de la réalité quotidienne ».

A un troisième niveau, les Contes rendent cette perte d'orientation par la duplicité, la fausseté, le déguisement et le travestissement tout comme par l'utilisation de métamorphoses.

Ainsi, on ne sait plusqui est qui, que ce soit pour le lecteur ou pour les personnages du conte.

Dans la Métamorphose d'un berger en mouton , la construction attributive « le Berger fait mouton » soutient une première métamorphose, alors que la deuxième – du mouton on passe à « Robin » – est plus intime, plus galante.

Cette double métamorphose en induit. »

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