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Faut-il attendre de l'Etat qu'il nous apporte le bonheur?

Publié le 07/01/2005

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Dans ces derniers cas, le pouvoir ne mérite pas le nom de « politique », mais de despotique. ■ Une fois réglée la question première de la justice ou de l'injustice fondamentale du pouvoir (en vue de qui gouverne-t-on ?), il faut se poser la question de son exercice (qui gouverne ?). Interviennent alors les différents types d'organisation des pouvoirs, ou régimes. ■ « Il est nécessaire que le souverain soit un seul individu (monarchie), soit un petit nombre (aristocratie), soit un grand nombre de gens (démocratie républicaine) » (Politique). Chacun de ces régimes est bon, à condition que le pouvoir y soit exercé en vue du bien commun. Sinon, l'on a affaire à des despotismes : respectivement, la tyrannie (monarchie pervertie), l'oligarchie, et la démocratie populiste (pouvoir exercé par une majorité pauvre à son seul bénéfice). 2. Le meilleur régime A.

« Avec Platon, qu'il critique cependant, Aristote est le fondateur de lapensée politique classique.

La nature politique de l'homme ne fait pas dedoute.

La question la plus débattue est celle du meilleur régime. 1.

Les fondements de la vie politique A.

« L'homme est un animal politique » Vivre en communauté est naturel* et nécessaire à l'homme.

Nécessaireà son existence, mais aussi à son bonheur.

L'homme ne s'associe pasavec d'autres seulement pour assurer sa survie, mais pour accomplir sonessence.

L'individu est en effet un être inachevé, qui a pour fin et perfection larelation à autrui.

Si la famille et le village existent en vue de lasatisfaction de besoins élémentaires (alimentation, sécurité), ils sontsubordonnés à la communauté politique, la cité, dont la fin propre est le« bien vivre », le bonheur.

Celui-ci implique la visée commune d'un biencommun, dans une relation d'amitié réglée par la justice.

Là seulementse trouve la vraie liberté'.

Et c'est parce qu'il est un animal parlant que l'homme est un animalpolitique : alors que la « voix » des animaux (qui ne sont pas politiques,mais grégaires) se limite à l'expression des passions, le langage permet la formulation de jugements objectifs sur le juste et l'injuste, règles de la vie commune. B.

Les cités justes Mais, qu'est-ce qu'une cité juste ? C'est une cité où le pouvoir est exercé au profit de tous, et non au profitexclusif des gouvernants ou d'une frange de la population.

Dans ces derniers cas, le pouvoir ne mérite pas lenom de « politique », mais de despotique.

Une fois réglée la question première de la justice ou de l'injustice fondamentale du pouvoir (en vue de quigouverne-t-on ?), il faut se poser la question de son exercice (qui gouverne ?).

Interviennent alors lesdifférents types d'organisation des pouvoirs, ou régimes.

« Il est nécessaire que le souverain soit un seul individu (monarchie), soit un petit nombre (aristocratie), soitun grand nombre de gens (démocratie républicaine) » (Politique).

Chacun de ces régimes est bon, à conditionque le pouvoir y soit exercé en vue du bien commun.

Sinon, l'on a affaire à des despotismes : respectivement,la tyrannie (monarchie pervertie), l'oligarchie, et la démocratie populiste (pouvoir exercé par une majoritépauvre à son seul bénéfice). 2.

Le meilleur régime A.

Le critère du meilleur régime La question du choix du meilleur régime n'est pas une question de légitimité, ni de justice, c'est un problèmepragmatique : quelle est la distribution des pouvoirs la plus apte, dans une situation donnée, à réaliser aumieux la fin même de la politique : le bien commun ? On ne se demande pas qui a le droit de gouverner, maisqui le fera le mieux pour le bien de tous.

Aristote refuse donc le principe selon lequel le pouvoir devrait être distribué proportionnellement à unquelconque facteur individuel.

La cité n'est pas une association d'intérêts particuliers, où chacun devraitrecevoir du pouvoir en fonction de son « investissement ». B.

Pourquoi la république ? Si nul régime n'est dénué d'avantages, la république apparaît cependant comme la constitution parexcellence.

D'abord, l'argument platonicien de l'incompétence du peuple n'est pas recevable : commel'architecture ou la cuisine, la politique doit être jugée d'abord par l'utilisateur.

On connaît les excès de ceuxqui veulent faire le bonheur des gens malgré eux.

De plus, la politique est affaire d'expérience ; or, une somme d'hommes ordinaires en a plus que n'importe quel«philosophe-roi» bercé de théories abstraites.

Cette multiplicité des points de vue est fertile, elle enrichit ladélibération commune.

Enfin, une assemblée est moins rapidement corruptible qu'un seul homme, et moinssujette à la passion.

On évitera ainsi le risque de tyrannie qui menace toujours la monarchie.

Aristote précise cependant, retenons-le, que la république exige, sous peine de sombrer dans la démagogie etle populisme, une éducation populaire de haute qualité, capable d'éclairer le citoyen.

La vraie république estune aristocratie démocratisée, offrant à tous la possibilité de devenir le meilleur. 3.

L'État n'a pas à se mêler de la question du bonheur individuel, parce que cette question précisément relève dechaque individu.

L'État qui raisonne ainsi est l'État libéral, qui met en son centre l'idée de liberté individuelle et qui secontente de garantir les conditions de possibilité par chacun de son bonheur.

Le bonheur n'est plus quelque chosede public, mais quelque chose de privé. Le mot « libéralisme » est équivoque.

Il désigne une doctrine économique voyant dans le libre jeu du marché et de la concurrence une régulation naturelle de la vie sociale et économique.

Il désigne également une conception. »

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