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En quoi mes opinions sont elles miennes ?

Publié le 02/04/2005

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- Si un sujet revendique des opinions comme les « siennes «, cela indique qu'il les perçoit comme le constituant en propre parce qu'il y adhère, mais pas nécessairement parce qu'il les a lui-même élaborées. - La question invite à s'interroger sur les raisons qui me font revendiquer des opinions comme « miennes « : c'est que l'opinion est en général conçue comme collective. - Si les opinions sont à la fois miennes et aux autres, c'est qu'elles peuvent être celles d'une communauté dont je fais partie - mais ai-je toujours conscience de cette appartenance ?

« ● Autrement dit, pour Spinoza, une opinion ne vient pas d'un examen du réel, ou d'une réflexion, mais d'une idée préconçue que nous aurions des choses.

C'est ce que Spinoza elle uneconnaissance du 1 er genre.

En effet, dans L'Ethique Spinoza distingue trois types de connaissance.

La connaissance du 1 er genre est la connaissance la plus basse, la connaissance du 2 nd genre faite d'idées adéquates, c'est une connaissance par les notions communes, elle est juste.

Connaissance du 3 ème genre : C'est la plus élevée, la plus philosophique, la plus profonde.

Laconnaissance du 1 er genre est la moins fiable, c'est l'opinion, la connaissance par « ouï-dire », par imagination.

C'est une connaissance fausse, par « idéesinadéquates ».

Ces opinions ne sont pas personnelles parce qu'elles viennentde l'extérieur.

Mais dès qu'elles sont analysées par le sujet qui les a, ellesdeviennent personnelles, mais ce ne sont alors plus des opinions.

Spinoza: Les trois genre de connaissance Pour aboutir à la définition de la connaissance vraie, Spinoza distingue troisgenres de connaissances, ou trois modes hétérogènes de perception.Connaître est, en effet, une certaine manière de voir ou de percevoir unechose ou une idée. 1.

La connaissance du premier genreConnaissance par oui-dire ou expérience vague, elle désigne la confiance faite aux témoignages, lorsque je m'enremets à ce que m'a dit autrui : c'est ainsi, par exemple, que je sais la date de ma naissance.

Je sais par expériencevague que je mourrai, ou encore que l'eau est propre à éteindre le feu.

C'est ici l'expérience qui me conduit et nonl'entendement.

Ce mode de perception ne permet pas une connaissance certaine. 2.

La connaissance du deuxième genreElle désigne le raisonnement, l'enchaînement logique.

L'entendement part d'idées simples qui ne sauraient être quevraies, pour aboutir à d'autres vérités : par exemple, quand je connais la nature de la vision, qui fait qu'un mêmeobjet vu à grande distance paraît plus petit que si nous le regardions de près, j'en conclus que le Soleil est plusgrand qu'il ne m'apparaît.

Ce mode de connaissance est toujours vrai, mais il n'est pas une connaissance directe dela chose. 3.

La connaissance du troisième genreOn ne connaît véritablement une chose que lorsqu'on connaît son essence, sa nature.

C'est ainsi que nous savonsque deux et trois font cinq.

Cette connaissance n'est pas un raisonnement mais une intuition, une connaissancedirecte de la chose.

Elle ne porte pas sur l'existence de la chose mais sur son essence. III/ L'opinion comme outil de socialisation : Mais on peut aussi considérer que l'opinion est le fait d'une société, et que si elle est mienne c'estjustement en tant que participant de cette société.

De ce fait, l'opinion ne serait jamais celle d'un seul individu,mais celle d'une société qui déterminerait ces individus.

● C'est ce qu'explique Stoetzel dans Les sondages d'opinion publique, où il explique qu'en raison del'évolution démocratique, qui a donné à l'opinion publique une importance croissante, et du progrès technique, qui acréé de puissants moyens de diffusion, on cherche de plus en plus à la connaître avec précision.

La mesure d'opinions'effectue ainsi, en ce qui concerne les grands groupes, par les méthodes de sondage.

Ces méthodes permettent declasser les résultats obtenus, ce qui montre qu'il n'y a as autant d'opinions que de sondés.

De ce fait, plusieurspersonnes partagent le même avis.

● Mais si un groupe de personne est du même avis, ce n'est pas parce qu'il y a eu examen et accord surune certaine idée.

Stoetzel explique que l'opinion est une pensée sociale dominante sur les questions politiques ouéconomiques ou sociales, ou morales ou philosophiques, etc.…Elle se forme essentiellement par imitation etinteraction sociale, selon la condition sociale et le milieu social de l'individu.

C'est la raison pour laquelle « leconformisme est la condition générale de l'opinion.

En cherchant à être reconnu comme une personne, l'individu estconduit à être une personne comme tout le monde.

» C'est là que gît le paradoxe : en voulant être reconnu commeun individu à part entière, l'individu doit se conformer à la masse.

● De ce fait l'opinion ne peut pas être personnelle, parce qu'elle n'est pas le fait d'un individu isolé, maisd'un groupe.

Une opinion ne peut pas être mienne car cela implique que je me démarque du groupe par masingularité.

L'opinion n'est plus alors à proprement parler une opinion.

Ainsi, l'enjeu dépasse le contenu de l'opinionelle-même.

Peu importe de savoir ce sur quoi elle porte ou quel est son objet, elle joue le rôle de lien social etd'intégration dans un groupe donné.. »

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