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Existe-t-il une beauté universelle ?

Publié le 10/09/2005

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Aussi dépasse-t-on la difficulté d'incompréhension entre les cultures, les individus et les époques.   Si la beauté est universelle en raison d'une harmonie entre la sensibilité et l'intelligence, l'existence d'une beauté universelle est-elle contingente ou nécessairement actualisée en chacun? a. La beauté est par définition universelle, son passage à l'acte (son existence) relève de certaines conditions Si l'on en croit Kant, dès lors que la beauté relève de l'universel, on pourrait faire apprécier Bach ou Brel à quiconque. Pourtant l'expérience quotidienne montre bien la difficulté de l'entreprise. En effet, la beauté n'est pas immédiatement partagée par tous, elle est le fruit d'une attention, d'une « éducation esthétique » (Schiller) : éducation qui ne serait pas contrainte mais libération de la perception quotidienne. Les poètes, les artistes ainsi auraient certaines prédispositions qu'il faut cultiver. ➢     SCHILLER, Les Lettres sur l'éducation esthétique b. La beauté : un détournement du regard du quotidien Pour prendre conscience qu'il existe une beauté universelle, il est donc nécessaire de détourner le regard, de procéder à une véritable conversion du regard. PLATON, Banquet + Phèdre Il faut passer par delà les multiples objets, être en quête d'une unité, unité qui n'est pas simplement dans l'objet mais unité qui est unité entre l'entendement et la sensibilité, qui est le fruit d'une conversion du regard.

La beauté selon l'opinion commune est ce qui suscite un certain plaisir. Néanmoins elle apparaît comme étant quelque chose de relatif, variant d'un individu à un autre. Ainsi poser la question de l'existence d'UNE beauté universelle est dérangeant. C'est aller à l'encontre de l'opinion commune. En effet si la beauté comme le pense l'opinion commune est qqch qui varie d'un individu à un autre, autrement dit qui est particulier voire même subjectif, lui accoller l'attribut d'universel qui par définition est le contraire du particulier apparaît être une contradiction dans les termes. Cette interrogation va nous obliger à approfondir le concept de beauté afin de voir s'il existe une beauté universelle, voire si une beauté pour être beauté ne doit pas contenir en son sein une part d'universel.

« purement et simplement subjectif.

Cf le proverbe : « les goûts et les couleurs ne se discutent pas » Néanmoins çapose problème car ceci remettrait en question la critique d'art.

Quel est l'intérêt de la critique d'art si elle ne reposesur rien.

Une des réponses serait la suivante : le beau serait fonction d'un contexte historique déterminé.c.

Le relativisme historiqueA chaque période historique correspondrait une culture artistique, et donc une définition du beau.

Ainsi il y a le beauselon les Grecs (Anciens), selon les modernes, puis selon les contemporains.

On retombe pourtant dans les mêmesécueils que pour le relativisme culturel.

Que le relativisme soit spatial (d'une culture à une autre) ou temporel (d'uneépoque à l'autre), le problème est le même.

En effet, les ventes du coffret de l'intégral de Mozart montre bien quedes habitants du XXI è siècle peuvent s'intéresser à la musique des siècles précédents : et pourtant entre Joe Staret Mozart, il y a une marge.Transition : on le voit le relativisme pose de lui-même certaines de ses limites. Critique de la conception relativiste du beau : il existe UNE beauté universelle dès lors que la beautéapparaît comme objective et universelle 2. Le relativisme tient dans le rejet de toute conception d'une beauté qui ne serait plus une beauté mais LA beauté :autrement dit une beauté ab/solue (ab – solutus = sans lien)a.

La beauté et une beauté : DES beautés participent de LA beauté PLATON, Le Phèdre & Hippias Platon distingue les choses belles de la beauté.

Le système platonicien distingue deux sphères, la sphère sensibleavec les choses belles, et la sphère intelligible avec les Idées (les formes).

La beauté serait une de ces formes.

Elleest en tant que telle universelle, elle a le statut de modèle.

Les choses belles du monde sensible ne seraient qu'uneimitation de ce modèle.

En tant que telle, la beauté serait par définition universelle et les choses belles en tantqu'imitations de la beauté recevraient une part de cette universalité.

Ainsi la beauté se trouverait dans l'objet etdonc toutes les beautés en tant qu'elles participent de la beauté seraient universelles.b.

La beauté en tant qu'elle serait dans l'objet, et donc en tant qu'elle serait objective, autrement ditindépendante du sujet.

En cela elle serait universelle. Cf la théorie du nombre d'or chez les Grecs.

L'harmonie serait le critère de beauté par excellence.

On peut penseraux colonnes du Panthéon.

le modèle de la beauté parfaite chez les Grecs était basé sur des rapports égaux entreles différents membres du corps humain.

Pour satisfaire les exigences des canons de beauté de l'époque, toutes lesmesures des parties de l'enveloppe corporelle humaine devaient être égales à un nombre précis lorsque mises enrapport les unes aux autres.

Cf le logo de manpower.

L'universalité de la beauté tiendrait dans son objectivité.c.

Remise en question d'une beauté qui serait objectiveCeci pose problème car si la beauté tient dans l'objet et plus précisément dans l'harmonie de ce dit objet, il devientdifficile de distinguer ce qui relève de l'esthétique et de la connaissance.

La beauté n'est pas affaire d'analyse ni deconcepts.

Si la beauté n'est pas affaire de concepts, mais si comme nous l'avons vu elle n'est pas simple affaire desubjectivité (relativisme subjectif) particulariste, qu'est-elle ? N'est-il pas possible de la penser comme mêlant à lafois subjectivité et objectivité, sensibilité et intelligence ? La beauté serait un point de rencontre. KANT, Critique de la faculté de juger « le beau est ce qui plaît universellement et sans concept ». L'universel de la beauté ne tient pas seulement dans l'objet et dans son harmonie.

L'universel renvoie à la rencontrede l'harmonie et de la sensibilité.

La beauté c'est l'accord entre l'imagination et l'entendement – accord qui prévautpour tout être humain sans exception.

Aussi dépasse-t-on la difficulté d'incompréhension entre les cultures, lesindividus et les époques. Si la beauté est universelle en raison d'une harmonie entre la sensibilité et l'intelligence, l'existenced'une beauté universelle est-elle contingente ou nécessairement actualisée en chacun? 3. a.

La beauté est par définition universelle, son passage à l'acte (son existence) relève de certaines conditionsSi l'on en croit Kant, dès lors que la beauté relève de l'universel, on pourrait faire apprécier Bach ou Brel àquiconque.

Pourtant l'expérience quotidienne montre bien la difficulté de l'entreprise.

En effet, la beauté n'est pasimmédiatement partagée par tous, elle est le fruit d'une attention, d'une « éducation esthétique » (Schiller) :éducation qui ne serait pas contrainte mais libération de la perception quotidienne.

Les poètes, les artistes ainsiauraient certaines prédispositions qu'il faut cultiver. SCHILLER, Les Lettres sur l'éducation esthétique b.

La beauté : un détournement du regard du quotidienPour prendre conscience qu'il existe une beauté universelle, il est donc nécessaire de détourner le regard, deprocéder à une véritable conversion du regard.PLATON, Banquet + Phèdre Il faut passer par delà les multiples objets, être en quête d'une unité, unité qui n'est pas simplement dans l'objetmais unité qui est unité entre l'entendement et la sensibilité, qui est le fruit d'une conversion du regard.

Conclusion :La question ici posée est dérangeante – elle est à proprement parler philosophique.

En effet, elle va à l'encontre denotre relativisme quasi naturel.

Celui-ci est contre-balancé par une soif d'harmonie qui réduit la beauté à une simpleharmonie objective.

Le risque étant de confondre beauté et harmonie mathématique.

La beauté a ceci de spécialqu'elle n'est pas tout à fait dans l'objet et pas tout à fait dans l'entendement.

Elle est affaire de rencontre,rencontre qui n'est pas le fruit du hasard le plus totale, mais rencontre préparée par l'attention portée au beau lui-. »

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