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ETHIQUE ET DÉONTOLOGIE

Publié le 09/02/2019

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L’État commence à se doter d’institutions indépendantes de lui, qu’il consulte sur ces questions afin que la société définisse ce qui est ou n’est pas légitime et pose les limites à ne pas dépasser. En France, le Comité consultatif national d’éthique a été créé en 1983; aux États-Unis, le Congrès a mis en place en 1987 un Comité d’éthique biomédicale permanent; des comités comparables fonctionnent au Danemark depuis 1987 et en Australie depuis 1989. Ainsi, la réflexion éthique participe autant de la définition des limites et de la légitimité qu’à la diffusion de l’information technique. De nombreux thèmes sont au centre de ces débats : euthanasie, droit à la mort, acharnement thérapeutique, réanimation, avortement, insémination artificielle, eugénisme, manipulation génétique, expérimentation sur l’être humain, etc.

 

Pour ne développer que ce seul exemple, certains commentateurs se demandent si la révolution scientifique et technique que connaît la recherche médicale ne remet pas en cause l’article 1128 du code civil français, qui interdit de considérer le corps comme un bien ou une chose. Dans un contexte où des patients acceptent de se prêter aux expérimentations scientifiques qui permettent d’étudier les effets de nouveaux médicaments, l’expérimentation humaine n’est plus interdite qu’en principe. Dans une situation légale, la recherche biomédicale met en relation trois partenaires: le sujet (volontaire) de l’expérimentation qu’il subit; le médecin-chercheur qui la met en œuvre, et le laboratoire pharmaceutique qui la finance. Dans cette situation, où la législation garantit en principe les droits du sujet de la recherche biomédicale, celui-ci reste toutefois le seul à prendre les risques, tandis que le chercheur gagne en savoir quelle que soit l’issue des essais. L’exigence déontologique consiste à faire en sorte que le

 

profit et la volonté de savoir ne l’emportent pas sur la volonté de guérir.

 

L’évolution de la cartographie génétique et du diagnostic soulève également des questions éthiques sur le plan économique. Les êtres humains n’étant pas égaux devant la maladie, la découverte des facteurs génétiques provoquant des maladies héréditaires ouvre la voie, en l’absence d’une position éthique claire des scientifiques, à des abus possibles, tels que le refus d’assurer des personnes prédisposées à certaines affections, ou le recrutement prioritaire des employés les moins susceptibles de tomber malades.

 

Ces questions montrent comment, à la réflexion déontologique d’une profession, s’impose une réflexion éthique, qui concerne tout un chacun.

 

Éthique, progrès et profit

 

L’ampleur des conséquences qui résultent de l’évolution des technosciences fait apparaître la question de la responsabilité, et donc de l’éthique, en économie et en politique. Quand l’essor de la biomédecine rencontre les exigences du respect de la personne, la querelle du progrès prend une nouvelle forme; celle d’une réflexion sur l’affrontement avec les logiques financières, devenu l’axe des plus importants problèmes des sociétés développées.

 

Les scientifiques ne peuvent plus aujourd’hui poursuivre leurs recherches sans se préoccuper de leur impact. Ils doivent maîtriser le rythme auquel leurs applications pénètrent dans la société, analyser leur savoir et, surtout diffuser leurs connaissances sous une forme accessible au grand public. C’est alors seulement que la collectivité pourra, par la législation et par une réflexion éthique issue d’un dialogue, organiser,

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en connaissance de cause, le contrôle déontologique des nouvelles découvertes. C’est à ce prix que les citoyens pourront exercer leur vigilance et leur responsabilité individuelle.

 

Quel que soit leur champ d’application, éthique et déontologie commencent toujours avec l’exigence d’une morale individuelle.

L’inventaire complet du génome humain entrepris au Généthon (financé par les dons du Téléthon) par le professeur Cohen (à gauche, ici avec le professeur Dausset, prix Nobel de médecine en 1980) permettra d’isoler les gènes responsables des maladies génétiques. Même si le but est de les guérir, se pose la question éthique de l’avortement en cas de dépistage d’une de ces maladies.

 

▼ Dans les années 1950, la Suède a stérilisé de nombreux malades mentaux comme ici, Maria Nordin. Ces pratiques, récemment révélées, rappellent douloureusement certaines théories d’amélioration de la race que l’on croyait disparues avec Adolf Hitler.

LE CODE DÉONTOLOGIQUE DES PROFESSIONS DE L'INFORMATION

 

Le premier code de déontologie des journalistes a vu le jour en 1896 en Pologne. En 1918, les journalistes français adoptent la charte des devoirs de leur syndicat national. 1939 voit l’apparition du code de déontologie de la Fédération internationale du journalisme. L’élaboration d’un tel code est complexe, du fait des diverses notions que recouvre l’éthique d’une profession. Quelques constantes se retrouvent dans les codes des journalistes de plusieurs pays :

 

Connaître les sujets sur lesquels on s’exprime ;

 

Laisser transparaître une pluralité d’opinion, et ne pas mettre en avant la sienne propre ;

 

Ne pas avoir recours au mensonge ;

 

Ne pas accepter de contrepartie financière ou de quelque nature que ce soit en l’échange de modifications dans un article ;

 

Citer ses sources ;

 

À la recherche d’informations, ne pas dissimuler le fait qu’on est journaliste.

 

Ces règles peuvent varier en fonction des sensibilités nationales. L’obligation de citer ses sources, par exemple, est essentielle aux États-Unis, mais n’existe pas en Espagne.

« Éthique et déontologie éthique n'est pas simple: l'éthique se développe sur un domaine étroit de la morale.

La tâche tra­ ditionnelle de la philosophie est d'énonc er, théoriquement, la nature du bien; il est différent de dire, dans la pratique, si telle action est bonne ou mauvaise.

L:éthique suppose que l'on considère les choix moraux comme différents de l'appréciation per­ sonnelle, de l'opinion.

Que ce soit la condamna­ tion du racisme ou celle du colonialisme, ou encore celle de la reconnaissance de l'homo­ sexualité, elles doivent faire l'objet, dans le cadre de la réflexion éthique, d'une argumentation rai­ sonnée et, donc, aboutir à un accord rationnel.

L:éthique, dans sa conception pratique, consiste, en quelque sorte, à remplacer l'opinion par le jugement rationnel, et à montrer comment la jus­ tice peut s'inscrire dans le tissu social.

En ce sens, elle constitue l'accomplissement d'une certaine philosophie pratique.

L'éthique sociale appliquée "' "- u; L'éthique appliquée contemporaine a fait siens ]1 fl les thèmes de l'éthique sociale traditionnelle .• � L'idée, par exemple, selon laquelle une société 6 doit garantir une répartition des biens sociaux entre ses membres s'appuie sur une certaine définition de la société et de ses raisons d'être.

Cela présuppose une conception de ce qu'est un bien social, de la façon dont les biens sont .......

Affirmant le droit à la différence, défendant une société multiculturelle, SOS Racisme a quelquefois obtenu des résultats inverses de ceux recherchés.

Intégration et différence ne font pas toujours bon ménage.

' Les homosexuels ont longtemps souffert d'ostracisme.

La morale dominante ne les acceptait pas.

Seule une évolution de la morale leur permet aujourd'hui de s'afficher, comme ici lors de I'Europride en juin 1997.

! Lorsque qu'un pays entier -la Belgique - a se rend compte que sa justice et sa police ne défendent plus les lois morales, il se lève pour réclamer une • restauration de la vertu •.

produits et dont ils peuvent et doivent satisfaire les aspirations de chacun.

L'éthique sociale se préoccupe aussi de déterminer les sacrifices auxquels chacun consent pour retirer des béné­ fices de la vie en société.

Son but premier est donc de savoir quels biens sont à distribuer ou à redistribuer et sur quelle base doit être calculé ce qui revient à chacun.

Mais des questions plus concrètes encore peuvent faire l'objet de cette éthique sociale appliquée: la nature des contrats qui lient un patron à son employé; l'analyse des conditions de travail; le statut des entreprises multinatio­ nales et leurs relations aux Etats, ou encore, dans un domaine touchant de plus près la vie quotidienne des citoyens, la publicité de la por­ nographie et la protection morale de l'enfance.

Ces discussions à partir d'études de cas particu­ liers, menées sous l'égide d'experts (philo­ sophes, sociologues, économistes, historiens, etc.), se présentent comme une autre voie de réflexion, échappant à l'emprise des seules opi­ nions politiques ou religieuses sur les grandes questions de société.

En ce sens, l'éthique sociale appliquée fournit une base de réflexion pour l'organisation sociale et politique d'une société.

Déontologie ou éthique professionnelle On désigne encore parfois sous le terme de déontologie le courant moral inauguré par Kant ou, selon l'école utilitariste, toute la morale elle­ même.

Mais le champ de la déontologie recou­ vre désormais essentiellement la législation concernant les règles et les devoirs que se don­ nent des professions.

L:ensemble de ces préceptes est communément appelé code de déontologie et s'impose, sous peine de sanction, aux membres d'une corporation.

La qualité de l'exercice d'une profession et, par conséquent, sa bonne réputation dépendent de ce système de normes morales et de règles administratives codifiant les comportements.

Mais, dans la mesure où ces règles résultent d'une adoption officielle (par le conseil de l'ordre, etc.) et où elles résultent d'un consensus entre ses membres, le code de déontologie se confond avec l'énonciation d'une loi.

Ainsi, au­ dessus du devoir moral qui n'oblige que l'individu qui veut bien le suivre plane la règle juridique, qui organise les relations entre les individus et soumet l'éventuel contrevenant à une sanction.

Une particularité de cette justice déontologique. »

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