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En quoi mes opinions sont elles miennes?

Publié le 12/04/2005

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● Bien définir les termes du sujet :

- « Opinion « : c’est une croyance ou une prise de position par le sujet, allant de la simple impression à la ferme affirmation, mais non soumise réellement à l’examen critique. C’est l’assentiment plus ou moins total donné à un jugement d’autrui qui se présente comme probable mais non fondé rationnellement.

- « Miennes « : c’est le fait qu’une ou plusieurs choses m’appartiennent.

● Construction de la problématique :

            Le sujet semble supposer dès le départ que mes opinions ne viennent pas intégralement de moi, que ce ne sont pas des pensées purement personnelles, mais que je peux me les approprier. Cette appropriation peut d’abord être vue comme une adoption, autrement dit, j’intègre sans la modifier l’idée que je reçois. Mais dans ce cas, il semble difficile de dire que cette idée soit strictement « mienne «. En effet, elle m’appartient comme m’appartiendrait un objet, mais pour que l’on puisse dire d’une pensée ou d’une idée qu’elle est « mienne «, il faut qu’elle porte une empreinte personnelle. La formulation du sujet nous invite donc à relever les caractéristiques qui font des opinions deviennent mes opinions.

            ● Autrement dit, se pose la question de savoir si l’appropriation d’une idée laisse des traces. Est-ce que l’opinion peut porter les marques de mon individualité et de ma personnalité ?

« Spinoza: Les trois genre de connaissance Pour aboutir à la définition de la connaissance vraie, Spinoza distingue troisgenres de connaissances, ou trois modes hétérogènes de perception.Connaître est, en effet, une certaine manière de voir ou de percevoir unechose ou une idée. 1.

La connaissance du premier genreConnaissance par oui-dire ou expérience vague, elle désigne la confiance faiteaux témoignages, lorsque je m'en remets à ce que m'a dit autrui : c'est ainsi,par exemple, que je sais la date de ma naissance.

Je sais par expériencevague que je mourrai, ou encore que l'eau est propre à éteindre le feu.

C'estici l'expérience qui me conduit et non l'entendement.

Ce mode de perceptionne permet pas une connaissance certaine. 2.

La connaissance du deuxième genreElle désigne le raisonnement, l'enchaînement logique.

L'entendement partd'idées simples qui ne sauraient être que vraies, pour aboutir à d'autresvérités : par exemple, quand je connais la nature de la vision, qui fait qu'unmême objet vu à grande distance paraît plus petit que si nous le regardionsde près, j'en conclus que le Soleil est plus grand qu'il ne m'apparaît.

Ce mode de connaissance est toujours vrai, mais il n'est pas une connaissance directe de la chose. 3.

La connaissance du troisième genreOn ne connaît véritablement une chose que lorsqu'on connaît son essence, sa nature.

C'est ainsi que nous savonsque deux et trois font cinq.

Cette connaissance n'est pas un raisonnement mais une intuition, une connaissancedirecte de la chose.

Elle ne porte pas sur l'existence de la chose mais sur son essence. III/ L'opinion comme outil de socialisation : Mais on peut aussi considérer que l'opinion est le fait d'une société, et que si elle est mienne c'estjustement en tant que participant de cette société.

De ce fait, l'opinion ne serait jamais celle d'un seul individu,mais celle d'une société qui déterminerait ces individus.

● C'est ce qu'explique Stoetzel dans Les sondages d'opinion publique, où il explique qu'en raison del'évolution démocratique, qui a donné à l'opinion publique une importance croissante, et du progrès technique, qui acréé de puissants moyens de diffusion, on cherche de plus en plus à la connaître avec précision.

La mesure d'opinions'effectue ainsi, en ce qui concerne les grands groupes, par les méthodes de sondage.

Ces méthodes permettent declasser les résultats obtenus, ce qui montre qu'il n'y a as autant d'opinions que de sondés.

De ce fait, plusieurspersonnes partagent le même avis.

● Mais si un groupe de personne est du même avis, ce n'est pas parce qu'il y a eu examen et accord surune certaine idée.

Stoetzel explique que l'opinion est une pensée sociale dominante sur les questions politiques ouéconomiques ou sociales, ou morales ou philosophiques, etc.…Elle se forme essentiellement par imitation etinteraction sociale, selon la condition sociale et le milieu social de l'individu.

C'est la raison pour laquelle « leconformisme est la condition générale de l'opinion.

En cherchant à être reconnu comme une personne, l'individu estconduit à être une personne comme tout le monde.

» C'est là que gît le paradoxe : en voulant être reconnu commeun individu à part entière, l'individu doit se conformer à la masse.

● De ce fait l'opinion ne peut pas être personnelle, parce qu'elle n'est pas le fait d'un individu isolé, maisd'un groupe.

Une opinion ne peut pas être mienne car cela implique que je me démarque du groupe par masingularité.

L'opinion n'est plus alors à proprement parler une opinion.

Ainsi, l'enjeu dépasse le contenu de l'opinionelle-même.

Peu importe de savoir ce sur quoi elle porte ou quel est son objet, elle joue le rôle de lien social etd'intégration dans un groupe donné.. »

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