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Est-on d'autant plus conscient que l'on est seul ?

Publié le 07/04/2009

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Descartes, parvenu au sommet de sa maturité, opère un retour sur soi et remet toutes ses connaissances en cause. Il se retire physiquement et psychologiquement du monde pour réfléchir et se demander de quoi était-il absolument certain.  On retrouve un cas similaire chez Rousseau, notamment dans Les rêveries du promeneur solitaire, où l’auteur se détache de ses confrères, et déclare penser aux autres lorsqu’il est seul, et penser à lui quand il est avec les autres.  En d’autres termes, ces deux philosophes recherchent ce qu’ils sont et qui sont-ils, c’est-à-dire, leur conscience de soi.    Est-ce à dire que c’est en étant seul que l’on prend réellement conscience de soi ?    Nous nous demanderons en quoi la solitude est-elle nécessaire pour prendre conscience de soi ? N’y a-t-il pas d’autres moyens de définir son identité singulière, sa conscience, et sa personne ? Autrui intervient-il dans la prise de conscience de soi ?    Nous verrons dans un premier temps en quoi la solitude est une condition nécessaire à la prise de conscience de soi, en distinguant solitude et isolement, et en définissant la prise de conscience de soi.  Nous analyserons ensuite le rôle d’autrui dans la constitution de la conscience de soi.  Puis nous verrons que la conscience de soi se fait à travers un mécanisme simultané des deux conditions, et nous verrons que la psychanalyse joue un rôle important.

« reconnaît pas de suite comme une unité (défaillance du critère d'unité).

Il ne se reconnaît pas non plus commeautre.Un autre exemple est très fréquent chez les animaux, (bien que les animaux et les hommes ne soient pascomparables), doutés d'une conscience immédiate mais pas d'une conscience de soi : l'expérience consiste à collerun confetti sur le front d'un animal sans qu'il s'en aperçoive, et quand celui-ci se regarde dans le miroir, il voit leconfetti dans le miroir et essaye de l'enlever en grattant le miroir, au lieu de se gratter le front : ils ne sereconnaissent pas en tant que un, ce qui montre la défaillance du critère d'unité. Pourtant, selon l'ambition cartésienne, la conscience peut se connaître elle-même.

Rien ne lui échappe, rien ne luiest étranger, inexplicable.

Mais qu'est-ce qui favorise la conscience de soi ? Comment y accéder ? Le passage de la conscience immédiate (c'est-à-dire d'avoir conscience du monde qui nous entoure) à la consciencede soi (c'est-à-dire être conscient d'avoir conscience) est la prise de conscience de soi.

C'est s'auto analyser,s'auto écouter, c'est un lien psychique par lequel ce qui est inconscient fait surface.En effet, la prise de conscience demande un travail rigoureux, et la conscience de soi peut être totalementtransparente et accessible par divers procédés.Il arrive d'ailleurs que nous nous surprenions nous-mêmes, ou que nous passions par de graves crises de remise enquestion.

Notre comportement, notre façon de penser varient suivant nos expériences.Par exemple, des personnes choisissent le journal intime.

Il retrace tous les évènements de notre vie, et en lerelisant, nous pouvons comprendre pourquoi nous avons agis ainsi, et voir notre constante évolution.

Nous pouvonsainsi nous analyser et nous comprendre.

D'autres favorisent l'aspect que nous renvoie le miroir, puisqu'on se voit telque l'on est, mais aussi avec ses défauts.

On peut se référer alors à deux dessins animés connus : Blanche-Neige etles sept nains où le miroir renvoie la vérité.

Mais dans Alice au pays des merveilles, le miroir est synonyme de porte,de limite vers un autre monde, un monde inconnu : ce qui se cache en nous.

En effet, c'est un monde absurde oùAlice doit relativiser et faire preuve de logique : ce qu'elle fuit dans la réalité.D'autres préfèrent les blogs, ainsi, d'autres personnes peuvent donner leur avis et nous juger.Mais le plus fréquent est l'introspection.

Nous pouvons ainsi accéder à une certaine connaissance de nossentiments, de nos qualités et de nos défauts, de nos motivations… et y mettre de l'ordre.Il faut un certain recul pour prendre conscience de soi, être étranger à soi-même.

C'est pour cela quegénéralement, l'introspection se fait dans la solitude. Il faut tout d'abord distinguer solitude voulue et isolement imposé.Une personne est victime de l'isolement puisqu'il est définit comme rupture avec les autres, se sentir à l'écart desautres, une exclusion, alors que la conscience voudrait communiquer et se confier aux autres.

C'est être seul avecsoi-même, et c'est en souffrir d'une manière ou d'une autre.

On peut prendre pour exemple l'exil, oul'emprisonnement : dans ce cas, nous sommes isolés de tous, de nos proches.

Etre rejeté d'un groupe social revientau même.Par opposition, la solitude est un état d'esprit, une situation.

C'est une retraite volontaire.

C'est le principe mêmed'introspection : c'est un retrait en soi.

C'est prendre pleinement conscience de l'absence de l'autre.Qu'elle soit ponctuelle ou périodique, la solitude nous atteint au hasard des circonstances de la vie.

On peut larechercher comme on peut la fuir ; c'est selon les craintes ou les besoins du moment.

Généralement, elle rend mal àl'aise car elle n'est jamais là au bon moment.

Nous pouvons prendre pour exemple la chanson de France Gall qui dit «toute seule au milieu de la foule ».

Autrement dit, la solitude peut être partout, dans un métro bondé de personnes,dans une foule dans un centre commercial, et la conscience de soi peut arriver n'importe quand, car il suffit de sedemander « Qu'est-ce que je fais là ? Qui suis-je ? » .Par exemple, les moines, nonnes d'ordre religieux se réfugient souvent dans un isolement volontaire de la société,dans des monastères, afin de mieux communiquer avec Dieu.On a donc beau être avec les autres et vouloir se distraire, on n'en reste pas moins seul par rapport à soi-même.C'est justement au milieu des autres que l'on sent qu'en réalité on est seul, que chacun ne s'intéresse qu'à lui-même.Malheureusement, c'est souvent le cas des personnes muettes, sourdes ou aveugles, qui se sentent en constantesolitude.Rousseau et Descartes ont pourtant choisi la solitude volontaire pour réfléchir, comme des personnes qui décidentde partir en vacances pour respirer, ou de se retirer dans des monastères pour se ressourcer loin des autres. La conscience s'appréhenderait donc en tant que retirée du monde, sans prendre en compte la présence de l'autre,et la réflexion philosophique s'opèrerait dans la solitude.

Puisqu'il faut être un pour prendre conscience de soi, lasolitude est donc nécessaire.

Cependant, les limites de la solitude et de l'introspection se montrent vite.

Le sujetdans l'introspection peut se confondre avec l'acte de s'observer lui-même.

L'introspection ne peut donc à elle seulemener à la conscience de soi.

De plus, elle ne peut pas juger nos actions sans prise de recul : le temps etl'expérience permettent parfois de porter un regard réellement critique sur le « soi » que l'on était auparavant, etpermettent de prendre conscience de nos erreurs passées, mais il faut un esprit autocritique.

La solitude n'est doncpas suffisante. Pouvons-nous réellement nous juger nous-même ? Existe-il un autre moyen de prendre conscience de soi ? Leregard et le jugement de l'autre ne nous donneraient-il pas une image plus objective de nous-même, sans chercherà nous déculpabiliser ?. »

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