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Faut-il apprendre à être libre ?

Publié le 13/03/2004

Extrait du document

* « Il n'y a donc point de liberté sans Lois, ni où quelqu'un est au-dessus des Lois : dans l'état même de nature, l'homme n'est libre qu'à la faveur de la Loi naturelle qui commande à tous. » (Rousseau). D'emblée, nous ne sommes pas libres. Nous avons à le devenir.III. A quelle liberté devons-nous donc parvenir ? * Se servir de sa raison : ainsi se fait le passage de l'animalité à l'humanité. Et cela demande un apprentissage.* Cet apprentissage consiste en :- la discipline, fondée sur la contrainte,- la transmission de connaissances,- l'éducation morale qui donne les moyens de réfléchir sur les fins poursuivies. Mais cet apprentissage doit vaincre nos résistances à devenir adulte, c'est-à-dire à affronter la réalité, à accepter les lois.

La question semble paradoxale : selon le sens commun, l'idée d'apprentissage suppose un effort, une discipline, une contrainte. Apprendre est de l'ordre de l'acquis. Au contraire, la liberté semble naturelle, spontanée, dégagée de toute contrainte. Ainsi, si l'on a besoin d'apprendre à être libre cela signifie qu'on ne l'est pas. La liberté ne serait pas donnée.  

« Il n'y a donc point de liberté sans lois, ni où quelqu'un est au dessusdes lois ; dans l'état même de nature l'homme n'est libre qu'à la faveurde la loi naturelle qui commande à tous.

Un peuple libre obéit, mais ilne sert pas ; il a des chefs et non pas des maîtres ; il obéit aux lois,mais il n'obéit qu'aux lois et c'est par la force des lois qu'il n'obéit pasaux hommes.

Toutes les barrières qu'on donne dans les républiques aupouvoir des magistrats ne sont établies que pour garantir de leursatteintes l'enceinte sacrée des lois : ils en sont les ministres, non lesarbitres, ils doivent les garder, non les enfreindre Un peuple est libre,quelque forme qu'ait son gouvernement, quand dans celui qui legouverne il ne voit point l'homme, mais l'organe de la loi.

En un mot, laliberté suit toujours le sort des lois, elle règne ou périt avec elles ; je nesache rien de plus certain. Il est possible de préserver sa liberté intérieure, sa liberté de penser, mêmesous la contrainte.

Le courage et la volonté sont indispensables à une telleliberté.

Ils permettent d'être libre même si on ne fait pas ce que l'on veut.

Dece fait, il semble que l'obéissance à un individu ou à des lois n'interdise pas laliberté.

La liberté individuelle et la liberté collective peuvent toutefoiss'opposer.

Mais la liberté ne peut faire l'économie d'une forme ou d'une autrede nécessité.

La question reste de savoir si on est libre ou si on le devient. éléments d'explication • Rousseau cherche à définir un État idéal, dans lequel pourraient être conciliées liberté et vie communautaire.

Nousavons en effet définitivement quitté l'état de nature.

Il ne nous est plus possible de vivre seul, indépendant d'autrui;il faut renoncer à une liberté naturelle dans laquelle chacun, n'ayant aucun rapport avec autrui, a « un droit illimité àtout ce qui le tente et qu'il peut atteindre», droit « qui n'a pour bornes que les forces de l'individu » (Contrat socialI, 8).Mais l'existence sociale, devenue nécessaire, engendre sou¬vent la servitude la plus humiliante, la plus dégradante,destructrice de notre humanité même («renoncer à sa liberté, c'est renoncer à sa qualité d'homme », 1.4).

Commentdonc articuler vie sociale et liberté ?• À cette question, ce texte apporte des éléments de réponse; le principe en est que toute dépendance n'est pasnégation de liberté.

En effet :a) Dépendre des lois, leur obéir mais n'obéir qu'à elles, non à la volonté capricieuse d'un autre homme, c'est déjà lasituation de l'homme dans l'état de nature, si l'on précise du moins que les lois, ici, sont celles de la nature, les loisscientifiques, les seules qu'il connaisse et qui s'imposent à tous.

Cette dépendance a des forces impersonnelles quilimitent nos actions mais ne blessent jamais notre humanité ni ne l'humilient, Rousseau voudrait en quelque sorte larestaurer sur le plan civil : l'idéal serait que l'homme social soit soumis à des lois politiques qui auraient quelquechose de l'impersonnalité, de l'inflexibilité, de l'égalité des lois purement naturelles.

Alors seraient évitées lesdépendances avilissantes. a) Dépendre d'autrui, c'est en effet être asservi, être esclave, perdre son humanité.

Puisqu'il faut cependant quedes hommes gouvernent la Cité, ils ne doivent que veiller à l'exécution de lois dont ils ne sont pas les auteurs.

Leseul Souverain légitime, souligne Rousseau, c'est le peuple assemblé qui exprime sa volonté libre dans les lois qu'ilproclame.

Le despotisme commence aussitôt qu'un homme (ou un groupe d'hommes) impose sa volonté propre àtout le peuple : par exemple, dès que ceux que l'on a chargé de faire appliquer les lois communes (les magistrats, lepouvoir exécutif) prétendent s'en affranchir et leur substituer d'autres lois.

Il faut rappeller que "ministre vient deminister, qui veut dire serviteur. III.

A quelle liberté devons-nous donc parvenir ? • Se servir de sa raison : ainsi se fait le passage de l'animalité à l'humanité.

Et cela demande un apprentissage.• Cet apprentissage consiste en :– la discipline, fondée sur la contrainte,– la transmission de connaissances,– l'éducation morale qui donne les moyens de réfléchir sur les fins poursuivies.

Mais cet apprentissage doit vaincrenos résistances à devenir adulte, c'est-à-dire à affronter la réalité, à accepter les lois.• Nous devons donc apprendre la liberté.

Mais cela paraît absurde puisque ou nous sommes libres ou nous ne lesommes pas.

Apprendre à être libre et être libre sont une seule et même chose.

Seul un être déjà libre est capabled'apprendre et de recevoir une éducation. CONCLUSION « Renoncer à sa liberté, c'est renoncer à sa qualité d'homme » disait Rousseau.

Avoir besoin d'apprendre à être libre,c'est donc avoir besoin de devenir ce que l'on est, d'accéder à sa propre essence.

Mais pour devenir homme, il fautdéjà l'être.. »

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