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Faut-il combattre nos désirs?

Publié le 22/02/2005

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  - Schopenhauer (citation) "Tout désir naît d'un manque, d'un état qui ne nous satisfait pas ; donc il est souffrance, tant qu'il n'est pas satisfait. Or, nulle satisfaction n'est de durée ; elle n'est que le point de départ d'un désir nouveau. Nous voyons le désir partout arrêté, partout en lutte, donc toujours à l'état de souffrance ; pas de terme dernier à l'effort ; donc pas de mesure, pas de terme à la souffrance." (dans Le Monde comme volonté et comme représentation)   - La réaction attendue face à ce constat serait alors de rejeter en bloc les désirs, de lutter contre, c'est à dire, d'aller contre sa nature (comme nous l'avons vu, le désir vient avec l'homme, Cf. Spinoza par exemple, "Le désir est l'essence même de l'homme (...)").   - Transition : Le sujet dit "combattre". Pour l'homme, combattre sa nature pourrait alors se transformer en impératif moral ? Nous arrivons là au coeur de la problématique du sujet. "Faut-il" aller contre ce qu'on est ?

« libre (car il est toujours braqué sur ses sous) ni heureux (car il en veut toujours plus, il souffre du manque d'argentnouveau).A propos de l'esclavage de nos désirs, Spinoza dit :"On pense que l'esclave est celui qui agit par commandement et l'homme libre celui qui agit selon son bon plaisir.Cela cependant n'est pas absolument vrai, car en réalité être captif de son plaisir et incapable de rien voir ni fairequi nous soit vraiment utile, c'est le pire esclavage, et la liberté n'est qu'à celui qui de son entier consentement vitsous la seule conduite de la Raison" (spinoza Ethique IV).

- On voit se dessiner le malheur de celui qui se laisse aller à la satisfaction de tous ses désirs.On a dit plus haut que les désirs venaient du rapport qu'on a avec l'extérieur.

Les désirs ne sont en effet passimplement des volontés, nous ne décidons pas réellement de nos désirs.

C'est donc facile de comprendre que sesoumettre aux désirs, c'est se soumettre à autre chose qu'à sa propre raison.

- Ainsi, la satisfaction des désirs n'amène ni bonheur, ni liberté.Or, si l'homme ne tend ni vers le bonheur, ni vers la liberté, c'est à dire si l'homme accepte d'être aliéné et ensouffrance, l'homme peut-il accomplir une vie satisfaisante ? Il semble que non.

- Schopenhauer (citation)"Tout désir naît d'un manque, d'un état qui ne nous satisfait pas ; donc il est souffrance, tant qu'il n'est passatisfait.

Or, nulle satisfaction n'est de durée ; elle n'est que le point de départ d'un désir nouveau.

Nous voyons ledésir partout arrêté, partout en lutte, donc toujours à l'état de souffrance ; pas de terme dernier à l'effort ; doncpas de mesure, pas de terme à la souffrance." (dans Le Monde comme volonté et comme représentation) - La réaction attendue face à ce constat serait alors de rejeter en bloc les désirs, de lutter contre, c'est à dire,d'aller contre sa nature (comme nous l'avons vu, le désir vient avec l'homme, Cf.

Spinoza par exemple, "Le désir estl'essence même de l'homme (...)").

- Transition : Le sujet dit "combattre".

Pour l'homme, combattre sa nature pourrait alors se transformer en impératif moral ? Nousarrivons là au coeur de la problématique du sujet.

"Faut-il" aller contre ce qu'on est ? "Faut-il" se battre contre nosdésirs ? (sous entendu : pour être heureux, pour être libre).

3/ La solution modérée Dans cette partie il s'agit de montrer qu'entre les deux solutions extrèmes (1/ satisfaire tous les désirs 2/ rejetertout désir) existe une troisième voie, ce ne sont pas les 2 seules solutions à la question posée.

S'il ne s'agit pas de"combattre" les désirs (auquel cas on combat l'humain), il s'agit de les penser.

- L'exemple de Casanova.Nous avons montré que la satisfaction des désirs ne mène qu'à l'incertitude, qu'à l'instabilité.

Nous pouvons avancerl'exemple de Casanova qui se tue à aller, malheureux, de satisfactions en satisfactions.

Doit-on pour autant sedonner comme impératif moral le refus du "laisser-aller" à la satisfaction des désirs ? De tous nos désirs ? Peut-onpasser ainsi du tout à son contraire ? - Le combat contre les désirs.La réponse extrème à ces question est : il faut absolument combattre nos désirs - pour notre bien-être.

Or, commenous le disions plus haut, le désir semble bel et bien être le moteur des plus grandes réalisations de l'humanité.

Ainsi,refuser nos propres désirs, les combattre, peut s'apparenter au refus de l'humanité.

(On pourrait ici pousser cettethèse jusqu'au bout, en proposant une humanité tout à fait différente, plus animale.

Mais le désir n'est-il pas lié ànotre constitution biologique ? A notre corps ? Il semble qu'on ne puisse aller contre).

Imaginons un instant unehumanité qui né désire plus ? Imaginons tout simplement un homme qui refuse tous ses désirs ?Il serait simple de montrer qu'un tel homme va droit à la mort.

- Platon.Platon, dans le dialogue Gorgias, fait s'entretenir Calliclès et Socrate à propos de la question de la relation entrel'existence et le désir.

Calliclès avance l'hypothèse suivante : il faut, pour avoir une vie de bien-être, accepterpleinement la nature humaine et donc satisfaire tous nos désirs, sans cesse.

C'est là que se trouve la plénitude.Socrate propose alors cette comparaison : il imagine deux hommes, tous les deux ont de nombreux tonneaux.

L'un ades tonneaux en bon état, l'autre à des tonneaux qui fuient, les deux hommes remplissent de vivres les deuxtonneaux.

Le premier voit rapidement ses tonneaux se remplir, et il peut jouir de ce qu'ils contiennent, le deuxièmedoit sans cesse remplir ses tonneaux fuyants pour pouvoir jouir de leur contenu.

Socrate pose alors la question :"Ce tableau étant l'image de l'une et l'autre vie, dis-tu que celle de l'intempérant est plus heureuse que celle del'homme sage ? Ai-je réussi par ce discours à te faire convenir que la condition du tempérant est préférable à cellede l'autre, ou n'ai-je fait aucune impression sur ton esprit ?".

On voit là pour Platon se dresser la thèse de lanecessité (pour atteindre le bien-être) de la modération : selon Platon (par Socrate) seul l'homme qui ne se laissepas aller à ses désirs, qui les traite avec recul, peut être heureux.

Calliclès n'est pas d'accord et associe cette vie àcelle d'un cadavre.

Pour Socrate, l'homme de désir est nécessairement malheureux.. »

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