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Est-il raisonnable de douter de tout ?

Publié le 27/02/2008

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Distinguer le "doute méthodique" (et conçu comme éventuellement provisoire) du doute dit "sceptique". Au nom de quoi pouvons-nous douter de tout ("définitivement") ? - En effet on nous demande s'il est raisonnable de douter de tout, cad si l'on a raison de douter de tout. - Ne serait-il pas alors contradictoire (et par là non raisonnable pour "la raison") de dire que l'on a raison de douter de tout ?

« II/ Le scepticisme empirique de Hume En s'inspirant vraisemblablement du scepticisme antique, la philosophie deHume s'affirme comme une critique du rationalisme dogmatique de lamétaphysique du XVIIème siècle.

Voyant dans l'expérience sensible un facteurexplicatif de notre croyance à la causalité, il réduit le principe même decausalité à une simple opinion subjective, une association d'idées. Hume: Expérience et Causalité 1.

La notion d'expérience : impressions et idéesPour Hume, sont données à l'esprit d'abord des impressions, à savoir desperceptions vives, et en second lieu les idées qui en sont les copies affaiblies(Traité de la nature humaine).

Au point de départ de sa philosophie, nousrencontrons donc, non seulement des données élémentaires, mais encore desdonnées qui ne se distinguent que par la manière dont nous en faisonsl'expérience.

Il n'y a pas d'extériorité, celle des choses* dont nous instruisentles sens, ni d'intériorité, celle de l'esprit quand il réfléchit sur lui-même : il n'ya que l'expérience et ses critères, la vivacité ou la faiblesse du senti. 2.

La critique de la causalité : la raison comme habitudeToute la pensée relève alors des relations entre ces données et de la manière dont nous les éprouvons.

C'est dire qu'il n'y a aucune relation, si ce n'est celles que l'esprit établit.

Ainsi, l'idée decausalité, qui signifie qu'il y a une connexion nécessaire entre deux choses, la cause et l'effet, n'est pas perçuedans les choses mêmes, mais vient de ce que l'esprit prend l'habitude de les lier (Enquête sur l'entendementhumain).

C'est une simple tendance de l'esprit, une association spontanée entre ses idées, qui nous fait croire à unecausalité que nous n'observons jamais. Cette analyse de l'idée de causalité eut une influence sur la réflexion de Kant et le fit sortir selon ses propres motsde son « sommeil dogmatique ». Hume, dans les Essais philosophiques sur l'entendement montre qu'avant toute expérience, nous n'avons pas la possibilité de connaître une quelconque relation de cause à effet par la raison seule.

« […] il n'y a pas un seul casassignable, où la connaissance du rapport qui est entre la cause et l'effet puisse être obtenue a priori […]» ( a priori devant être entendu ici comme : compris de manière indépendante de l'expérience, c'est à dire par la seule raison.) En effet, pour Hume, philosophe empiriste, seule l'expérience peut nous permettre de découvrir les relationsentre des causes et des effets. Le scepticisme de Hume est donc modéré dans le sens où il encourage une attitude intellectuelle visant à exploiterle champ indéfiniment riche de l'expérience. En combattant les superstitions et les croyances, qui sont le fruit de la raison, Hume s'impose ainsi comme l'un desprincipaux acteurs de la critique du rationalisme. III/ Descartes : le doute méthodique Avec Descartes, le doute n'est plus sceptique mais devient méthodique.

En effet, pour le philosophe, on peutlibrement entreprendre de douter dans le but de construire une vérité indubitable.

Dès lors le doute n'apparaît nonpas comme une fin en soi mais comme un moyen d'accéder à la vérité.

Il s'agit donc de remettre en question toutesnos certitudes et nos croyances si nous voulons avoir accès à la vraie connaissance.

« […]je déracinais cependantde mon esprit toutes les erreurs qui s'y étaient pu glisser auparavant.

» ( Discours de la méthode ) Car c'est par la destruction même de ces croyances « comme en abattant un vieux logis », que nos raisonnementspeuvent prétendre à une plus grande justesse et une plus grande clarté et ainsi nous permettre de construire uneconnaissance plus solide. Il ne s'agit donc pas pour Descartes de douter pour douter.

Bien au contraire, le doute, comme méthode (dans lesens d'effort pour atteindre une fin) est alors constructif et devient absolument indispensable pour la recherche dela vérité Conclusion - Pour les sceptiques de l'Antiquité, la réalité, tout en n'étant pas une illusion, ne peut, « pour l'instant » être connue avec certitude.

Il faut donc suspendre notre jugement car nous ne pouvons rien connaître aveccertitude. - Hume, en démontrant que la causalité n'est qu'une croyance subjective, affirme l'insuffisance de la raison qui, seule, ne nous permet pas d'accéder à la vérité. - Le doute non plus sceptique mais méthodique devient, pour Descartes, un véritable instrument dans la. »

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