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Etre moral, est-ce contrarier ou suivre sa nature ?

Publié le 09/09/2005

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Mais tous y sont égaux, car la force est instable : celui qui domine aujourd'hui peut être surpassé demain par une alliance ou par une ruse. Rien n'est sûr, la crainte est générale. Kant admet ces deux concepts car la nature n'est ni bonne ni mauvaise, elle est amorale. L'homme possède « des impulsions à tous les vices », mais aussi la raison qui peut s'élever jusqu'au devoir.Ce ne sont pas les penchants naturels qui sont dangereux et mauvais, mais leur non-contrôle par une raison éduquée. L'homme ne peut réaliser toutes ses dispositions naturelles qu'en vivant en société - état de culture - et en développant la vertu, cet acte par lequel un être humain montre la force de sa volonté « dans l'accomplissement de son devoir» (Métaphysique des moeurs).Si « la passion est une maladie de l'âme », pour Kant, c'est parce qu'elle aliène la raison et porte atteinte à la liberté. La nature de l'homme est de s'élever non de régresser. L'état de culture est un progrès - malgré « davantage de vices » - vers l'autonomie. La question posée par le sujet est donc paradoxale :- si je contrarie ma nature, je ne peux pas progresser puisque le propre de la nature humaine est d'être perfectible ;- si je suis ma nature, je risque de ne satisfaire que mes désirs, mes penchants, mes instincts, ce qui est le propre de l'homme « innocent » - à l'état de nature -, mais contraire à la perfectibilité.

 

• Les deux verbes « contrarier « et « suivre « soulignent, pour le premier, l'action et, pour le second, la passivité. Être moral, serait-ce de s'opposer à tout ce qui en nous relève de la nature ou, au contraire, se conformer à la nature en chacun de nous ? • La question posée par le sujet est paradoxale : – si je contrarie ma nature, je ne peux pas progresser puisque le propre de la nature humaine est d'être perfectible ; – si je suis ma nature, je risque de ne satisfaire que mes désirs, mes penchants, mes instincts, ce qui est le propre de l'homme « innocent « (à l'état de nature) mais contraire à la perfectibilité. L'homme, pour devenir un être moral, doit donc « exercer une contrainte sur lui-même «, sur sa nature et, en même temps, suivre sa nature qui lui permet de s'améliorer. L'éducation est alors identifiée à la socialisation. C'est pourquoi le verbe suivre, contrairement à la définition donnée au début, n'est pas synonyme de passivité, mais signifie chercher ce qu'est sa nature humaine, sa propre nature. La morale implique la liberté, attestée justement par l'existence de lois dérivées de la raison pratique : ce pouvoir de légiférer est un pouvoir de porter des jugements de valeur.

« « Nature » a deux sens en français, puisqu'on parle aussi de la « nature » d'une chose.

En fait, ces deux sens ont lamême origine : nature vient du latin nascor , naître.

La nature d'une chose, c'est ce qu'elle était en quelque sorte « à la naissance », avant toute modification. Aristote définit la nature comme ce qui est à l'origine de son propre mouvement : contrairement à l'horloge qu'ondoit remonter, la plante semble pousser « toute seule ».

En ce sens, la nature s'oppose aussi bien à la techniquequ'à la culture, qui désigne les différents produits de l'action humaine.

Il faut alors se demander si la moralité estinnée en l'homme, ou si elle est produite par l'homme, qui si conforme ensuite selon une exigence de sa raisoncalculatrice.

Les deux verbes « contrarier » et « suivre » soulignent, pour le premier, l'action et, pour le second, lapassivité.

Être moral, serait-ce de s'opposer à tout ce qui en nous relève de la nature ou, au contraire, seconformer à la nature en chacun de nous ? 1ère partie : si je contrarie ma nature, je ne peux pas progresser puisque le propre de la nature humaine est d'être perfectible. - La nature humaine, contrairement à la nature des animaux, n'est pas complètement déterminée.

Platon, dansProtagoras explique à travers le mythe de Prométhée que l'homme n'a pas de naturalité propre, mais qu'il est né dans un état initial de détresse et associe son devenir à la « culture ».

Le mythe raconte que Zeus a chargé deuxtitans, Prométhée et son frère Épiméthée de répartir les différentes capacités entre les différents vivants.Épiméthée se charge de la distribution et répartit les moyens de préservations pour chaque espèce (dents, griffes,force, agilité…), l'équipement naturel de la préservation des rigueurs du climat (écailles, fourrure, carapaces…) puisles modes d'alimentation et les taux de natalité, en vue du maintien de chaque espèce.

Mais l'homme, oublié, reste« nu, sans chaussures, sans couvertures, sans armes ».

Prométhée vole alors chez les dieux le savoir techniqued'Héphaïstos et d'Athéna, ainsi que le feu et les donne à l'espèce humaine.

Mais les hommes n'ont pas le savoirpolitique, et ils ne parviennent toujours pas à se protéger des agressions extérieures.

Zeus intervient alors etdemande à Hermès d'apporter aux hommes la Vergogne et la Justice, qu'il répartit entre tous les hommes.

Donc,contrairement aux animaux, les hommes ne possèdent pas de protections, mais possèdent les moyens de seprotéger.

Les deux dons (celui de Prométhée et celui de Zeus) ne sont pas les dons d'une capacité déterminée, maisd'une capacité libre, ouverte.

C'est donc aux hommes d'accomplir leur nature, et de chercher à la réaliser demanière la plus excellente.

L'homme ne peut donc en aucune façon contrarier sa nature puisque c'est lui-même quila détermine.

La morale qu'il institue fait donc partie de sa nature, car en définitive, tout ce qui vient de l'homme estnaturel.

Suivre une morale, c'est donc suivre sa nature, c'est rechercher dans la conduite morale l'excellencehumaine. - En effet, la morale est l'ensemble des principes et des jugements qui établissent des valeurs en vue du bien.

Lamorale est constituée pour permettre aux hommes de se conduire bien dans leurs actions, pour qu'ils soient bons.Aristote nous explique au premier livre de l' Ethique à Nicomaque que « toute action tend vers un bien ».

Par conséquent, l'homme qui suit sa nature cherche naturellement le bien, et est donc porté à se conduire moralementpuisque la morale lui dicte le bien. - On constate que chaque individu agit naturellement selon ce qu'il juge être bon, et donc suit toujours une moralequand bien même elle lui serait propre.

En effet, il y a une pluralité de morales au sein d'une même société : moralereligieuse, politique, idéologique, corporatiste, etc.

La morale semble donc personnelle à chacun, et correspondre àune sensibilité individuelle, une nature propre à chaque individu.

C'est contraire à « ma morale », dit-on, comme ondirait « c'est contraire à ma nature ».

On s'aperçoit en effet que ce que l'on juge comme « moralementinacceptable », ce qui pose un « problème moral » fait souvent l'objet de vifs débats, et fait valoir les divergencesd'opinions qui ne permettent souvent pas de trancher.

Ex : débats sur l'euthanasie, l'avortement, la peine de mort,etc.

La morale semble alors s'ancrer dans la sensibilité de chacun, et être de l'ordre du sentiment.

Être moral, c'estdonc suivre sa nature, si l'on considère que la morale est relative à la nature propre de chacun. 2ème partie : si je suis ma nature, je risque de ne satisfaire que mes désirs, mes penchants, mes instincts, ce qui est le propre de l'homme « innocent » (à l'état de nature) mais contraire à la perfectibilité. - Être moral, c'est contrarier sa nature, car la morale nous brime, et nous empêche de réaliser nos désirs etd'assouvir nos passions naturelles.

En effet, l'homme est naturellement emporté par ses passions, qui le conduisentau vice, c'est-à-dire en la recherche éperdue et excessive du plaisir.

La morale nous dicte de ne pas convoiter sonprochain, alors qu'il est pourtant naturel de le faire.

La morale apparaît donc comme autant d'interdictions, qui,puisqu'elles son édictées, accusent la nature mauvaise des hommes.

Protagoras parvient à convaincre Socrate que« c'est un effort humain qui peut faire d'un homme un homme de valeur », c'est-à-dire que la vertu peut s'apprendrepar l'exercice et l'enseignement, qu'elle n'est donc pas naturelle. - On peut alors soutenir comme le personnage de Calliclès dans le Gorgias de Platon, que c'est le plus fort qui est le meilleur, et que la morale qui condamne le crime n'est pas juste puisque la loi naturelle est la loi du plus fort.

Si lamorale s'oppose à la loi du plus fort, en restreignant la liberté des individus, alors être moral, c'est contrarier sanature, car l'homme fort ne doit pas faire usage de sa force contre autrui, alors même que sa nature lui en donneles moyens. En règle générale, la loi et la nature se contredisent.

D'un point de vue naturel, le plus grand des maux est de subirl'injustice et non pas de la commettre.

Pour la loi, il ne faut pas commettre l'injustice.

Les lois sont ainsi établies par. »

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